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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Le renard passe passe. Chacun à son tour chez le coiffeur Mamadou. », dit-on au pays des comptines et/ou récitations qu’il fallait connaître sur le bout des doigts. Mention spéciale à René Caillé.

Cette maxime, ce renard qui passe deux fois, c’est l’autre version de : « Rira bien qui rira le dernier ! »

Il y a un an jour pour jour, le 22 novembre 2022 donc, une courageuse et talentueuse Arabie Saoudite déjouait les pronostics et battait l’Argentine d’un certain Lionel Messi. Le tout grâce, entre autres, au coach saoudien Hervé Renard, aujourd’hui en charge de l’équipe de France féminine de football, à la tactique bien huilée.

Retour sur le jour où le Renard envoya Lionel Messi chez le coiffeur Mamadou.

QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Échec et mat. ©️Tous droits réservés

DAVID CONTRE GOLIATH VERSION QATARI
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Déséquilibre, ouais c'est bon ! ©️YouTube

Avant cette rencontre Argentine – Arabie Saoudite, comptant pour le groupe C de la coupe du Monde Qatar 2022™, il eut pareil combat déséquilibré dans cette même région du Moyen-Orient ; plus précisément dans la Vallée des Térébinthes, située en Israël : David contre Goliath.

Avec ce futur roi d’Israël qui vainquit un géant, uniquement armé de sa fronde. Avec ce Dieu qui guide ces pas.

C’était il y a longtemps fort longtemps, en 1013 avant Jésus-Christ selon nos informations.

En entrant dans ce stade Lusail, rempli à ras bord 98,92% avec ces 88 012 spectateurs, les Argentins auraient dû s’en rappeler. Mais bon ligaments croisés tu connais

LIONEL MESSI OUVRE LE SCORE

Ne comptant que sur « le plus grand marcheur blanc de tous les temps », l’Albiceleste, disposée en 4-4-2 classique, se rue vers les buts saoudiens gardés par Mohamed Al-Owais, auteur d’une grosse performance ce jour-là ; bien aidée par ses coéquipiers disposés en 4 – 1 – 4 -1.

Il faut dire que ce jour-là, Hervé Renard a ligné son équipe de telle sorte qu’il y ait le moins d’espaces possibles.

Mais cela n’a pas suffi puisque Lionel Messi ouvre le score après un pénalty obtenu pour une faute sur le toujours discipliné et stoïque Leandro Paredes à la 10ème minute de jeu. Argentine 1 – Arabie Saoudite 0.

Puis c’est autour de l’Intériste Lauturo Martinez de conclure une action mais son but est refusé pour hors-jeu à la 19ème minute de jeu. L’Arabie Saoudite l’a échappée belle. On se dit alors que ce match sera une promenade de santé pour les Argentins. Faux !

AVEC RENARD, LES SAOUDIENS USENT ET ABUSENT DU HORS-JEU

Jouant avec le feu, et notamment le hors-jeu, les Saoudiens parviennent ainsi à mettre hors-jeu Di Maria, puis Lionel Messi, qui avait pourtant réalisé un doublé. Au total, ce sont trois buts qui seront ainsi refusés.

Sûre de sa force et surtout de son Messi, l’Argentine rentre aux vestiaires.

Et pendant ce temps-là, Hervé Renard, lui, fait trembler les murs.

LE DISCOURS DE MAÎTRE RENARD
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
En tout cas, il a eu discours avec ses joueurs. ©️YouTube

À la mi-temps, devant ses joueurs timides, Maître Renard, chemise blanche indémodable et sneakers de ville Louis Vuitton à la mode, par l’odeur d’un potentiel exploit alléché, tint à peu près ce langage :

« […] La dernière fois, Messi, au milieu de terrain, il a la balle, et toi, tu restes face à la défense ! Tu veux qu’Ali aille le marquer au milieu ? Prends ton téléphone, t’as qu’à faire un selfie avec lui si tu veux ! […] », joignant le geste à la parole. Et pendant ce temps-là, un traducteur recrache ses paroles avec le ton et la manière.

Moqué et passé depuis à la postérité, ce discours révèle deux choses :

primo, Hervé Renard n’a clairement pas fait anglais en langue vivante 1, mais qu’importe puisque le message est passé comme il le reconnaîtra lui-même plus tard ; petit sourire aux lèvres.

Et secundo, on comprend encore mieux pourquoi autant d’ivoiriens regrettaient le départ, en mai 2015, de ce solide meneur d’hommes, quelques mois seulement après avoir permis à la Côte d’Ivoire de remporter son second festival de CAN.

Selon un article de Jeune Afrique, la Fédération Ivoirienne de Football aurait refusé de faire passer sa rémunération de 35 000 (soit environ 23 millions de francs CFA) à 50 000 euros (à peu près 35 millions de francs CFA).

Ce jour-là, les hommes de Renard ont réalisé le braquage parfait.

WHERE IS MESSI?
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Donc gentil Lionel fait palabre aussi ? Mais non, Messi...

Galvanisés, métamorphosés, poussés par un public en vert et contre tous les Argentins, les Saoudiens égalisent quelques minutes seulement après leur retour sur la pelouse.

48ème minute de jeu. Saleh Al-Sheri conclut une action lancée depuis le milieu de terrain. Les fans saoudiens exultent : 1 Argentine – Arabie Saoudite 1. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui suit quelques minutes plus tard.

53ème minute de jeu. Profitant d’un mauvais renvoi de la défense argentine, particulièrement fébrile sur le coup, brassard sur l’avant-bras gauche et numéro dix floqué dans le dos, Salem Al-Dawsari envoie un missile dans les buts d’Emiliano Martinez, qui hier face au Brésil essayait d’empêcher les policiers brésiliens de matraquer les supporters argentins, après une bataille rangée avec leurs collègues auriverde.

Argentine 1 – Arabie Saoudite 2.

La suite n’est qu’une défense héroïque de la part d’une Arabie Saoudite qui réalise le premier exploit retentissant d’une coupe du monde 2022, avant la victoire du Japon sur l’Allemagne (1-2), quelques jours plus tard. Et pendant ce temps-là, les Argentins font le siège des buts de Mohamed Al-Owais et un Messi aux abonnés absents selon des supporters saoudiens moqueurs dans une séquence depuis devenue culte elle aussi : « Where is Messi ? »

À croire que le Renard l’avait déjà envoyé chez le coiffeur Mamadou.

« Standing ovation ! », ordonnent ces maîtres de cérémonie au terme d’une avant-première avant que certains, après s’être mis debout, ne fassent sauter boutons de costumes et/ou de manchettes pour mieux enfiler les petits fours. Ceux sur lesquels une tapenade se bat sur une minuscule tranche de pain, découpée par un chef ou une cheffe, entre deux coups de feu, façon The Bear ; une série où la place de l'homme est à la cuisine.

Parfois, sans être cuisiné, l’adversaire pourtant humilié ovationne le bourreau qui traîne encore sous les lieux du crime, et ses chaussures blanches recouvertes de traces de la pelouse qu’il a foulée et de dignité de la part d’adversaires, qu’il a dribblés. Il y a 18 ans de cela, Ronaldinho Gaucho était ovationné par le Santiago Bernabéu. Souviens-toi de ce 19 novembre 2005.

L’ETO’O S RESSERRE SUR MADRID
LE JOUR OÙ MADRID A OVATIONNÉ RONALDINHO
À cette époque, les deux faisaient la paire. ©️Tous droits réservés

Le Clàsico, remporté dernièrement par le Real Madrid grâce Jude Bellingham qui a calmé l’ardeur des barcelonais, à commencer par son chien de garde Gavi, a toujours été un rendez-vous immanquable, encore plus dans les années. À cette époque, c’était une véritable guerre des étoiles que Georges Lucas, le père de la saga spatiale, aurait pu s’offrir non sans avoir le chéquier.

D’un côté, Iker Casillas, Roberto Carlos, mais aussi Sergio Ramos, qui n’avait pas encore activé le côté hipster, ou encore Raul, Ronaldo et Zinedine Zidane. Le Français dispute sa dernière saison avant d’aller faire danser les Brésiliens à la coupe du Monde 2006.

De l’autre côté, ce n’est pas mal, mais alors pas du tout puisqu’il y a pêle-mêle : Carles Puyol, Xavi, mais aussi Deco, pour alimenter un certain Lionel Messi, Samuel Eto’o et surtout Ronaldinho Gaucho.

Pour ce choc de la 12ème journée, entre les deux équipes uniquement séparées par un seul point, le Barça étant deuxième avec 22 points et le Real Madrid, troisième avec 21 points donc.

Parce qu’il avait apparemment décidé de laisser son camerounais de coéquipier lui voler la vedette, c’est tout naturellement qu’Eto’o ouvre le score à la 15ème minute. Et de quelle manière.

Récupérant un ballon de Lionel Messi, « le neuf » se retourne, échappe à la surveillance d’une bonne demi-dizaine d’adversaires, parmi lesquels Sergio Ramos, déjà incapable de retenir un attaquant adverse, avant d’inscrire son 11ème but de la saison. L’ex-Madrilène terminera Pichichi avec 26 réalisations au total.

Barcelone 1 – Real Madrid 0. Mais le clou du spectacle façon Power Point c’est en seconde mi-temps.


ET RONALDINHO D’ENTRER EN SCÈNE
LE JOUR OÙ MADRID A OVATIONNÉ RONALDINHO
Casillas même était assis par terre. ©️Tous droits réservés

Avant de retourner au pays pour y terminer sa carrière, Ronaldinho a frappé/marqué/traumatisé les esprits ; particulièrement ce 19 novembre 2005. Tant le champion du monde 2002 et Ballon d’Or 2003 était au-dessus du lot. Ce ne sont pas Michel Salgado ou encore Sergio Ramos qui diront le contraire. Hon hon.

66ème. Giovanni van Bronckhorst sert le Brésilien. Sur son aile gauche, personne l’attaque. Alors, il passe la première, accélère, élimine Sergio Ramos, encore lui, qui s’est jeté, pénètre ensuite dans la surface madrilène à vive. Lancé à vive allure, Ivan Helguera ne peut faire faire sur lui. Alors, l’Espagnol met le corps en opposition avant que Roberto Carlos ne se jette pour tacler. Nous savons, ils savent que c’est insuffisant.

Le numéro 10 catalan place le ballon hors de portée d’Iker Casillas et inscrit son 7ème but de la saison. Il en inscrira 17 cette saison pour une honnête 3ème place au classement des meilleurs buteurs.

Barcelone 2 – Real Madrid 0.

Un peu moins de vingt minutes plus tard, on prend le même et on recommence.

Aile gauche toujours mais cette fois-ci Deco à la passe.

Sergio Ramos n’ayant pas toujours pas retenu la leçon, lui donnant certainement trop de mou, Ronaldinho se représente à nouveau devant lui, lancé à pleine vitesse again, avant d’entrer dans la surface, effleure le ballon de son pied droit pour battre ensuite Iker Casillas d’une frappe côté opposé. Copier-coller du premier but, avec cette insolente facilité indolente. Unstoppable.


C’est le moment choisi par le Santiago Bernabéu, et ses 80 000 spectateurs pour lui offrir une standing ovation bien méritée. Incroyable mais vrai.

D’autres auront aussi ce privilège quelques années plus tard.

DEL PIERO, INIESTA… CES AUTRES STARS OVATIONNÉES À MADRID

Ligaments croisés mais bon, Alessandro Del Piero les connaît ; lui qui les a eus le 8 novembre 1998. Il ne sera plus jamais le même. La blessure l’ayant obligée à faire évoluer son jeu de neuf ½ ; une espèce aujourd’hui en voie de disparition. Mais le talent du grand rival de Roberto Baggio à l’époque, lui, reste intact.


LE JOUR OÙ MADRID A OVATIONNÉ RONALDINHO
Le football qu'il pratiquait est aujourd'hui une langue morte. ©️Tous droits réservés

Et le Santiago Bernabéu en a été un témoin privilégié quand l’Italien inscrit un doublé le 5 novembre 2008, après en avoir déjà marqué un à l’aller, lors de la phase de poules de la Champions League.

Spécialiste du genre, le champion du monde 2006 mettra un de ses coups francs dont lui seul avait le secret. Ça méritait bien une standing ovation pour le capitaine turinois qui ce soir-là brilla autant que le maillot de la Vielle Dame.

Quelques années plus tard, c’est un autre artiste qui lui aussi reçu une standing ovation : Don Andrès Iniesta.

21 novembre 2015, Clàsico. En cette12ème journée, again, le Real Madrid reçoit le Barça. Nous sommes encore en plein duel Ronaldo/Messi, qui est terminé depuis que les deux sont allés voir si les billets sont plus verts chez les voisins. Mais sans le climat délétère qui régnait quand José Mourinho était sur les bancs respectifs.

Cette fois-ci, ce sont Rafael Benítez, qui sera d’ailleurs remplacé par Zidane, et Luis Enrique, actuel entraîneur du Paris Saint-Germain, qui s’affrontent. Si le Twilight Uruguayen ouvre le score, Andrès Iniesta éclabousse le Clàsico en l’absence de l’Argentin sur le banc des remplaçants. Passeur décisif pour Neymar sur le deuxième but, le Brésilien lui rend ensuite la pareille.

53ème minute de jeu : mouvement collectif barcelonais Neymar – Rakitic – Iniesta. L’Espagnol retrouve le Brésilien aux avant-postes : petite talonnade du Brésilien pour Iniesta.

Déboulant de nulle part ou presque, le champion du monde 2010 allume Navas. La frappe termine dans la lucarne du costaricain. Real Madrid 0 - Barcelone 3. Le meilleur ami de Patrice Évra en mettra un autre mais il en faudra plus pour voler la vedette à Iniesta ; lui qui a été privé du Ballon d’Or 2010 pour finir dans les bras de qui tu sais.

Fin connaisseur, Bernabéu l’ovationne comme Ronaldinho avant lui.

Et ce 19 novembre 2005 où, sans instruction particulière, ni consigne, les Madrilènes ont exécuté un ordre : « Standing ovation ! »



Dernière mise à jour : 1 avr.

« C’est comme si c’est pour la première fois qu’ils jouaient au football. On avait l’habitude de voir mieux que ça mais voilà… », analyse au micro de France 24 cette jeune supportrice ivoirienne au teeshirt col rond blanc et orange.

BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Les Grecs sont tombés sur la tête des ivoiriens. ©AFP

Comme des milliers, des centaines de milliers, des millions d’ivoiriens, elle vient d’assister à l’élimination de la Côte d’Ivoire par la Grèce ; qualifiée pour la 1ère fois de son histoire pour les 8èmes de finale. Quelques minutes avant le coup de sifflet final, la qualification tendait pourtant les bras aux Ivoiriens.

Ce n’est ni la première fois, ni la dernière fois que les Éléphants de Côte d’Ivoire donnent goumin, chagrin, à leurs supporters mais c’est assurément l’une des défaites qui fait le plus mal dans l’histoire du football ivoirien. Retour sur ce jour où la Côte d’Ivoire glissa sur la Grèce.


EN CÔTE D'IVOIRE, UN DRÔLE DE SAMOURAÏ
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Ça glisse comme sur des roulettes. ©Reuters/Ruben Sprich

Lorsque la Côte d’Ivoire débarque au Brésil pour la Coupe du Monde 2014, perturbée par des manifestations anti-Mondial contre les 11 milliards de dollars qui auraient été dépensés pour l’organisation de l’événement, elle est pleine d’incertitudes.

De sa capacité à sortir d’un groupe C à priori facile avec la Colombie de James Rodríguez, comme « seul adversaire dangereux », aux qualités intrinsèques de coaching du sélectionneur Sabri Lamouchi, en passant par le statut-plus-si-privilégié-que-ça de « Dahizoko », tous les sujets font l’objet de palabres.

Le plus souvent, dans des quartiers populaires, sous l’arbre à palabres, avec ce grand feuillage qui couvre leur corps mais pas leurs grosses voix tonitruantes, certains s’en donnent à cœur joie mais rares sont finalement ceux qui ne soutiendront pas la Séléphanto ; au moment du coup d’envoi.

Le premier qui retentit lance un Côte d’Ivoire – Japon qui semble easy sur le papier. Mais comme tes Éléphants préférés sont rarement en voie de disparition, quand il s’agit de se rendre la tâche ardue, rien ne se passe comme prévu. C’est ainsi que le Japon de Nagatomo Honda, buteur, passe la première : Japon 1, Côte d’Ivoire 0.

Puis, il faut attendre la seconde mi-temps et l’entrée de Didier Drogba pour déstabiliser l’arrière-garde nipponne. La faute à son nouveau style : mini-queue de cheval et barbe hirsute.

Deux centres réalisés par Serge Aurier repris respectivement par Wilfried Bony puis Yao Kouassi Gervais dit « Gervinho » offrent une victoire étriquée mais précieuse à l’équipe du dernier samouraï, entré en cours de jeu.

Le match suivant, c’est la même tactique. À Drogba le toucher froid du banc des remplaçants, en plexiglas ; à Bony la possibilité de voir si l’herbe est plus verte chez les Colombiens. Ces derniers l’emportent 2 à 1.




GOUMIN : SAISON 4, ÉPISODE 225
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Échauffement, passement de jambes, un deux. ©AFP

Ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, Grecs et Ivoiriens s’affrontent sous 29 degrés. Les premiers à transpirer, ce sont les Ivoiriens.

La première titularisation de Didier Drogba, depuis le début de la compétition, effraie à peine les champions d’Europe 2004.

Ce sont eux qui ouvrent le score à la 42ème minute par l’intermédiaire de Samaris, après une perte de balle de feu Cheik Tioté.

Les verts Ivoiriens réagissent en seconde mi-temps quand Wilfried Bonyfie un ballon de Gervinho ; qui sera plus tard remplacé par…Giovanni Sio. On joue la 72ème minute de jeu et à cet instant précis, c’est la Côte d’Ivoire qui est en passe de se qualifier pour le premier 8ème de finale d’une Coupe du Monde.

À Abidjan, on y pense à cet exploit, on y croit dur comme fer.

Ces gorges profondes, dans lesquelles des centilitres de boissons alcoolisées et/ou gazées sont passées, se nouent. Les mains sont moites, et les nerfs sont tendus comme la ficelle du milieu. La tension est palpable tout comme cette accession au second tour.

Mais l’histoire très récente de ce pays, marquée par une guerre civile, que beaucoup appellent « affectueusement » : crise post-électorale, a montré que le second tour était rarement synonyme de paix pour les Ivoiriens. Ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, les Ivoiriens s’effondrent sous 29 degrés.


LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Ouais cette année-là, c'est dosé ! ©AFP

Dans le temps additionnel, M. Carlos Vera, l’arbitre équatorien de ce match couperet, pointe le doigt vers le point de pénalty après s’être fait généreusement abusé par Samaras ; victime d’une faute du nouvel entrant…Giovanni Sio. Si certains fans ivoiriens, partis voir le match entre amis, prient pour que Copa Barry fasse l’arrêt décisif, d’autres, encore plus réalistes, font plutôt leurs affaires et rentrent chez eux. Ce sont les seconds qui ont raison. Samaras transforme le pénalty. Grèce 2 – Côte d’Ivoire 1.

La Séléphanto vient de glisser sur une Grèce combative ; qui a eu cru jusqu’au bout. Perdre dans des conditions tragiques face au pays qui lui-même l’a inventée, la tragédie, il n’y a que les Ivoiriens qui pouvaient la faire celle-là. Et en beauté, s’il te plaît !


Cabinda, Rustenburg, Libreville et maintenant Fortaleza, autant de stades devenus cimetières des Éléphants.


Après cette nouvelle tragédie grecque, Sabri Lamouchi démissionne, Didier Drogba, lui, prend sa retraite quelques semaines plus tard. « Trop tard ! » pour les uns qui lui reprochent « d’avoir porté malheur », « Trop tôt ! » pour d’autres. Quelques mois plus tard, le 8 février 2015, la Côte d’Ivoire remporte le second festival de CAN de son histoire grâce…à Copa Barry.

Tu en oublierais presque ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, Grecs et Ivoiriens se sont affrontés sous 29 degrés mais : « C’est comme si c’est pour la première fois qu’ils jouaient au football. On avait l’habitude de voir mieux que ça mais voilà… »


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