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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« C’est quel système ça encore ? », ont crié de nombreux internautes au moment de la publication de la composition officielle. C’était le 21 mars et le 3 - 4 - 3, 3 - 4 - 2 - 1 selon, le Burundi - Côte d’Ivoire. Avec Jean-Philippe Gbamin en cerise sur le gâteau. Les absences de circuits de passes préférentiels et d’animation offensive ayant été les principaux problèmes lors de cette rencontre remportée par la plus petite marge (0-1), on a décidé de proposer quel système de jeu ; sans avoir passé de diplôme d’entraîneur bien sûr.

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL MAGIQUE SYSTÈME DE JEU ?
Là-bas, c'est là-bas là, il faut jouer. ©Tous droits réservés

ON PREND LE MÊME SYSTÈME DE JEU ET ON RECOMMENCE

Commençons par ce qui a marché - si on considère qu’il ne faille uniquement retenir que les trois points obtenus face au Burundi.


Voici comment les Éléphants ont (mal) joué. 

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL MAGIQUE SYSTÈME DE JEU ?
Burundi - Côte d'Ivoire ; éliminatoires de la coupe du Monde 2026.

Voici à quoi l’équipe ressemblerait si le maintien du système était effectif. 

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL SYSTÈME DE JEU ?
Côte d'Ivoire - Gambie ; éliminatoires de la coupe du Monde 2026.

Quitte à maintenir le même système autant le faire bien avec particulièrement : un joueur habitué à évoluer dans ce système comme on l’a dit, Ousmane Diomandé, mais aussi un milieu de terrain plus créatif que Jean-Eudes Aholou et surtout qui soit capable de jouer entre les lignes, Mohamed Baba Diomandé. L’apport des joueurs de couloir, notamment Hassan Kamara, ayant été peu satisfaisant, il serait intéressant de le confier à Simon Adingra.

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL MAGIQUE SYSTÈME DE JEU ?
Quelqu'un qui va mouiller maillot, quand tu vois tu sais.

Le remplaçant de luxe à Brighton a déjà évolué dans pareille position c’était face aux Seychelles (9-0) ; et ce changement de poste régulier avec Jérémie Boga.


Une telle solution offre : d’une part un danger supplémentaire dans le couloir gauche et d’autre part la possibilité d’échanger de place avec Evan Guessand ; si besoin est.

Enfin, la titularisation de Nicolas Pépé permettrait d’ajouter une autre option offensive dans la mesure où le joueur de Villarreal, meilleur joueur ivoirien de la CAN 2021, est un soliste qui sait se créer des occasions de but et aussi délivrer des passes décisives.


UN SYSTÈME EN 4 - 4 - 2 CLASSIQUE OU PRESQUE

Autant le dire tout de suite, le recours à ce système plus en 4-4-1-1 qu’en 4 - 4 - 2, servirait à la fois à remettre les joueurs dans un système qu’ils connaissent, pour avoir évolué ainsi face au Tchad notamment, en match éliminatoire pour la CAN 2025, et plus particulièrement offrir à Jean-Philippe Krasso ce rôle de 9 ½ dans lequel il excelle. 

Placé juste derrière Sébastien Haller, le joueur du Paris FC aurait ainsi toute la latitude pour organiser le jeu à sa façon ; appuyé dans cette tâche par Mohamed Baba Diomandé et Simon Adingra entre autres. 

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL MAGIQUE SYSTÈME DE JEU ?

ET POUR RENCHÉRIR LE BON VIEUX 4 - 3 - 3

Le plus déstabilisant dans la formation qu’a alignée Emerse Faé, face au Burundi donc, c’est le renoncement au bon vieux 4 – 3 - 3 dans lequel l’ancien international ivoirien a lui-même évolué. Et aussi celui avec lequel la Séléphanto remporte la CAN ; devant le Nigéria (2 - 1). C’est de là aussi que vient toute cette incompréhension. Alors pour renchérir, ou plutôt pour tuer le discours, on l’a ressorti. 

CÔTE D’IVOIRE - GAMBIE : QUEL MAGIQUE SYSTÈME DE JEU ?

Faute de Jean Michaël Seri, c’est à Franck Kessié, la panthère de Zebizekou, le père des calages, que revient la lourde tâche de ressortir le ballon, l’allonger avec de longues transversales ; au cas où l’adversaire coupe toutes les lignes de passe. C’est à lui que revient cette immense responsabilité.


Toujours au milieu, Mohamed Baba Diomandé aura comme tâche d’animer Mission: possible d’animer le jeu, faire le lien entre le milieu de terrain et l’attaque ; tout en étant à la fois créatif et n’oubliant pas le repli défensif. 

C’est peut-être l’occasion qu’il n’attendait plus. Si le milieu de terrain n’est pas spécialement dans le viseur des internautes, ce n’est pas spécialement le cas d’Émerse Faé. Un autre faux pas tactique et Ils lui demanderont : « C’est quel système ça encore ? »






Dernière mise à jour : 19 févr.

« Oh ! Avance là ! », hurlent de plaisir – apparemment – des conducteurs pressés de klaxonner. Un coup par-ci, un coup par-là, les voici transformés en une fraction de secondes en pollueurs sonores.

D’avancer, plus vite, Jude Victor William Bellingham, l’Anglais de 21 ans qui à cet âge-là a déjà 1 Coupe Intercontinentale, 1 Champions League, 1 Liga, n’a jamais eu besoin qu’on le lui dise. 

Á force d’aller de l’avant, l’ex coéquipier de Sébastien Haller, occupe naturellement le même poste que l’Ivoirien : avant-centre. 

Mieux, même, le milieu de terrain du Real Madrid a créé un poste hybride : celui d’avance centre

Hier, face à des Citizens convalescents incapables de maintenir l’avantage (2-3), le troisième du Ballon d’Or 2024, derrière Vinícius et Rodri, le finaliste malheureux de l’Euro 2024, s’est encore illustré dans ce rôle. Explications. 

CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Orange Is The New Black. ©Tous droits réservés

JUDE BELLINGHAM, L’AVANT-CENTRE QUE LE REAL A SIGNÉ

Le 1er juillet 2023, Florentino Pérez perd l’un de ses chouchous, auréolé d’un Ballon d’Or, quelques mois auparavant : Karim Benzema. L’enfant de Bron, situé dans la banlieue lyonnaise, l’homme aux cinq Champions League s’envole pour l’Arabie Saoudite comme d’autres footballeurs de renom cet été là tels que Fabinho, Sadio Mané, Neymar, déjà rentré à Santos, etc.

CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Arab Money.
BUSY DAY 

Ce même 1er juillet 2023, le président de la Maison Blanche lâche 113 millions d’euros, soit 7 millions de moins que sa valeur marchande de l’époque selon Transfermarkt, pour s’offrir un Galactique : Jude Bellingham. 

CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Un métis à la Maison Blanche. ©Tous droits réservés

Les Merengue signent un milieu de terrain, tantôt offensif, tantôt défensif. Il est ce que les Anglais appellent facilement et vulgairement : un box-to-box. Dès qu’un milieu dispose de suffisamment de coffre pour faire facilement l’aller-retour entre Londres et Paris, Paris et Abidjan, on lui colle illico presto cette étiquette à la peau. Ça, c’est Jude Bellingham !


Doté d’une technique soyeuse, avec ses longues chaussettes trouées, pour contrebalancer la pression exercée par les bas nouveaux, le numéro 5 du Real Madrid, qui autrefois appartenait à un certain Zinedine Zidane, sait aussi marquer des buts. C'est Belligoal !


Deux vérités peuvent coexister partout hormis sur Twitter. 


Et les Madrilènes s’en rendent très vite compte que leur nouvelle tête d’affiche, dans leur projet de dominer l’Europe, le Monde. Mais d’abord la Liga EA Sports : It’s in the game! 


BAS LES BASQUES !

Athlétic Bilbao - Real Madrid, épisode 1 saison 2023/2024. 

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Comment le Real Madrid jouera majoritairement cette saison là. ©Tous droits réservés

Placé à la pointe d’un système en losange, un 4 - 3 - 1 - 2, et les deux flèches brésiliennes de devant Vinícius Júnior et Rodrygo Goes, l’Anglais évolue donc juste derrière eux. Histoire de mieux profiter de leurs courses dans des directions diamétralement opposées ; les deux étant avant tout des joueurs de couloir plutôt que des attaquant de pointe. 

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Approchez, regardez Jude Bellingham. ©Tous droits réservés

Sa projection quasi systématique vers l’avant se matérialise par un but. Sur un corner de David Alaba, l’amateur de roulettes zidanesques manque sa reprise, tope plutôt le ballon qui meurt dans les buts basques (0-2, 36ème minute).


Le match suivant, face à Almería cette fois-ci. À l’exception d’Eduardo Camavinga, remplacé par le champion du monde 2014, Toni Kroos, c’est le même onze que Carlo Ancelotti reconduit. 


LA SURFACE DE RÉPARATION, SON CHAMP D’EXPRESSION

Coup de billard dans la surface adverse, c’est qui qui est là pour en profiter et égaliser par la même occasion ? Jude Bellingham (1-1, 19ème).

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin quand on a Toni Kroos, qui voit le départ et la fin d’une action de but ? L’Allemand aperçoit la course de l’Anglais pour se retrouver dans la surface. Celui-ci n’a plus qu’à reprendre le ballon du crâne. (1-2, 60ème


Le double buteur, reconnaissant, le somme de venir se faire remercier. Score final : 3-1 pour les Madrilènes. 


Celta Vigo , Girona, Osasuna, etc. L’international anglais inscrit ses (4) buts suivants dans la surface. Soit à la suite d’un mouvement qui finit dans la zone de vérité, soit en renard des surfaces. Jude Inzaghi


Il faut attendre le 28 octobre 2023 et le Clásico pour le voir inscrire un but hors de la surface en Liga. Et quel but ! Une puissante frappe du droit, mi-extérieur, mi-coup de pied. 

Avant son traditionnel but de renard des surfaces pour offrir la victoire aux siens. 


Le Barça s’incline à l’aller comme au retour. Qui caché dans le dos de Jules Koundé et de la défense catalane inscrit le but victorieux ? Belligoal


Le Real Madrid termine cette saison 2023/2024 avec la Liga, la Champions League entre autres. 

Le vingtenaire délivre 13 passes décisives, inscrit 23 buts en 43 matchs. Le tout en n’ayant occupé qu’une seule fois seulement le poste d’avant-centre - toujours selon Transfermarkt.

C’était en Champions League et le match retour contre Leipzig (0-1). Rencontre, au cours de laquelle, il a délivré une passe décisive. 


UN SEUL JOSELU PART ET TOUTE VOTRE AXE EST DÉPEUPLÉ

Madrid, Espagne : mercato estival 2024. Kylian Mbappé, champion du monde 2018, finaliste malheureux de l’édition suivante, malgré un triplé qui fera date dans l’histoire, Golden Boy 2017 et j’en passe, rejoint le Real Madrid pour la très, très forte de zéro euro. Sachant que sa valeur marchande était alors estimée à  180 millions d’euros. 

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Un rêve de gosse qui se réalise. ©Tous droits réservés

Si le Terre entière pleure Toni Kroos qui quelques mois auparavant à annoncer son départ à la retraite, peu en font autant pour un joueur qui a pourtant tout donné à ce Real Madrid qu’il était même venu voir à Paris ; et ce cafouillage monumental lors de la finale de la Champions League face au Liverpool de Mohamed Salah (victoire madrilène, 1-0).

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Un supporter comme les autres. ©Tous droits réservés

José Luis Mato Sanmartín dit Joselu. L’avant-centre de la Roja avec laquelle il a remporté l’Euro 2024 rejoint Al-Gharafa et le Qatar alors même que le Real s’apprêtait à lever son option d’achat. Probablement pour les services rendus face au Bayern Munich ; en demi-finale retour de la Champions League. (2-1).


Le Real Madrid démarre donc la saison sans véritable N.9 mais avec un N.9 floqué dans le dos de Kylian Mbappé. 

Naturellement, l’axe est délaissé, dépeuplé, déserté. 

BELLINGHAM AVANCE CENTRE, JUSQU’Á QUAND ?

Cette saison, le grand frère de Jobe qui fait le sien à Sunderland, en Championship,  marque moins. 7 buts en 19 matchs de Liga


CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Les Beatles peuvent aller se rhabiller. ©Tous droits réservés

En cause le repositionnement obligatoire de l’Anglais sur le flanc gauche, dans un 4 - 4 - 2 en phase défensive qui se transforme en 4 - 2 - 4, en phase offensive, lorsque l’Italien sourcilleux de satisfaire tout le monde aligne les 4 Fantastiques devant. 


CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
4 - 2 - 4 , version 1.

Ou la seconde version lorsqu'il est carrément aux avant-postes.


4-2-4 ; version avance centre.
4-2-4 ; version avance centre.
BELLINGHAM MOINS CRÉATEUR QUE PEDRI

Loin des buts, son efficacité en pâtit logiquement. 6 passes décisives pour 25 chances créées dans cette même Primera División


À titre de comparaison, Pedri, le maestro d’un Barça joueur, lui, en a créé 39 mais délivré 3 passes décisives seulement. En ayant en plus disputé (3) trois matchs de plus. 


Bloqué à gauche par Vinícius et Mbappé qui se marchent certes moins sur les pieds, mais sont spontanément aimantés l’aile gauche, bloqué à droite par le travailleur et technique Rodrygo Goes, le milieu gauche a du mal à exister.  Conséquence : le joueur généreux prend des initiatives, joue son ballon, celui d’un avance centre

CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Il a trouvé chaussure à son pied à défaut de la place parfaite. ©Tous droits réservés

Là où d’autres vont privilégier la passe en retrait pour mieux analyser la situation, humer l’air, comme si un bulletin météo allait tomber, le numéro 10 des Three Lions, lui, préfère entamer une série de passes (88,3% de passes réussies selon Who Scored) pour aller vite vers l’avant, ou encore dribbler ; chose que sa protection de balle lui permet. 

Finalement, ce que certains appellent dépassement de fonction chez lui, ce sont les mouvements signature mêmes d’un avance centre. 


En outre, la faible implication défensive du duo Mbappé - Vinícius, l’oblige à en faire plus et par conséquent il perd du jus et de la lucidité.


REMETTRE L'ÉLU AU CENTRE DU SUFFRAGE

Jude Bellingham est bon lorsqu’il est en face du jeu.  

On ne sait pas pas s’il veut ou quoi mais on sait grâce à Opta que c’est sa position préférée, préférentielle à : 42% contre 2% seulement en tant qu’... avant-centre. 

Samedi lors du derby madrilène, lorsqu’en seconde mi-temps, le changement tactique est plus visible, que le 3ème meilleur buteur du club en Liga (7 réalisations) est repositionné dans l’axe dans un 4 - 2 - 3 - 1, c’est lui qui manque d’abord de tromper Jan Oblak avant que Kylian Mbappé ne finisse par le faire.

CITY – REAL : BELLINGHAM, AVANCE CENTRE
Comment le Real a évolué en seconde période.

Quelques minutes plus tard, c’est encore lui qui jaillit mais qui trouve la barre transversale cette fois-ci. 


Jusqu’à ce que le Real Madrid signe un véritable N.9, et même au-delà, Jude Bellingham est et sera toujours l’avance centre


Celui qui a poursuivi la course de Vinícius jusque dans la surface pour ensuite tacler le ballon (2-3, 92ème

Celui qui n’a pas attendu, qui n’attend, qui n’attendra pas qu’on lui ordonne : « Oh ! Avance là ! » Comme ce soir face à City. 







« Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! », prétendent des supporters passionnés mais sans diplômes. Du moins, pas celui d’entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire.


Que ce soit à Abidjan, Yamoussoukro où ils sont descendus en coup du marteau sur le Sénégal, mais aussi Bouaké, et son second miracle ivoirien, nombreux sont les candidats potentiels au poste de sélectionneur des Éléphants de Côte d’Ivoire. Qui pourrait leur vouloir au pays où tout le monde où il est coach ?


Des jeunes mariés qui, la bague à peine passée sur l’annuaire de la main gauche dispensent des conseils, aux personnalités publiques callipyges qui misent plus sur les fonds de clients crédules et adeptes de thés amincissant que leurs formes modifiées en passant par des entrepreneurs galéjeurs qui ont encore eu plus de mérite que ces parents qui affrontaient lions et crocodiles sur le chemin de l’école. Tout le monde il est coach.


Thanks God jusqu’à preuve du contraire, il n’appartient à aucune de ces catégories mais plutôt à une qui est plutôt rare : celle des personnes qui ont l’art de faire les bons choix. Lui, c’est Emerse Faé. Le néo-entraîneur de la Séléphanto, celui qui l’a menée en finale.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Chic conférence de presse. Tous droits réservés

Ce soir, face au Nigeria de Victor Osimhen, qui avait provoqué le pénalty de la victoire (1-0) en phase de poules, l’ancien international ivoirien aura l’occasion d’en faire un peu/beaucoup/probablement.



EMERSE FAÉ DÉMARRE PAR DES CHOIX FORTS

Ceux qui pensaient que la Côte d’Ivoire battrait le Sénégal peuvent se compter sur le bout des doigts. Vu comment la Guinée équatoriale, sortie juste après en 8èmes de finale, avait tapé la sélection ivoirienne alors entraînée par Jean-Louis Gasset, qui pouvait le prédire ? C’est alors qu’Emerse Faé entre en scène. Enfin pas de tout suite, il se fait voler la vedette par une demande de prêt.


Dans sa volonté de toujours innover, la Fédération Ivoirienne de Football demande à son homologue français, le prêt de l’ancien entraîneur des champions d’Afrique 2015, Hervé Renard. Mais cette dernière refuse d’accéder à la demande.

Retour au point de départ ou plutôt au nouveau point de départ avec le duo Emerse Faé – Guy Demel, lui aussi ancien international ivoirien. Coucou, Cristiano Ronaldo !


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
« Si tu es fatigué, faut djô. Nous on est là. » Guy Demel, Coupe du Monde 2006. Tous droits réservés


EMERSE FAE RELANCE LA BELLE SERI

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
La Seri qui match actuellement. Tous droits réservés

Lundi 22 janvier, Sénégal – Côte d’Ivoire à Yamoussoukro et son stade Charles Konan Banny qu’on aperçoit beaucoup plus tôt qu’Ebimpé, et son pèlerinage. Sur la feuille de match, pas de Franck Kessié mais plutôt un Jean Michaël Seri.



Titulaire dans le milieu à trois de Patrice Beaumelle, l’ancien milieu de terrain de l’OGC Nice, et son inoubliable saison 2016/2017, fait sa première apparition sur les vertes pelouses ivoiriennes. C’est lui la force tranquille qui va ramener l’équilibre et surtout la qualité de première relance en s’insérant parfois entre les deux défenseurs centraux.


Emerse Faé a le nez creux. Il sait, nous savons que le milieu Franck Kessié – Ibrahim Sangaré - Seko Fofana fonctionne mal. Alors, il brise le trio pour stabiliser tout ça. Pari gagné, c’est le retour de la belle Seri, celle qui diffusée en boucle tous les week-ends avait enchanté la Ligue 1 et la Liga au point où Barcelone a essayé de s’attacher ses services. Mais le plan a échoué.

Quelques années plus tard, c’est un autre milieu de terrain qui arrive à Barcelone en provenance de Milan cette fois-ci : Franck Kessié.


Le même que coach Faé fait entrer à la 73ème minute à la place d’Ibrahim Sangaré.


Résultat : Jean Michaël Seri est élu du homme du match tandis que Franck Kessié lui a inscrit le but égalisateur puis le pénalty victorieux.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Autorité, bonsoir. Tous droits réservés

FACE À EMERSE FAÉ ET LA CÔTE D’IVOIRE, ERIC CHELLE A MALI LE MATCH

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Vas en paix et ne reviens plus pécher. Tous droits réservés

Lorsque les nombreuses bourdes répétées d’un Odilon Kossounou conduisent finalement à son expulsion à la 43ème minute, les plans d’Emerse Faé volent en éclats. Certes Yahia Fofana a stoppé un pénalty en début de rencontre mais là c’est une autre paire de manches. La Côte d’Ivoire va donc jouer à 11 contre 10 pendant plus d’une mi-temps.


Comment se réorganiser face à ce milieu de terrain qui met la pression notamment sur Jean Michaël Seri méconnaissable et auteur de la perte de balle qui oblige Kossounou à faire faute sur le remuant – ce jour-là – Lassine Sinayoko ? Comment conserver ne pas prendre l’eau complètement ?


C’est simple – après coup, Emerse Faé sort Nicolas Pépé, l’un des attaquants à ne pas avoir inscrit de but avec le talentueux mais frêle Karim Konaté et Christian Kouamé, et lance Wilfried Singo. Mais ce n’est pas tout.

Au retour des vestiaires, la stupeur de l’expulsion passée, la catastrophe industrielle analysée, le quadragénaire – il les a eus, le 24 janvier dernier – fait deux autres remplacements : Sébastien Haller et Willy Boly remplacent respectivement Christian Kouamé et Serge Aurier.


UN REMANIEMENT APRÈS LA CATASTROPHE INDUSTRIELLE

Certes, la Côte d’Ivoire conserve son milieu à trois mais passe à cinq derrière avec Max-Alain Gradel en arrière droit/piston droit.


Système tabouret pro Max. Tous droits réservés

Depuis le remaniement ministériel qui a eu lieu il y a quelques mois, on n’avait plus vu pareil chamboulement.

Et cette organisation permet étonnamment à la Côte d’Ivoire de tenir avec une machine de nouveau à nouveau bien huilée.


Toutefois, Nene Dorgeles ouvre le score à la 71ème minute de jeu.


Dans la foulée, Emerse Faé fait un premier changement. Plus joueur de devoir que piston droit, Max-Alain Gradel a finalement très peu apporté à ce poste inédit. Il est donc logiquement remplacé par un avaleur d’espaces, un joueur qui a de l’énergie à revendre, façon danseur de coupé-décalé adepte de roukasskass : Oumar « le Wourou national » Diakité. Puis c’est un autre changement important : Simon Adingra à la place de Jean Michaël Seri ; à la 85ème minute.


Certes ce sont deux changements mais l’ossature elle-reste avec ce 5  - 3 – 1, qui peut éventuellement se transformer en 4 - 4 - 1.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Système où tout le monde se plie en quatre, quand tu vois tu sais. Tous droits réservés

Simon Adingra et Oumar Diakité, les deux jeunes pépites ivoiriennes, ont de ceci en commun qu’ils ont un gros volume de jeu et qu’ils ont tendance à provoquer des fautes. Et ça qui mieux que Faé qui est dans le staff de la Côte d’Ivoire depuis 2022. Il connaît son groupe, il connaît ses joueurs mais surtout il semble avoir une capacité certaine à mieux lire le jeu que ses adversaires d’abord Aliou Cissé, entraîneur des futurs ex-champions d’Afrique, et Eric Chelle qui disait avoir en sa possession « le meilleur milieu du monde » sur le plateau télé d’une célèbre chaîne cryptée.



Emerse Faé, lui, n’a peut-être pas le meilleur milieu de terrain du monde mais il a deux grands espoirs. Et cela suffit à battre les Maliens.

Ainsi, Simon Adingra est au début et à la conclusion d’une action et surtout Oumar Diakité, lui, est l’auteur du but victorieux, sa pichenette qui fait la différence.

Certains diront : « Il a de la chance ! », d’aucuns diront que : « C’est Dieu ! » La vérité se trouve quelque part entre les deux.

CÔTE D’IVOIRE – CONGO OU LA CONFIRMATION DE LA TACTIQUE FAÉ

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Toujours sortir avec son propre mental, sa serviette sur les épaules. Tous droits réservés

Bien qu’il soit beaucoup trop tôt pour parler d’un style de jeu, d’un Faé-Ball comme il existe un style Guardiola, avec cette possession à outrance et ses changements de poste incessants au point de dégoûter certains téléspectateurs, qui en ont parfois marre de ses expérimentations tactiques, il n’en demeure pas moins que Faé a une tactique certaine.

Diluée dans le traditionnel 4 – 3 – 3, la tactique d’Emerse Faé semble consister à faire jouer les bons hommes au bon endroit : simple mais efficace.

En fait non, Emerse Faé ne fait « que » mettre les joueurs là où il faut : non, non. Il fait de bons choix.

DES TITULARISATIONS QUI FONT SENS

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Quittez oh, quittez oh. Pardonnez, quittez oh. Tous droits réservés

Au-delà du but victorieux, cette reprise de volée topée, la titularisation de Sébastien Haller s’est avérée forte intéressante dans la mesure où elle a permis à la Côte d’Ivoire d’alterner phase de conservation et phase directe sans construction comme ce centre de Wilfried Singo sur la tête chercheuse de l’attaquant du Borussia Dortmund à la 39ème minute. Dommage qu’il n’ait pas trouvé le cadre.


L’autre titularisation intéressante est celle de Simon Adingra.


Rétabli physiquement, l’ailier virevoltant, et ses accélérations accompagnées par le public autrefois biberonné aux exploits de Gervinho et Kader Keïta, a régulièrement apporté du danger depuis son aile gauche sans oublier pour autant de défendre. C’est d’ailleurs lui qui se crée la première grosse occasion ivoirienne avec sa tête qui passe à côté. Encore un centre de Wilfried « Fed Ex » Singo. N'oublions pas non plus l'entrée de Lazare Amani aux changements de rythme déroutants.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Direction gare Saint-Lazare. Tous droits réservés

Et qu’importe si certains, fâchés d’être sortis, filent directement aux vestiaires.




Emerse Faé fait de bons choix tactiques. Rendez-vous, ce soir à 20H, pour voir ceux qu’il a concoctés pour affronter le Nigeria. Quel que soit le résultat, il y aura toujours ceux qui diront : « Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! »

 

 

 

 

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