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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« J’ai bossé dur, frère ! », raconte ce basketteur ému après avoir atteint son nouveau record de points. Ce joueur NBA, dont l’émotion est encore plus visible que ses tatouages, c’est Derrick Rose ; plus jeune MVP de la NBA. Avant ce fameux soir-là, ce 31 octobre 2018, l’ex-meneur des Chicago Bulls a eu du mal, bavé, souffert pour revenir d’entre les morts et retrouver le sommet des sommets. 


Liste non exhaustive de ces sportifs qui ont miraculeusement retrouvé un second souffle. 


LA CATÉGORIE EST FOOTBALLEURS BLESSÉS


ALESSANDRO DEL PIERO : LIGAMENTS CROISÉS, IL LES A CONNUS

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
Jamais sans ses gardes du corps. ©YouTube

Y a-t-il (un) footballeur au nom plus chatoyant que Alessandro Del Piero ? Son nom est tellement beau qu’il désigne par extension un breuvage alcoolisé sous nos cieux : Valpierre. 

Attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. 

Neuf et demi à l’époque où l’Italie n’en manque pas (Roberto Baggio, Totti, etc.), Pinturicchio fait partie des joueurs qu’on aime voir sur le terrain à la fin des années 1990. C’est à cette période-là que l’Italien se blesse gravement : rupture des ligaments croisés du genou ; le 8 novembre 1998 face Udinese.


UN AN D’ABSENCE OU PRESQUE

Lorsqu’il revient le 30 juin 1999, après 235 jours d’absence, ce n’est plus le même Alessandro Del Piero, fluide et technique dans tous ces gestes. 


Certes son football, il a changé mais le nouvel adepte des cheveux courts est toujours décisif et le montre d’ailleurs à deux occasions : lors de la demi-finale retour en Champions League face au Real et surtout celle en coupe du Monde face à l’Allemagne où il marque. 


Quelques jours plus tard, il devient champion du monde après qu’un de ses célèbres ex-coéquipiers turinois ait perdu la tête. Autre attaquant de la fin des années 1990/année 2000 qui a connu l’enfer : Ronaldo Luís Nazário de Lima.

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
Le buteur est vivant, il a vaincu la mort. ©YouTube

RONALDO, LE CHRIST RÉDEMPTEUR

Que l’enfant de Madère, quintuple Ballon d’Or et quintuple vainqueur de la Champions League, nous excuse mais il n’y a qu’un seul Ronaldo. Ou plutôt : Il Fenomeno, R9.

L’homme qui a vaincu la mort prématurée d’une carrière qui avait commencé sur des chapeaux de roue à coups d’exploits à en faire perdre la tête aux adversaires et son entraîneur de l’époque (feu Bobby Robson) ; lequel était flanqué d’un drôle d’adjoint : un certain José Mourinho.

LE MIRACLE DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE

Comme ce but face à Saint Jacques de Compostelle.

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
La machine est lancée. ©YouTube

Arrachages de maillot, dribbles, tacles, encore des dribbles, charges, encore et encore des dribbles, Ronaldo passe en revue une bonne partie de l’équipe-là ce jour-là.


Rien ne semble l’arrêter si ce ne sont les blessures comme celle du 21 novembre 1999.

DES BLESSURES QUI AURAIENT DÛ LE STOPPER 

Face à Lecce, le Ballon d’Or 1998 est victime d’une rupture partielle du tendon rotulien de la jambe droite. 

Après cinq mois d’absence, le Nerazzurro revient en finale de la coupe d’Italie face à la Lazio, la grande, celle des Pavel Nedved, Marcelo Salas, feu Sinisa Mihaljovic, pas celle qui a été piteusement éliminée cette semaine en Europa League

Le 12 avril 2000, six minutes après son entrée en jeu, le Brésilien esquisse des passements de jambes, son mouvement signature, s’effondre et hurle de douleur. Ses cris déchirent le ciel étoilé qui surplombe le Stadio Olimpico.


On se dit que c’est la fin du joueur le plus impressionnant visuellement que ce sport qu’on appelle football ait connu. Hon, hon !

LA COUPE DU MONDE 2002 EN GUISE DE COME-BACK

Deux ans plus tard, c’est un nouveau Ronaldo qui revient tout nouveau, tout beau. Enfin presque avec cette épaisse et courte mèche de cheveux qui squatte presque illégalement le devant de son crâne à moitié chauve. 

Qu’importe, l’avant-centre de la Seleçao est de retour à un niveau exceptionnel et ce même si son jeu manque naturellement d’explosivité mais d’efficacité.

Bien épaulés par Ronaldinho et Rivaldo, Ronaldo remporte sa seconde coupe du Monde, enfin la première où il ne dispute ne serait-ce qu’une minute. Quelques mois plus tard, il remporte le Ballon d'Or 2002.


Le Christ Rédempteur peut baisser les bras : il n’aura pas de meilleure rédemption. 


Ronaldo-le-Brésilien, le pourfendeur des défenses regroupées, l’attaquant supersonique, n’est malheureusement pas le seul à avoir de graves blessures : Djibril Cissé, aussi. 


DJIBRIL CISSÉ, FRACTURE COMPTE DOUBLE 

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
Grand joueur dans maillot collector. ©Tous droits réservés

Sa blessure en match amical contre la Chine, ceux qui l’ont vue ne peuvent ni oublier, ni oublier la chair de poule et la main qui monte tardivement vers les yeux comme pour effacer l’horreur.

Mais ce n’est absolument rien par rapport à ce que Djibril Cissé a ressenti ce jour-là : une seconde double fracture tibia-péroné après celle de 2004. Cette fois, nous sommes en juin 2006 à quelques jours seulement de la coupe du Monde en Allemagne ; qui sera finalement remportée par l’Italie d’Alessandro Del Piero.

Le liverpuldien, vainqueur la Champions League 2005, et ce miracle d’Istanbul, auquel il participe, reviendra sur les terrains pour entre autres rejoindre Marseille après qu’un autre grand attaquant ivoirien n’y soit passé. 


Les footballeurs n’ont malencontreusement pas le monopole de vilaines blessures graves. 


LA CATÉGORIE EST BASKETTEURS BLESSÉS 


DERRICK, LA ROSE PLIE MAIS NE ROMPT PAS

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
La seule rose qui nous reste. ©Tous droits réservés

Franchise player des Bulls, qui aujourd’hui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, plus jeune MVP de l’histoire donc, Derrick Rose se blesse lors des playoffs 2012 notamment face aux Sixers : rupture du ligament croisé antérieur.

Malgré le soutien de sponsor Adidas, qui met plus que trois bandes pour documenter son retour, Derrick Rose athlétique, explosif, disparaît de l’imagerie collective. Il devient une vulgaire monnaie d’échange que des clubs se passent : les New-York Knicks, les Cleveland Cavaliers et donc les Minnesota Timbervolves.


La franchise avec laquelle il bat son propre record en carrière : 50 points face aux Utah Jazz !


Aujourd’hui retraité, D-Rose fait partie de ces basketteurs qu’on aurait aimé voir sans blessures. 


KEVIN DURANT, TENDON D’ACHILLE ET FIN DU BIG THREE

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
Kevin, c'est l'homme qui sort Durant. ©Tous droits réservés

Les finales NBA 2019 remportées par les Toronto Raptors ont fait plus de mal aux Golden State Warriors. C’est au cours de cette série que Kevin Durant se blesse : rupture du tendon d’Achille. 

On ne reverra plus l’ailier filiforme, double champion NBA, après ça. Déjà saoulé et touché par l’embrouille avec Draymond Green quelques mois auparavant, KD se barre et pose ses valises à Brooklyn. Un bail de quatre ans mais surtout un autre gâchis monumental commis au grand jour avec James Harden et Kyrie Irving. 


Kevin Durant, qui a retrouvé son niveau au point d’être régulièrement associé à telle ou telle franchise, Houston étant la dernière, n’est pas la seule superstar dont les Warriors ont dû se passer à cause d’une blessure. 


THOMPSON, EN ATTENDANT DE RETROUVER LES KLAY DE SON JEU

CES SPORTIFS BLESSÉS REVENUS D’ENTRE LES MORTS
Quand on te demande combien de bagues tu as gagné. ©Tous droits réservés

Ex-lieutenant de Stephen Curry, qui évolue désormais à Dallas et son univers impitoyable, depuis que le general manager Nico Harrison  a envoyé sans ménagement Luka Dončić aux Lakers, Klay Thompson a aussi souffert d’une grosse blessure :  rupture des ligaments croisés juste après celle de Kevin Durant ; en juin 2019.


Trois ans après, Game 6 Klay remporte son quatrième et dernier titre avec la franchise ; qui l’a drafté en 2011 en onzième position. 


Encore un petit effort, pour retrouver les Klay de son jeu, son catch & shoot, et il pourra dire à son tour : « J’ai bossé dur, frère ! »


« Qu’ils aillent se faire foutre ! », a clamé haut et fort Raphael Dios Belloli dit Raphinha lors d’une interview accordée à la légende barcelonaise Romario. Les jeunes personnes, quittez !

DES ARGENTINS AGRESSIFS MUSELLENT RAPHINHA ET LE BRÉSIL
Déclaration qui porte préjudice, quand tu vois tu sais. ©Tous droits réservés.

Apparemment, le joueur du Barça, qui fait une superbe saison, avec notamment 23 G/A en 27 matchs de Liga, ignore le célèbre dicton sinon il n’aurait pas vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les dieux du football ayant un sens de l’humour divin, ils ont concocté un incroyable Argentine - Brésil (4-1) dans ces éliminatoires pour le Mondial 2026 ; avec des Argentins agressifs qui n’auront rien épargné ni à un Brésil inoffensif, ni à celui qui a eu la langue un peu trop pendue. Retour sur ce match au sommet.


DES ARGENTINS PRESSÉS ET PRESSANT LE BRÉSIL 

L’Estadio Monumental est gbé, rempli comme meeting présidentiel d’un candidat qui avait pourtant promis de ne faire que deux mandats. Son mandat de champion du monde, les Argentins, qui font autant parler d’eux sur et en dehors du terrain, avec leurs chants racistes, y tiennent. Et dès le début de la rencontre, l’Abileceste, qualifiée pour le Mondial 2026 et privée, elle, de Lionel Messi blessé, marque son territoire face à une Seleçao docile. À cause de l’absence de joueurs comme Alisson, Neymar Jr, encore blessé ou encore Bruno Guimarães, suspendu ? Personne ne saura jamais si les choses auraient pu être différentes avec eux. Par contre tout le monde a vu et compris que le Brésil n’est plus le Brésil de Ronaldo, Ronaldinho, Rivaldo & Cie. Rest in peace !


Et c’est Julian Alvarez, attaquant soldat de Diego Simeone, qui ouvre le score avec Tiago Almada à l’origine de l’action. Quatrième minute de jeu et déjà les Auriverde sont menés à 1 - 0

Le pressing étouffant, leur hargne, leur capacité à couper les lignes de passe empêchent les Brésiliens de ne serait-ce que d’aligner deux passes pour arriver vers les buts d’Emiliano Martínez ; gardien préféré des Français


Un peu moins de dix minutes plus tard, c’est l'interprète de chants racistes à ses heures perdues Enzo Fernández, traîne dans la surface pour mieux battre Bento : 2 - 0 ! Le milieu de terrain du surpeuplé Chelsea, on le retrouve plus tard à la passe pour Mac Allister et le (3 - 1) ! 


LES ARGENTINS LEUR OFFRENT UNE RÉDUCTION DU SCORE 

L’Estadio Monumental continue son rôle de douzième homme. Si à la télévision, on n’entend la ferveur que dire des vingt-deux acteurs dont les oreilles doivent littéralement siffler ?


Celles de Cristian Romero, Atlético Madrid-compatible pour le plus grand bonheur de Diego Simeone qui le veut, ont dû siffler un peu plus que les autres quand il a commis l’erreur de retarder une relance dans l’axe. Matheus Cunha en profite pour récupérer le ballon, résiste à sa charge et, déséquilibré, le place proprement hors de portée de Martinez : 2 - 1


OTAMENDI ET LES ARGENTINS FINISSENT PAR DIRE DEUX MOTS À RAPHINHA

Et pendant ce temps-là, Vinícius Júnior enfile sa tenue légère d’Agent Provocateur mais habitué à le côtoyer en Liga, Nahuel Molina ne tombe pas dans le panneau. 

Parce qu’il était écrit, dans le ciel étoilé, que Raphinha, lui, y tomberait, une embrouille éclate peu avant la fin de la première période. 


Tagliafico commet une grosse faute sur Raphinha. La cible brésilienne se relève et pousse le fautif.

DES ARGENTINS AGRESSIFS MUSELLENT RAPHINHA ET LE BRÉSIL
Raphinha - Tagliafico, les présentations sont faites. ©Tous droits réservés.

Paredes pousse à son tour Raphinha avant qu’une échauffourée éclate. Otamendi, qui serait parfait dans un rôle de Sicario Netflix-esque, saisit l’occasion pour dire deux mots à Raphinha : « Parle moins ! Parle moins ! »

DES ARGENTINS AGRESSIFS MUSELLENT RAPHINHA ET LE BRÉSIL
Gestes barrière (de la langue) bien respectés. ©Tous droits réservés.

Le quatrième et dernier but est à la fois anecdotique et intéressant. Déjà parce que les Brésiliens n’y étaient plus et aussi parce que Giuliano Simeone, fils de, à peine entré, trouve le moyen de marquer dans cet Argentine - Brésil.

Quant à la fin du match, elle est le théâtre de nouvelles tensions entre Raphinha et ses nouveaux meilleurs ennemis. Emiliano Martínez, qui a trouvé bon de jongler dans sa surface provoquant la désapprobation de son coach Scaloni, le bouscule. Enzo Fernandez l'infantilise, Romero, lui, le calme et lui indique la route vers les vestiaires. C’est l’énergique Endrick qui le tire de ce guet-apens naissant. 



Ce 25 mars 2025, Raphinha, logiquement éliminé de la course au Ballon d’Or, après Mohamed Salah et sa piteuse double confrontation contre le Paris Saint-Germain, a sans doute ressassé ses paroles : « Qu’ils aillent se faire foutre ! »








Dernière mise à jour : 1 avr.

« C’est comme si c’est pour la première fois qu’ils jouaient au football. On avait l’habitude de voir mieux que ça mais voilà… », analyse au micro de France 24 cette jeune supportrice ivoirienne au teeshirt col rond blanc et orange.

BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Les Grecs sont tombés sur la tête des ivoiriens. ©AFP

Comme des milliers, des centaines de milliers, des millions d’ivoiriens, elle vient d’assister à l’élimination de la Côte d’Ivoire par la Grèce ; qualifiée pour la 1ère fois de son histoire pour les 8èmes de finale. Quelques minutes avant le coup de sifflet final, la qualification tendait pourtant les bras aux Ivoiriens.

Ce n’est ni la première fois, ni la dernière fois que les Éléphants de Côte d’Ivoire donnent goumin, chagrin, à leurs supporters mais c’est assurément l’une des défaites qui fait le plus mal dans l’histoire du football ivoirien. Retour sur ce jour où la Côte d’Ivoire glissa sur la Grèce.


EN CÔTE D'IVOIRE, UN DRÔLE DE SAMOURAÏ
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Ça glisse comme sur des roulettes. ©Reuters/Ruben Sprich

Lorsque la Côte d’Ivoire débarque au Brésil pour la Coupe du Monde 2014, perturbée par des manifestations anti-Mondial contre les 11 milliards de dollars qui auraient été dépensés pour l’organisation de l’événement, elle est pleine d’incertitudes.

De sa capacité à sortir d’un groupe C à priori facile avec la Colombie de James Rodríguez, comme « seul adversaire dangereux », aux qualités intrinsèques de coaching du sélectionneur Sabri Lamouchi, en passant par le statut-plus-si-privilégié-que-ça de « Dahizoko », tous les sujets font l’objet de palabres.

Le plus souvent, dans des quartiers populaires, sous l’arbre à palabres, avec ce grand feuillage qui couvre leur corps mais pas leurs grosses voix tonitruantes, certains s’en donnent à cœur joie mais rares sont finalement ceux qui ne soutiendront pas la Séléphanto ; au moment du coup d’envoi.

Le premier qui retentit lance un Côte d’Ivoire – Japon qui semble easy sur le papier. Mais comme tes Éléphants préférés sont rarement en voie de disparition, quand il s’agit de se rendre la tâche ardue, rien ne se passe comme prévu. C’est ainsi que le Japon de Nagatomo Honda, buteur, passe la première : Japon 1, Côte d’Ivoire 0.

Puis, il faut attendre la seconde mi-temps et l’entrée de Didier Drogba pour déstabiliser l’arrière-garde nipponne. La faute à son nouveau style : mini-queue de cheval et barbe hirsute.

Deux centres réalisés par Serge Aurier repris respectivement par Wilfried Bony puis Yao Kouassi Gervais dit « Gervinho » offrent une victoire étriquée mais précieuse à l’équipe du dernier samouraï, entré en cours de jeu.

Le match suivant, c’est la même tactique. À Drogba le toucher froid du banc des remplaçants, en plexiglas ; à Bony la possibilité de voir si l’herbe est plus verte chez les Colombiens. Ces derniers l’emportent 2 à 1.




GOUMIN : SAISON 4, ÉPISODE 225
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Échauffement, passement de jambes, un deux. ©AFP

Ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, Grecs et Ivoiriens s’affrontent sous 29 degrés. Les premiers à transpirer, ce sont les Ivoiriens.

La première titularisation de Didier Drogba, depuis le début de la compétition, effraie à peine les champions d’Europe 2004.

Ce sont eux qui ouvrent le score à la 42ème minute par l’intermédiaire de Samaris, après une perte de balle de feu Cheik Tioté.

Les verts Ivoiriens réagissent en seconde mi-temps quand Wilfried Bonyfie un ballon de Gervinho ; qui sera plus tard remplacé par…Giovanni Sio. On joue la 72ème minute de jeu et à cet instant précis, c’est la Côte d’Ivoire qui est en passe de se qualifier pour le premier 8ème de finale d’une Coupe du Monde.

À Abidjan, on y pense à cet exploit, on y croit dur comme fer.

Ces gorges profondes, dans lesquelles des centilitres de boissons alcoolisées et/ou gazées sont passées, se nouent. Les mains sont moites, et les nerfs sont tendus comme la ficelle du milieu. La tension est palpable tout comme cette accession au second tour.

Mais l’histoire très récente de ce pays, marquée par une guerre civile, que beaucoup appellent « affectueusement » : crise post-électorale, a montré que le second tour était rarement synonyme de paix pour les Ivoiriens. Ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, les Ivoiriens s’effondrent sous 29 degrés.


LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS
BRASIL 2014™: LE JOUR OÙ LA CÔTE D'IVOIRE GLISSA SUR LA GRÈCE
Ouais cette année-là, c'est dosé ! ©AFP

Dans le temps additionnel, M. Carlos Vera, l’arbitre équatorien de ce match couperet, pointe le doigt vers le point de pénalty après s’être fait généreusement abusé par Samaras ; victime d’une faute du nouvel entrant…Giovanni Sio. Si certains fans ivoiriens, partis voir le match entre amis, prient pour que Copa Barry fasse l’arrêt décisif, d’autres, encore plus réalistes, font plutôt leurs affaires et rentrent chez eux. Ce sont les seconds qui ont raison. Samaras transforme le pénalty. Grèce 2 – Côte d’Ivoire 1.

La Séléphanto vient de glisser sur une Grèce combative ; qui a eu cru jusqu’au bout. Perdre dans des conditions tragiques face au pays qui lui-même l’a inventée, la tragédie, il n’y a que les Ivoiriens qui pouvaient la faire celle-là. Et en beauté, s’il te plaît !


Cabinda, Rustenburg, Libreville et maintenant Fortaleza, autant de stades devenus cimetières des Éléphants.


Après cette nouvelle tragédie grecque, Sabri Lamouchi démissionne, Didier Drogba, lui, prend sa retraite quelques semaines plus tard. « Trop tard ! » pour les uns qui lui reprochent « d’avoir porté malheur », « Trop tôt ! » pour d’autres. Quelques mois plus tard, le 8 février 2015, la Côte d’Ivoire remporte le second festival de CAN de son histoire grâce…à Copa Barry.

Tu en oublierais presque ce 24 juin 2014, dans le stade de Governador-Plácido-Castelo, à Fortaleza, ville située à l’Est du Brésil, Grecs et Ivoiriens se sont affrontés sous 29 degrés mais : « C’est comme si c’est pour la première fois qu’ils jouaient au football. On avait l’habitude de voir mieux que ça mais voilà… »


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