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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« […] Mon triplé ? Je suis content. Je suis beaucoup plus proche du but en jouant 9. Dès que j’élimine un joueur, je suis devant le but. J’ai cette lucidité pour marquer. […] », explique Ousmane Dembélé au micro de Canal.

Acteur principal, avec un triplé, de la victoire du Paris Saint-Germain, à Stuttgart (1-4), le nouveau faux 9 a été l’un des grands bonhommes de cette 8ème et dernière journée la saison régulière de Champions League. Mais il n’est pas le seul : d’autres joueurs, d’autres clubs, se sont aussi illustré. Tour d’Europe express.

CITY, DEMBÉLÉ, REAL : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE
Qualification qui tombe à poing levé.  ©Tous droits réservés

CE SOIR, C’EST LA CHAMPIONS LEAGUE

Pour la première fois dans l’histoire de la Champions League, tous les matchs ont lieu au même moment, en même temps. Idéal pour les parieurs et les entreprises auxquelles ils versent leur jeton.

Parmi les enjeux de cette ultime soirée avant les barrages, dont le tirage aura lieu ce vendredi, figuraient notamment : la qualification de Manchester City, en danger, celle du Real Madrid, maître de son destin face à Brest, etc.

MANCHESTER CITY, GRAND CLUB MALADE

CITY, DEMBÉLÉ, REAL : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE
Plongeon dans le grand bain réussi. ©Tous droits réservés

L’ouverture du score par les visiteurs est désormais monnaie à l’Etihad Stadium, où un incendie s’est déclaré près du stade, sans faire de victimes. Après Chelsea, qui l’a fait avant de perdre (3-1) finalement, hier, c’était au tour du Club de Bruges de respecter la toute nouvelle tradition de ce grand club malade.

C’est le milieu de terrain nigérian Raphaël Onyedika qui met le premier le ballon dans les filets (45ème minute).

En seconde mi-temps, boostés par l’entrée de Savinho à la place d’Ilkay Gündogan, les Citizens se réveillent : Mateo Kovacic égalise (53ème minute).

Puis Joel Ordoñez marque contre son camp avant que le facteur X Savinho au terme d’une action solo ne mette encore un peu plus sa patte sur la rencontre.

Certes, Manchester City, qui restait sur une cinglante défaite face à Paris, l’a emporté mais la guérison totale est loin, loin, loin.


Passé par toutes les émotions, Guardiola aura-t-il le temps d’accélérer le processus de rétablissement avant d’affronter le Bayern ou le Real ?


PAS DE TONNERRE DE BREST ! LE REAL MADRID L’EMPORTE

CITY, DEMBÉLÉ, REAL : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE
Un brésilien peut en cacher un autre. ©Tous droits réservés

Dans le stade du Roudourou, qui aura vu les premiers exploits d’un certain Didier Drogba, le miracle n’a pas eu lieu pour Brest qui affrontait le Real Madrid grâce à ou plutôt la faute au remplaçant préféré de ton remplaçant préféré : Rodrygo Silva de Goes.

Sacrifié sur l’autel de la géo-footballistique, pour permettre à Vinícius d’occuper le flanc gauche et Kylian Mbappé, l’axe, en l’absence du premier et la mauvaise prestation du second, le Brésilien de 24 ans – depuis le 9 janvier dernier – a saisi l’occasion pour rappeler à tout le monde quel joueur il est : technique, sur le premier but, et opportuniste sur le troisième but.

De quoi faire froncer les sourcils fournis du placide Carlo Ancelotti ? Rien n’est moins sûr.


OUSMANE DEMBÉLÉ FAIT DES DÉGÂTS, DÉGÂTS, DÉGÂTS

Et si le Paris Saint-Germain qui a récemment sorti le chèque pour Kvicha Kvaratskhelia, avait recruté un nouveau joueur sans le savoir ?

Et si Luis Enrique tenait enfin son vrai faux numéro 9 en la personne d’…Ousmane Dembélé ?

Il est peut-être trop tôt pour répondre par l’affirmative. Cependant, il y a des indices, des preuves qui ne trompent pas. Ousmane Dembélé, lui, a utilisé la preuve par trois.

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La règle de trois. ©Tous droits réservés

Après l’ouverture du score de Bradley Barcola, sur une géniale inspiration de Désiré Doué, qui porte bien son nom de famille, le numéro 10 parisien a : mis un but plat du pied sécurité, façon Thierry Henry, un deuxième, au terme d’une ses actions caractéristiques où on a l’impression qu’il est au bord de la rupture, comme un couple à l’aube d’une nouvelle année et des hautes résolutions.

Et enfin, un autre du droit, après un redoublement de passes avec Hakimi en plein surface allemande.  Paris a gagné et devrait affronter un des deux clubs français encore en lice : Brest ou Monaco.


LES AUTRES RÉSULTATS PRINCIPAUX DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE

CITY, DEMBÉLÉ, REAL : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE
Lille de la qualification. ©Tous droits réservés

Dans les autres rencontres, il y a notamment eu :

·      Barcelone tenu en échec par l’Atalanta (2-2) pourtant privé du Ballon d’or africain Ademola Lookman,

·      Milan défait (1-2) à Zagreb par le Dinamo,

·      Arsenal battu par Gérone (1-2),

·      Ou encore, la Juventus battu à domicile par Benfica (0-2),

·      Lille qui a réalisé le carton de la soirée face au Feyenoord Rotterdam : 6 – 1. 


Qui aurait parié que Les Dogues termineraient parmi les huit premières places, synonymes de qualification directe ? Personne.

CITY, DEMBÉLÉ, REAL : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SOIRÉE CHAMPIONS LEAGUE
Bulletin de classe. ©Tous droits réservés

Qui aurait parié qu’Ousmane Dembélé inscrit le second triplé de sa carrière, neuf ans après ? Personne. Et pourtant, il l’a fait : « […] Mon triplé ? Je suis content. Je suis beaucoup plus proche du but en jouant 9. Dès que j’élimine un joueur, je suis devant le but. J’ai cette lucidité pour marquer. […] »

 « Sergio Ramos est le meilleur. Il va me donner raison. », lâche sourire en coin ce jeune homme avec qui tu discutes à quelques heures de la finale de la Champions League : Real/Atlético.

Amoureux du beau jeu et fervent supporter barcelonais, ce vingtenaire est convaincu que le défenseur madrilène viendra « fermer notre bouche », prouver qu'il est bien le meilleur défenseur du monde qui s'apprête à disputer la Coupe du Monde 2014. Il avait raison sauf qu’il lui aura fallu d’un match seulement, et d’une victoire 4-1 synonyme de Décima pour le Real Madrid, à cet arrière central pour chasser les derniers doutes sur son statut. Le football va vite, trop vite.

ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Sergio Ramos s'est plié en quatre. ©Tous droits réservés
ANGEL DI MARIA DÉPLOIE SES AILES POUR SAUVER LE REAL
ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Di Maria c'est l'homme (des grands rendez-vous) hein. ©Tous droits réservés

« Le football va vite, trop vite. » C’est certainement ce que Casillas, « San Iker », a du se dire au moment où la tête de Diego Godín finit dans ses buts vides.

On joue la 36ème minute d’un match bloqué comme une fermeture éclair et c’est à ce moment là que le portier espagnol choisit pour enfiler sa tenue de danseuse étoile. Mais voilà, elle est trop grande. Il s’avance, hésite puis recule avant de finalement toucher le ballon. Trop tard ! Déjà buteur, peu avant cette finale de Champions League, le défenseur uruguayen le punit.

Dans ce stade de la Luz où se déroule la finale, on entend déjà le chant du cygne. Avec Iker Casillas dans le remake de Black Swan.



Pendant qu’il touche le fond, son coéquipier Angel Di Maria s’élève au-dessus du lot. Aux nombreux coups des frères ennemis madrilènes, l’argentin – de retour su ses anciennes terres - répond par des dribbles. Le gaucher frêle transforme ses brindilles en pinceaux, comme pour mieux montrer la voie.

Mais en cette première mi-temps, il est le seul à déployer les ailes, à l’exception de…Sergio Ramos.


RAMOS MARQUE ET BALE SORT DE SON TROU

Deuxième partie de cette finale au scénario hitchcockien, les hommes de Simeone sont dans la position qu’ils préfèrent : attendre leur adversaire pour ensuite les contrer.

Rentré au bout d’une dizaine de minutes à la place d’un Diego Costa mal rétabli, Adriàn Lopez manque ainsi de servir David Villa mais le travailleur Carvajal l’en empêche. Le Real tente bien par l’intermédiaire de Bale, notamment mais le Gallois cadre mal ses tirs. Ses tentatives meurent à côté des buts du portier belge Thibaut qui a la courtoisie de les accompagner du regard.


Alors que ses supporters aux yeux hagards voient leur 10ème Ligue des Champions, la Décima s’échapper, Sergio Ramos monte sur le corner de la dernière chance. Servi par Modrić, le numéro 4 madrilène décolle, dévie le ballon d’une tête rageuse et égalise au bout des arrêts de jeu : la 93ème minute pour être précis.


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Feel The Magic In The Air. ©Tous droits réservés


Le banc madrilène exulte, les fans madrilènes respirent à nouveau ! Viennent ensuite les prolongations, où le mental fait souvent la différence.


Au bout d’un énième effort, Di Maria déborde sur le côté gauche avant de frapper. Thibaut Courtois repousse le ballon mais pas assez haut ou plus tôt juste assez pour que Bale ne sorte de son trou et marque de la tête à la 110ème minute de jeu (2-1).


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Gareth n'a pas raté la Bale. ©Tous droits réservés

Gareth Bale ou comment justifier le prix de son transfert -100 millions - en une seule action ! Le Real mène au score pour la première fois de la partie. Les Colchoneros sont incapables d’égaliser.


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO

Rentré à l’heure de jeu, Marcelo s’engouffre dans la défense madrilène et décoche une frappe du gauche (3-1) à la 118ème minute de jeu. Puis, deux minutes plus tard, Cristiano Ronaldo – qui a oublié de désactiver son mode furtif avant la rencontre – inscrit son 17ème but de la compétition (un record de plus !) sur pénalty. Mais qu’importe ! Qu’importe si à quelques minutes de la fin de la rencontre, Diego Simeone cherche à en découdre avec Varane.






De cette finale ô combien intense, Sergio Ramos a sorti LA performance. Oui, « Barbe Rousse » a fait se dresser les poils des bras !


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Champions d'Europe. ©Tous droits réservés

Le Real aura donc attendu douze longues années pour se libérer des chaînes du passé. Après Zidane – et sa volée du gauche en 2012, Sergio Ramos marque à son tour les esprits et fait taire ceux qui à la fois flagornent et dénigrent. Don Sergio !

Et dire que ce barcelonais avait prévenu : « Sergio Ramos est le meilleur. Il va me donner raison. »

« Le Père Noël est passé ! », crient des enfants qu’on a pas encore blagués et qui croient donc encore à Santa Claus. Avec ce papier cadeau mis en pièce en deux temps trois mouvements.

Puis tout au long de la journée, ces gosses chanceux testeront jouets et nerfs de leurs parents. Surtout les seconds. Mais si c’était à refaire, ils opteraient probablement pour les mêmes cadeaux qu’ils ont placés la veille sous le sapin ; quand ils dorment à poings fermés après avoir lutté mains nues contre la promesse du lendemain heureux. Système de jeu rôdé.

Si c’était à refaire, Carlo Ancelotti, et son Real Madrid qui affrontera la redoutable équipe de…Leipzig en huitièmes de finale de la Champions League, opterait pour sa tactique favorite : le système en sapin. Par ici, les leçons tactiques.


TACTIQUE : DIS, C'EST QUOI LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL ?

IL Y A MILAN, IL Y AVAIT AC DE STARS DANS L’EFFECTIF

Il fut un temps, quinze vingt ans en arrière, où les Rouge et Noir du Milan AC faisaient plus peur que ce jeune homme ; prêt-à-porter tous les coups pour favoriser son ascension vers les sommets.

C’étaient le début des années, et ces trois finales de Champions League disputées en quatre ans : de 2003 à 2007. Depuis, les Rossoneri n’ont plus atteint la dernière marche. Julien Sorel likes this.



À cette époque dans ces années Fast & Furious, les Milanais disposent d'une puissante armada particulièrement avec : Andreï Chevtchenko, qui en 2006 partit défier un certain Didier Drogba avant de revenir deux ans plus tard au Milan AC, sous la forme d’un prêt, Rui Costa, et ses protège-tibias baissés, mais aussi Andréa Pirlo, et Gennaro Gattuso, ou encore Clarence Seedorf et Ricardo Kaká.

Ces deux derniers sont chargés à eux deux d’animer le secteur offensif du club de feu Silvio Berlusconi ; décédé le 12 juin dernier.

CARLO ANCELOTTI OU LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL

La dernière fois que le Milan AC a donc brillé sur la scène européenne, c’était donc en 2007. Pardon mais la victoire au final inutile contre le Paris Saint-Germain (2-1), le 7 novembre dernier, ne peut pas être considérée comme autre chose qu’un mini-exploit puisque les Italiens joueront Rennes et la Ligue Europa ; au printemps prochain.



À cette époque et surtout lors de la finale de la Champions League 2007, face à Liverpool, Carlo Ancelotti a souvent recours à son système en sapin, 4 – 3 – 2 – 1 disposé comme suit :


TACTIQUE : DIS, C'EST QUOI LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL ?
Sapin de Noël qui est beau, quand tu vois tu sais. ©️Buildlineup

ANDRÉA PIRLO A UNE NOUVELLE POSITION PRÉFÉRÉE

La réussite de ce système et par conséquent d’Ancelotti, l’un des rares entraîneurs avec Guardiola, Mourinho, notamment à avoir remporté « la coupe aux grandes oreilles » plusieurs fois avec des clubs différents, provient du positionnement ou plutôt du repositionnement du champion du monde 2006, le plus beau regista, meneur reculé en VOSTFR, de l’histoire des regista : Andréa Pirlo.



Fluet et donc pas forcément apte aux rugueux combats de la Serie A, l’élégant milieu de terrain a souvent été ballotté sur le terrain que ce soit à l’Inter ou à Brescia aux côtés d’un certain… Roberto Baggio.



Mais c’est chez les voisins, les Rossoneri, que le footballeur ambidextre devient une référence à un poste spécialement conçu pour lui : celui de regista donc.

Dans le système en sapin de Noël, Andrea Pirlo, qui restera dix ans au Milan AC de 2001 à 2011, évolue devant la défense.

De là, il a tout le loisir de contrôler/feinter/fatiguer l’adversaire avec ses courbes et autres arabesques qu’il dessine. Et pour cause, Ambrosini et surtout Gattuso, qui tente d’imposer sa patte à l’Olympique de Marseille, le protègent dans cette zone de confort. En cas de pressing, il est capable de s’en sortir comme un grand.


Se débrouiller comme un grand, c’est d’ailleurs l’une des conditions sine qua non de la réussite de ce système en sapin de Noël.


LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL OU LA NÉCESSITÉ DE SE DÉBROUILLER COMME UN GRAND

TACTIQUE : DIS, C'EST QUOI LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL ?
Filippo Inzaghi, c'était tout sauf du Pipo ! ©️YouTube

Adossé à un solide back four quasiment impossible à passer, avec ces monstrueux défenseurs élégants Maldini et Nesta, protégé par deux chiens fous, Pirlo était dans une position on ne peut plus confortable.

Plus enviable que le trio de devant.

En effet, la seconde partie de l’animation offensive, c’est-à-dire en gros décrochages, transversales, attaques en triangle dans un système qui le favorise comme celui des Bulls époque Phil Jackson, repose sur Seedorf et Kaká ; sachant qu’en cas d’attaque adverse, le second redescend au niveau du milieu de terrain pour bloquer le couloir gauche.

Le Brésilien passant second attaquant aux côtés du père hors-jeu, plus malin que le Renard de l’Arabie Saoudite : Filippo « Pipo » Inzaghi.



PRIÈRE DE MARQUER

Moins rapide et technique que Ronaldo, le vrai, moins puissant que Vieri, Inzaghi avait pourtant de sacrés avantages par rapport à ces contemporains : sa science du placement et surtout son sens du but.

Pour rappel, l’avant-centre en a inscrit 288 en 624 matchs au total dont 126 en 300 matchs disputés sous la liquette milanaise.

Un solide quatuor défensif, un Pirlo placé juste devant la défense, protégé par deux anges gardiens, mais aussi deux joueurs polyvalents et un avant-centre, obligé de lancer une prière à chaque attaque, etc. Ce sont les clés de ce système en sapin de Noël.

MANCHESTER CITY OU LA VERSION 2.0 DU SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL

Aujourd’hui l’équipe dont le système s’apparenterait le plus, en termes de flexibilité et de polyvalence, avec des joueurs bien hybrides, bien science-fiction, ça serait Manchester City ; et son 3 – 2 – 4 – 1.


TACTIQUE : DIS, C'EST QUOI LE SYSTÈME EN SAPIN DE NOËL ?
Guardiola pouvait pas voir pour laisser. ©️LineUp 11

Avec notamment ces ailiers, Jérémy Doku et Phil Foden, qui écartent au maximum l’équipe adverse ; quitte à coller la ligne. Avant de fixer puis centrer le plus souvent pour un Erling Haaland, qui à force de recevoir autant d’offrandes, doit se dire : « Le Père Noël est passé ! »


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