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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« On est deux fois plus bab*ire qu’avant. Voilà le mental d’Houphouët, le mental du briseur lui-même en question, mon propre mental à moi. Toujours sortir avec sa machette sur le côté, c’est mieux. », explique un jeune ivoirien au micro-trottoir d’un habitué du genre. Avant de conclure :

« Est-ce que moi je vous vois ? Non est déjà gamé ! »

Sortis sans leurs machettes, ni envie de bien figurer pour cette 2ème journée de Champions League, et surtout sans le mental d’Houphouët, les Parisiens en ont pris quatre à Newcastle. Retour sur une soirée à ne surtout pas oublier. Au contraire.


LÀ-BAS, C’EST PAS PARIS MAIS ST JAMES’ PARK

Vingt après leur dernier match en Champions League, et cette défaite 2-0 face à Barcelone, c’est le moment pour Newcastle, et son St James’ Park, rempli par 52 000 spectateurs, d’entendre à nouveau la douce musique de LA compétition européenne mais surtout la ferveur des Magpies ; le surnom Newcastle.

C’est donc dans un stade bouillant que l’arbitre de la rencontre, István Kovács, donne le coup d’un envoi.

Disposée dans un 4-2-4 plus ambitieux encore plus ambitieux qu’un programme d’un candidat aux municipales, qui promet de refaire toutes les routes, c’est dire, la formation parisienne a en face d’elle un 4-3-3 qui se transforme en 4-5-1 à la perte du ballon ; avec le longiligne et élégant Alexander Isak seul en pointe.

Soucieux d’avoir le monopole du pressing, les hommes d’Eddie Howe, le coach du club anglais, ne rechignent pas à la tâche. Le fait que Gianluigi Donnarumma soit le meilleur parisien en ce début de match suffit à révéler l’identité de l’équipe qui domine les débats. Et ces incessants efforts physiques et mentaux paient finalement.

SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Même pour aller à Lascelles, Mbappé n'aurait pas pu. ©️Tous droits réservés

16ème minute de jeu. L’avant-bras gauche (un peu trop ?) serré par ce brassard de capitaine, Marquinhos tente une relance du pied gauche dans le cœur du jeu. Tu vois, on voit à peine ce qui pourrait mal tourner.

Déclenchant pressing et détente, Bruno Guimarães – qui aurait largement sa place dans le milieu d’en face beaucoup trop juste – récupère ainsi le ballon, Donnarumma repousse une première frappe d’Isak avant que Miguel Almiron n’ajuste une frappe du gauche. Newcastle 1 – Paris Saint-Germain 0.

PARIS MANQUÉS POUR LES QUATRE FANTASTIQUES
SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Ascenseur émotionnel façon. ©️Tous droits réservés

Côté parisien, les Quatre Fantastiques de devant ne font pas grand-chose. Alors c’est un adolescent qui n’a même pas encore 18 ans, qui prend les choses en main. Mais la frappe de Warren Zaïre-Emery passe à côté. De l’engagement, Paris en met un peu à l’image de Lucas Hernandez, dans son duel avec Isak qui sortira d’ailleurs se faire soigner avant de revenir, puis celui avec le premier buteur ; qui lui vaut un carton jaune.

Mais c’est bien Newcastle, enorgueillie par ses fans qui applaudissent le plus petit geste défensif réussi, qui domine de la tête et des épaules.

39ème minute de jeu. Kieran Trippier, dont le fils est un fan absolu de Kylian Mbappé, au coup franc.

Captain Lascelles domine Achraf Hakimi, Ugarte dévie le ballon vers ses propres buts obligeant Donnarumma à réaliser une parade. Ce n’est pas fini. Panique dans la défense parisienne. Malicieux, Guimarães tente sa chance dans la surface en cherchant le coin du filet. Le portier italien repousse une nouvelle fois vers…Guimarães ; toujours lui. L’ancien lyonnais trouve au second poteau Dan Burn. Le défenseur anglais fait l’ascenseur sur Skriniar, allonge ainsi ses deux mètres : Newcastle 2 – Paris Saint-Germain 0.

RAY CHARLES MÊME EST ÉTONNÉ

Sur le ralenti, on voit clairement que Lascelles touche le ballon de la main mais l’arbitre et les assistants VAR Ray Charles l’incident. Pas d’annulation. Les protestations de Marquinhos et surtout Achraf Hakimi, averti pour protestation, n’y changent rien. Ce n’est pas la seule décision contestable d’ailleurs.

Tu veux bien que le football aille vite, très vite même mais Bruno Guimarães qui prend juste un carton jaune après avoir fait une Song sur Ugarte, faut pas abuser non plus. On ne peut pas encore Ray Charles une faute aussi grosse. Mi-temps : Newcastle 2 – Paris Saint-Germain 0.

NEWCASTLE COULE PARIS
SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Hier, certains ont préféré mettre les mains sur les hanches, plutôt que de se retrousser les manches. ©️Tous droits réservés

Alors que Manuel Ugarte et Warren Zaïre-Emery peinent à sortir de la toile tissée par le milieu de Newcastle, Luis Enrique persiste et signe : pas de changement. On prend les mêmes et on recommence.

Son entêtement finit par payer. Puisque suite à une perte de balle parisienne, Newcastle contre-attaque et l’Anglais Longstaff bat Donnarumma, qui n’arrive pas à bloquer le ballon. Newcastle 3 – Paris Saint-Germain 0. Il reste une bonne quarantaine de minutes à jouer.

Et devant toujours pas de réaction. Bien au contraire.

Gonçalo Ramos est le seul à presser l’adversaire, chose apparemment que les croyances de Kylian Mbappé lui interdisent de faire. Y a certaines choses qui bougent, comme le prix de l’essence qui est désormais à 875 francs/litre. Par contre, Kylian Mbappé qui refuse de faire le pressing, même quand c’est lui qui perd le ballon, ça bouge pas.

Kolo Muani, lui, sera sacrifié sur l’autel ; remplacé par un Bradley Barcola plus proactif. Et l’autre dans tout ça, le troisième porte-drapeau du projet Ile-de-France, et ce recrutement prioritaire de joueurs originaire la région parisienne ? Ousmane Dembélé n’est pas mal non plus dans le genre incapable de cadrer une frappe et/ou être décisif.

Ousmane Démbélé ne sait plus s’il est gaucher ou droitier. Ça, c’est Vegedream de Gagnoa.

La réduction du score par Lucas Hernandez à la 56ème minute, sur un énième effort de Warren Zaïre-Emery, plus jeune joueur à délivrer une passe décisive en Champions League depuis un certain Jude Bellingham, ne change rien. Bien au contraire. Toujours aucun sentiment de révolte.

Alors qu’on aurait pu penser que leur système de jeu basé notamment sur un pressing 24/24 les aurait drainés, les Magpies continuent à avoir faim et soif jusqu’au bout du bout.

Pressing de Newcastle lancé par Schär qui retrouve le ballon après un relais avec Murphy. Le ballon termine sa course dans la lucarne alors même que le Suisse perdait l’équilibre. Newcastle 4 – Paris Saint-Germain 1.

Il s’agit de la plus lourde défaite du club parisien sous l’ère QSI, depuis la remontada de Barcelone le 8 mars 2017.

Pour la petite histoire, c’est Luis Enrique, qui déjà était là, mais dans le camp d’en face.

Ce soir, l’entraîneur espagnol, mal aidé par ses leaders techniques (Mbappé, Dembélé, etc.) et défensifs (Marquinhos, Skriniar, etc.) a lui aussi zaillé, fait de mauvais choix. Interrogé par Canalplus à la fin de la rencontre, il a notamment expliqué que : « […] Je n’ai rien changé à la mi-temps car je pensais que ce système était le meilleur. Je pense toujours qu’il était le meilleur. […] » Déni même est étonné.

Rendez-vous dans le 25 octobre prochain pour la 3ème journée et ce choc face au Milan AC, auteur d’un match nul et vierge face au Borussia Dortmund de Sébastien Haller. D’ici là, Luis Enrique aura probablement beaucoup travaillé sur sa tactique mais tu espères aussi l’aspect mental. Quitte à ce qu’ils passent en boucle le message suivant : « On est deux fois plus bab*ire qu’avant. Voilà le mental d’Houphouët, le mental du briseur lui-même en question, mon propre mental à moi. Toujours sortir avec sa machette sur le côté, c’est mieux. »











« Ici, c’est Paris ! », crient un peu/souvent/intensément des supporters parisiens pour encourager leurs joueurs.

Hier, au terme d’une rencontre maîtrisée face à un Dortmund sans Haller, laissé sur le banc toute la rencontre, supporters et joueurs ont communié ensemble après la victoire 2 – 0.

PARIS SAINT-GERMAIN - DORTMUND : LE BULLETIN DE NOTES PARISIEN
Les trois mousquetaires façon. ©️Tous droits réservés

Si certains parisiens ont été à la hauteur, d’autres ont manqué l’occasion de se mettre leurs fans dans la poche en débloquant leur compteur buts par exemple. Voici le bulletin de notes parisien.


PARIS SAINT-GERMAIN : PAR ICI LE BULLETIN DE LA DÉFENSE PARISIENNE

Gianluigi Donnarumma (10/20) : certes le portier italien n’a encaissé aucun but hier mais ce n’est pas pour autant que Kaaris, qui « n’a confiance en son Desert Eagle et en Zizou dans les arrêts de jeu », en ferait une punchline. Hon hon.


Achraf Hakimi (13,5/20) : si Disney décide, après la Petite Sirène, de sortir de la naphtaline Peter Pan pour en faire un remake, le Marocain est déjà prêt pour le rôle du Capitaine Crochet. Ce n’est pas Mats Hummels, envoyé à la boutique à l'insu de son plein gré sur le second but, qui dirait le contraire.


Marquinhos (13/20) : brassard sur l’avant-bras gauche, sérieux et appliqué, le Brésilien a rappelé à tout le monde – ou presque – pourquoi on l’appelait Petit Marquis.


Milan Skriniar (12,5/20) : plus tortue que lièvre, le Slovaque a eu très peu de boulot comme travailleur qui sait que : « Vendredi on dure pas de champ ! ».


Lucas Hernandez (12/20) : l’arrière gauche parisien, qui s’est plusieurs fois chamaillé avec Adeyemi, a plus de vice en lui que Deux Flics à Miami.


PARIS SAINT-GERMAIN : PAR ICI LE BULLETIN DU MILIEU PARISIEN

PARIS SAINT-GERMAIN - DORTMUND : LE BULLETIN DE NOTES PARISIEN
Le retour du Zaïre sur la scène internationale. ©️Tous droits réservés

Warren Zaïre-Emery (13,5/20) : c’est typiquement le gars qui n’a pas besoin de Will Aime pour sortir de la friendzone. Ou de n’importe quelle zone d’ailleurs. C’est fort !



Manuel Ugarte (13/20) : un seul être vous manque et tout le milieu est dépeuplé. L’Uruguayen est beaucoup plus efficace pour stabiliser une région en proie à d’intenses combats qu’une certaine organisation onusienne.


Vitinha : auteur d’un tir sur le poteau en 1ère mi-temps, le « Verratti de Koumassi » c’est vraiment celui qui ressemble le plus au stagiaire de l’entreprise. Celui qui a du potentiel mais pas de personnalité, que tu peux envoyer faire des courses, acheter bananes braisées avec arachides ; supplément sable.

Hier plutôt que de faire celles des autres, il a fait les siennes de courses et a été à l'origine du second but ; avec cet une-deux savoureux. Résultat : il a été élu homme du match.


PARIS SAINT-GERMAIN : PAR ICI LE BULLETIN DE L’ATTAQUE PARISIENNE

PARIS SAINT-GERMAIN - DORTMUND : LE BULLETIN DE NOTES PARISIEN
Les hommes mentent, pas les chiffres. ©️Twitter/Be Football

Ousmane Dembélé (08/20) : 0 passe décisive, 0 but, 7 matches disputés avec Paris. Idris Elba et consorts peuvent aller se rhabiller. C’est bon ! On tient le nouveau James Bond, l’agent 007.


Randal Kolo Muani (09/20) : beaucoup d’activité certes mais un résultat final décevant pour le natif de Bondy aux origines congolaises. Ce n’est pas tout de suite que Fally fera son attalaku dans une chanson de 8 minutes 38 secondes ; plus longue qu’une note vocale remplie de gbairai, de ragots. Toléka !


Kylian Mbappé (12/20) : départ sur des chapeaux de roue avant de rentrer progressivement dans les rangs et ce malgré un but sur pénalty. L’autre natif de Bondy a fait le service minimum. RATP likes this.


Rendez-vous dans deux semaines face à Newcastle qui a décroché un match nul face au Milan AC. Avec un peu de chance, ces mêmes supporters auront l'occasion de crier un peu/beaucoup/intensément : « Ici, c’est Paris ! »

Dernière mise à jour : 25 août 2023

« Tu peux rajouter mon nom, s’il te plaît ? », demandent au dernier moment, celui de rendre un projet collectif, ces étudiants qui n’y ont pourtant pas participé. Pendant que leurs camarades de classe, eux, se sont tués à la tâche, le plus souvent des bibliothèques où des « Chut ! », fusent au moindre petit bruit suspect. Mais quelle audace ! Pitchou de Castelbajac’s voice.


CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Ici, c'est City. ©Tous droits réservés


Sac à dos sur une épaule, grand sourire aux lèvres, le culot attaché au corps, ces estudiantins n’ont absolument peur de rien et pensent ainsi obtenir le Saint Graal : la moyenne pour valider leur matière ou même le semestre.

Hier, sans avoir produit d’efforts, si ce ne sont des parades défensives, le Paris Saint-Germain de Kylian Mbappé, buteur, a tenu pendant 63 minutes la première place du groupe A. Synonyme de tirage favorable pour les futures 8ème de finale. Mais ça, c’était avant.

Avant que les Citizens, d’un Bernardo Silva des grands soirs, ne marquent deux buts pour l’emporter. Il a suffi que Manchester City Paris sur le jeu pour l’emporter.


Retour sur ce choc au sommet où le Qatar Saint-Germain a encore étalé ses carences collectives stratosphériques, que même Thomas Pesquet aurait pu apercevoir – avant son récent retour sur Terre.


LE RAZ-DE-MAHREZ MANCUNIEN


C’est sur les « Shalala Shalala » entonnés par les spectateurs d’un Etihad Stadium, plein à craquer avec 52 030 spectateurs, que les étoiles rentrent sur la verte pelouse mancunienne. Placé entre Kylian Mbappé et Neymar Jr, tête baissée, Lionel Messi en marchant donne déjà le ton de la soirée où il ne fera que ça à quelques minuscules exceptions près.

Avant le début du match, arbitré par l’Italien M. Daniele Orsato, les SkyBlues sont en tête devant les Parisiens. 9 points contre 8.

Si un seul petit point sépare les deux équipes, financées par toutes les deux par des monarchies du Golfe, sur le terrain c’est un monde, un univers qui les sépare. Et cela se voit dès les premières minutes de ce Golfico.


LA PAROLE EST À LA DÉFENSE PARISIENNE

Emmenés par un Riyad Mahrez, habitué à briller face à cette équipe contre laquelle il avait inscrit un doublé lors de la demi-finale retour l’année dernière (2 – 0), les hommes de Guardiola déferlent sur les buts de Keylor Navas. Des vagues bleues.

Sur un coup franc frappé par l’Algérien Mahrez, Kimpembe repousse la tête vicieuse de Rodri devant ses buts avant que l’ailier gauche, qui a rapidement plongé dans la surface parisienne, n’oblige le portier costaricain à se détendre. Le tableau d’affichage indique 5 minutes de jeu seulement. Deux minutes plus tard, ce sont les mêmes qui recommencent.

Rodri allonge le pied pour trouver Mahrez, dans le dos du jeune latéral portugais Nuno Mendes. D’un délicieux toucher de balle, le champion d’Afrique 2019 trouve le capitaine Ilkay Gündogan. Bien que collé de très près par Kimpembe et Gueye, qui l’a suivi jusque dans la surface, l’Allemand talonne pour l’agile Bernardo Silva ; ce dernier trouve à son tour Mahrez dont la frappe est détournée par le crâne d’Achraf Hakimi. Le tout sous les applaudissements d’un Guardiola, emmitouflé dans sa longue doudoune noir façon Arsène Wenger.

MARQUINHOS CE GARS SÛR

L’arrière-garde parisienne avec Marquinhos, dont les placements sûrs feraient mourir d’envie un trader chevronné, et Kimpembe, qui défend Paris comme si c’était la Presnel de ses yeux, tient pour le moment face à la deuxième attaque de la Champions League et ses 15 buts.

Devant c’est le désert, le néant. De droite à gauche, Messi, Mbappé, mis au sol par Rodri (23ème minute), et Neymar Jr font très peu de choses.

Il faut attendre la 26ème minute et ce tir trop écrasé de Nuno Mendes pour voir la première occasion dangereuse parisienne.

HERRERA AU TAPIS

Face à Gündogan, Rodri et Zinchenko, sosie de Kevin De Bruyne, le talent en moins, le trio parisien composé d’Idrissa Gueye, Paredes et Ander Herrera galère. Ce dernier, ceinturé par Raheem Sterling, tombe dans sa propre surface où Gündogan venait de trouver le poteau (33ème minute). Ouf !

L’absence de Marco Verratti, dont la capacité à résister à la pression, mieux qu’un état subsaharien qui prend des mesures économiques drastiques pour faire plaisir à la communauté internationale, se fait sentir.



Mi-temps : 0 – 0. Miraculeusement, les Parisiens rejoignent les vestiaires sans avoir encaissé un but. Eux qui sont dominés partout : 53% de possession de balle contre 46%. Ou encore 11 tirs contre 3.

Énorme performance, donc, d’un Paris Saint-Germain qui défend à huit, vu que les trois de devant – Lionel Messi, en tête – se la jouent White Walkers.



KYLIAN MBAPPÉ ENCORE ET TOUJOURS

CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Mbappé est encore passé par là. ©Tous droits réservés

Dépourvue d’un quelconque jeu collectif, condamnée aux exploits individuels, ceux de son Big Three, l’équipe parisienne déjoue les pronostics comme souvent. Et c’est la plupart du temps, Kylian Mbappé qui sauve les meubles.


MESSI AU DÉPART, NEYMAR FEINTE, MBAPPÉ À LA FINITION

Manchester City déclenche son pressing – chose que Pochettino devrait demander à ses joueurs de faire plus souvent.

Placé sur le côté gauche, le contre-attaquant Nuno Mendes joue avec Lionel Messi. Happé par l’Argentin, Kyle Walker plonge au milieu et libère ainsi son couloir droit. Le numéro 30 parisien joue avec son ex-coéquipier Neymar qui, lui, alerte Mendes. Ce dernier, qui a intelligemment poursuivi sa course, s’avance libre de tout marquage et recherche une solution.

Neymar laisse passer le ballon, une-deux Herrera-Lionel Messi.

Le sextuple Ballon d’Or trouve Mbappé, qui tire sur ses manches longues.

Le récent vainqueur de la Ligue des Nations contrôle, ignore l’appel d’Hakimi, posté dans son dos, et ajuste Ederson. Le ballon passe entre ses jambes, effleure le pied de João Cancelo, avant de terminer sa course dans les buts mancuniens. Contre toute attente, Paris mène 1 – 0.

Étonné, Guardiola, lui, passe sa main sur les quelques cheveux de son crâne chauve.


ANGEL DI MARIA DÉCHU, L’ANGE GABRIEL JÉSUS

CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Il fut un temps où Di Maria mettait tout le monde à terre. ©️Tous droits réservés

Mbappé, il s’agit de son 29ème but en 50 matches ! Lui qui est « né » dans ce stade un soir de février 2017. Cette nuit-là, Mbappé était devenu le deuxième plus jeune buteur français après un certain Karim Benzema.

C’était déjà Guardiola, l’entraîneur.


Fidèle à son caractère proactif, ce besoin irrépressible d’innover, le Catalan fait entrer un avant-centre de métier Gabriel Jesus pour remplacer l’invisible Zinchenko. Merci pour les non-travaux !


Enorgueilli par cette ouverture du score inattendue, le Paris Saint-Germain respire un peu et se porte même vers l’attaque mais le solide Ruben Dias s’impose devant Messi (59ème minute).

Puis, c’est le tournant du match. L’immobile Danilo Perreira, plus sentinelle que milieu relayeur, remplace Ander Herrera. Paris perd en mobilité et en capacité à pouvoir se projeter vers les buts mancuniens en cas de contre-attaque. Pour rappel, c’est le style pour lequel Pochettino a opté.


LE AIRBNB DE MENDES

Quelques minutes plus tard, à la 63ème minute, Rodri allonge une nouvelle fois encore la jambe, trouve Kyle Walker.

Laissé libre par Nuno Mendes, qui, après Mahrez, a décidé de lui offrir aussi le gîte et le couvert, l’arrière droit lit la trajectoire du ballon, opte pour une spectaculaire remise en extension que Sterling reprend du bout du pied. Manchester City 1 – Paris Saint-Germain 1. Les hôtes repassent devant les visiteurs.


À la 67ème minute, Pochettino opère pour un drôle de double changement :

Angel Di Maria remplace Idrissa Gueye et Thilo Kehrer remplace Nuno Mendes, blessé.

PARIS ABANDONNE DÉFINITIVEMENT LA BATAILLE DU MILIEU

Plus que la seconde option somme toute logique, c’est la première qui interpelle. En effet, en remplaçant un milieu défensif (Gueye) par un milieu offensif/attaquant (Di Maria), le coach parisien – annoncé avec insistance dans l’autre club de la ville, Manchester United – fragilise un peu plus son milieu de terrain déjà dépassé par les incursions d’un Bernardo Silva, qui se faufile entre les mailles du filet mieux qu’un poisson rouge égaré dans l’océan. Nemo likes this.

JESUS DEVANCE RONALDINHO

Sur le papier, la solution offensive a peut-être de la gueule mais dans les faits, elle ne change absolument rien vu les trois de devant – Lionel Messi, en tête – se la jouent White Walkers. À quoi ça sert, le vieux ? Hein ? À rien surtout pas à stopper City.

Les mancuniens copient-collent le premier but pour inscrire le second.

Dépassant sa fonction de sentinelle, Rodri emmène Danilo faire un tour sur le côté droit avant de trouver en retrait Mahrez. Ce dernier lève la tête et voit l’infatigable Bernardo Silva.

Sans même l’avoir demandé, le Portugais obtient le droit d’asile.

Réfugié dans le dos de la défense parisienne, il remet le ballon d’un toucher exquis. Gabriel Jesus n’a plus qu’à marquer. Manchester City 2 – Paris Saint-Germain 1. Avec ce 19ème en Champions League, le Brésilien au nom christique dépasse le dieu vivant Ronaldinho (18 buts).



IL Y A DU MODRIĆ CHEZ BERNARDO SILVA

La délicieuse passe décisive de Silva, futur homme du match, n’est qu’un infime exemple de son grand match (100% de passes réussies, selon Opta Joe). Le genre qui te convainc de plus en plus que Bernardo Silva est le remplaçant de Luka Modrić. Si tant que tu puisses remplacer le ministre de l’Extérieur.

La suite de la rencontre n’est qu’une triste piqûre de rappel, que le Paris Saint-Germain est plus un ensemble d’individualités qu’une vraie équipe.

Un onze qui déploierait un projet de jeu solide et visible à l’œil nu. Encore faudrait-il que Mauricio Pochettino en est un.

PARIS DURE PAS DANS MAUVAIS RÊVE

Voilà maintenant bientôt deux ans, le 2 janvier prochain, que l’Argentin est retourné dans le club dont il a évolué de 2001 à 2003.

Alors, tu entends déjà des voix s’élever dans le ciel pour dire que le quadragénaire a « hérité d’un effectif qu’il n’a pas choisi » : celui de Thomas Tuchel. Oui mais d’autres entraîneurs contemporains eux ont déjà réussi à monter un projet de jeu en peu de temps.

Il s’agit par exemple d’Antonio Conte : quart de finaliste à l’Euro 2016 avec l’Italie, champion d’Angleterre avec Chelsea en 2017 ou encore champion d’Italie en 2021 avec l’Inter Milan. Mais revenons au prédécesseur de Pochettino.


À l’époque, l’Allemand lui-même s’était déjà plein du fonctionnement du club notamment avec le départ extrêmement mal géré de Thiago Silva, les recrutements tardifs de Moïse Kean et Rafinha, etc.

Parce qu’à Paris, « on dure pas dans mauvais rêve », on n’attend pas le pire en VOSTFR, sa relation compliquée avec le directeur sportif Leonardo et ses déclarations publiques à l’emporte-pièce avaient fini par lui coûter sa place. « J’aime juste le football. Et dans un club comme le PSG, ce n’est pas toujours juste le football. […] C’est quoi mon rôle dans un tel club ? » avait déclaré le futur vainqueur de la Champions League à la chaîne allemande Sport 1, quelques jours avant son licenciement.

Son rôle, à Pochettino, est de choisir les joueurs qui incarneront une certaine philosophie de jeu. Or aujourd’hui, personne ne sait vraiment à quoi elle ressemble. Pis encore, le tacticien aligne rarement la même équipe deux fois de suite.

100% D’HÉSITATION

Début novembre, Canalplus révélait une statistique hallucinante.

Sur les 97 derniers matches, l’Argentin aurait aligné… 97 fois équipes différentes. Autant dire que c’est loin très loin de pouvoir être satisfaisant. La solution ? À la fois simple mais complexe.

Déjà demander aux trois de devant d’exercer un pressing devant parce c’est l’une des meilleures manières de résister. Oui, défendre en attaquant.

L’autre serait d’utiliser Di Maria en milieu relayeur façon Real Madrid 2013 – 2014. Enfin toi, tu dis ça mais c’est Mauricio Pochettino le coach. Enfin…


En tout cas, il peut aller étaler ses carences chez l’autre club mancunien, qui depuis le départ de Alex Ferguson excelle dans ce domaine.

Paris l’a bien formé : il est prêt !


Avec un peu de chance, un soir de choc au sommet, pointant du doigt la première place sur une feuille blanche, l’équipe entraînée par Pochettino demandera poliment mais avec audace : « Tu peux rajouter mon nom, s’il te plaît ? »


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