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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

Toute ressemblance avec une certaine actualité récente n’est que pure coïncidence. Ou pas.


« Quittez, quittez oh ! Pardonnez, quittez sur la route ! […] C’est garçon qui arrive oh ! », crachent les baffles de cette voiture coincée dans un embouteillage monstre comme sait seule le faire la Rue des Jardins.

Certes aujourd’hui, mardi 17 octobre 2023, c’est jour de match face à l’Afrique du Sud[1] cette fois-ci, après Côte d’Ivoire/Maroc, au cours duquel Oumar Diakité s’est notamment illustré. Mais c’est aussi jour de remaniement ministériel. D’où probablement le : « Quittez, quittez oh ! Pardonnez, quittez sur la route ! […] C’est garçon qui arrive oh ! »

Du coup, qu’est-ce que ça donnerait si les footballeurs ivoiriens étaient des ministres ? Par ici, la feuille de route.

PREMIER MINISTRE, M. DIDIER DROGBA
SI LES FOOTBALLEURS IVOIRIENS ÉTAIENT DES MINISTRES
Yeux voient, bouche parle pas. ©️Tous droits réservés

Bien qu’il ait tapé poteau, perdu, lors des élections pour la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football, finalement remportées par Idriss Diallo, Didier Drogba reste l’une des personnalités publiques préférées des Ivoiriens ; si ce n’est LA préférée. À tel point que certains le voyaient déjà en haut de l’affiche et à la tête du ministère des sports. Mais bon ligaments croisés tu connais.

Après Avoir mis Chelsea sur la carte, comme Kaaris avec Sevran, l’enfant de Niaprahio s’occupe comme il peut. Le plus souvent à la télé, lors des soirées Champions League pour décortiquer les performances des clubs et/ou des joueurs, ou encore pour tirer au sort les équipes qui participeront à la CAN 2023 ; du 13 janvier au 11 juillet prochain.

« Dahizoko » a donc du temps, beaucoup de temps, sans parler du carnet d’adresses et apparemment des chics relations diplomatiques avec la famille royale britannique.

Pour rappel, l’ancien attaquant des Blues, qui reprennent timidement des couleurs, était parmi les invités du récent dîner d’État à Versailles.

C’est pour toutes ces raisons et bien plus encore que M. Didier Yves Drogba Tébily est le premier ministre, chef du gouvernement.

En plus, c’est une chance incroyable pour l’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire qui en cas de victoire finale ivoirienne pourra enfin soulever une Coupe d’Afrique des Nations. CQFD.


MINISTRE D’ÉTAT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, M. YAYA TOURÉ
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Le gars à deux doigts de retourner aux affaires. ©️Tous droits réservés

La Côte d’Ivoire, où il est né le 1er mai 1983 à Bouaké, la Belgique, où il a été envoyé dans le cadre du partenariat triptyque ASEC Mimosas/Beveren/Arsenal, mais aussi l’Ukraine, bien avant que ça devienne une cause à la mode. Puis, la Grèce une première fois, ensuite la principauté monégasque avant l’Espagne, et le FC Barcelone, ou encore l’Angleterre, et Manchester City avant que Guardiola ne l’utilise plus à la fin et enfin la Grèce, une seconde fois, juste avant son dernier pays : la Chine, etc.

Les passeports de « Yayus », Fally Ipupa voice, contiennent plus de tampons que le bulletin scolaire d’un redoublant qui refuse de redoubler d’efforts et passer enfin en classe supérieure. Oh honte !

Et partout où il est passé, ou presque, le longiligne milieu de terrain a montré qu’il pouvait arracher/frapper/tacler le ballon au point notamment de dominer la Premier League ; avec une saison 2013/2014 où il inscrit 20 buts. Pas mal pour un box-to-box. Sans oublier ses quatre Ballon d’Or africain comme un certain Samuel Eto’o.

Un jour, son extraordinaire technique, de frappe surtout, associée à une puissance sera analysée/décortiquée/disséquée dans un documentaire Netflix, façon Netflix. Mais attendant, « Magellan bis » est le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur. Surtout qu'il sait déjà botter en touche pour éviter un incident diplomatique.


Arafat n’étant plus là pour le pointer du doigt au cas où il nous donnerait éventuellement la brasserie au lieu du brassard, l’ancien capitaine des Éléphants, vainqueurs de la CAN 2015, peut dormir sur ses deux oreilles.



MINISTRE D’ÉTAT, MINISTRE DE LA DÉFENSE, M. KOLO HABIB TOURÉ
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Tu pourras plus l'attraper par son col. ©️Tous droits réservés

Membre des Invincibles d’Arsenal, qui termineront la saison 2003/2004 avec le titre de champion d’Angleterre et surtout zéro défaite, Kolo a longtemps été considéré comme l’un des tout meilleurs défenseurs africains au même titre qu’un Samuel Osei Kuffour, un Rigobert Song.

Mais ça, c’était avant que le digne successeur de Sam Abouo Dominique, ancien grand défenseur de l’ASEC Mimosas, ne se fasse la rencontre de l’Égyptien Amr Zaki.

7 février 2008, demi-finale de la CAN 2008 à Kumasi : Côte d’Ivoire – Égypte. 67ème minute de jeu. Alors que Kader Keïta vient de réduire le score, quelques instants auparavant, l’Égypte part à l’attaque.

Déjà auteur d’un but, Amr Zaki part un coup à gauche, un coup à droite. En face, Kolo Touré qui défend en reculant s’emmêle les pinceaux avant de fusiller Stephan Loboué. 3 – 1. Puis, Mohamed Aboutrika inscrit un 4ème et dernier but.

La messe est dite et l’Évangile selon Kolo est sur toutes les lèvres, sur toutes les bouches. Certains disent qu’Il aurait vu un fantôme. Peu importe le mal est fait. Et quelques années plus tard, avant Côte d’Ivoire – Égypte, remportée aux tirs au but par un Gabaski pharaonique, l’attaquant du Zamalek lance les hostilités en partageant une photo de son exploit face à l’ancien défenseur d’Arsenal. Lequel apprécie peu.

Mais réduire la carrière de l’aîné des Touré, actuel entraîneur assistant au Standard de Liège, serait une immense erreur tant l’ancien champion d’Afrique 2015 mais aussi deux fois champion d’Angleterre évolue dans la peau d’un ministre d’État, ministre de la Défense.

En effet, il est le seul joueur au monde à avoir été deux fois dans une équipe invincible. D’abord avec Arsenal ensuite avec le Celtic Glasgow lors de la saison 2016/2017. Put some respect on his name.


Didier Drogba, Yaya et Kolo Touré ne sont les footballeurs, membres de ce gouvernement, à avoir évolué en Angleterre. Le suivant aussi.


MINISTRE DÉLÉGUÉ AUPRÈS DU MINISTRE DE LA DÉFENSE, MINISTRE DE L’AUTODÉFENSE ET DE L’ARBRE À PALABRES, M. WILFRIED ZAHA
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Il noeud s'est pas fait prier pour s'habiller. ©️Twitter/Wilfried Zaha

Ce n’est pas le dernier match où il a eu toutes les peines du monde à ne serait-ce que dribbler son adversaire direct, dans son couloir gauche préférentiel, qui les opinions fera changer. Hon hon.

Wilfried Zaha a certes des qualités de dribbleur mais il est encore plus souvent branché sur courant alternatif qu’une célèbre compagnie ivoirienne d’électricité. Hum hum.

Mais il y a une chose qu’on ne peut lui enlever, sa capacité à s’embrouiller en tout temps, en tout lieu, avec les adversaires, sautant même la barrière de la langue. What The Phoque?

À croire que l’ancien attaquant de Manchester United, contre lequel il a d’ailleurs marqué pour son retour à Old Trafford, quelques semaines seulement après son départ de Crystal Palace, meurt d’envie de montrer qu’il a pris des cours d’autodéfense.


Qu’il soit nommé ministre de l’autodéfense et de l’arbre à palabres : il a toutes les compétences. Au pire, mais vraiment au pire, si ça marche Dushane et Sully vont en faire un Top Boy.



Nouvel appel entrant pour ces drôles de ministres ivoiriens.


MINISTRE D’ÉTAT, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, M. SEKO FOFANA
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Ouais, ils lui ont taillé un costume même. ©️Tous droits réservés

« Le succès de ce pays repose sur l’agriculture ! », pouvait-on entendre à la fin d’une célèbre vidéo de propagande qui a bercé la douce enfance de beaucoup.


Depuis plusieurs mois maintenant, c’est un autre refrain, une autre chanson de plus en plus populaire : « Le succès de cette équipe repose sur Séko Fofana. »

Nul ne sait vraiment d’où ce credo vient mais force est de constater qu’ils sont nombreux à y croire dur comme faire, la différence. Celle que l’ancien capitaine du Racing Club de Lens, dans lequel il a intelligemment investi à la suite de son départ vers Al-Nassr et un certain Cristiano Ronaldo, a tenté de faire à plusieurs reprises. Mais, ses patates, ses frappes de malade, n’ont fâcheusement jamais la différence.

Pas grave. En tout cas si c’était pour un entretien pour le poste de ministre d’État, de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, le poste est à lui, M. Seko Mohamed Fofana.

Là-bas, c’est clair qu’il aura tout le champ pour en faire le sien. Risque zéro de se faire exproprier comme cela est malencontreusement monnaie courante.


Appel entrant encore et toujours pour ces drôles de ministres ivoiriens.


MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET LA SÉCURITÉ, M. IBRAHIM SANGARÉ
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Une saison loin d'être blanche pour le joueur ivoirien de l'année. ©️Tous droits réservés

Les essayages sont terminés : le sélectionneur des Éléphants de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Gasset, semble avoir enfin trouvé son milieu.

Parmi les victimes collatérales, Jean Michaël Seri qui semble ne jamais avoir digéré son vrai faux départ pour Barcelone.

C’est désormais Ibrahim Sangaré qui occupe le poste qui était le sien lors de la dernière : celui de sentinelle.

Si l’ex-joueur du PSV Eindhoven, premier club européen de Ronaldo, le vrai, joue les shérifs avec Serge Aurier dans la forêt de Nottingham, il en fait de même au sein du milieu ivoirien à trois têtes, coincé entre Frank Kessié à droite et Séko Fofana à gauche ; sachant que les deux peuvent permuter.

Sur le papier, l’association a l’air plus prometteuse que celle des trois doigts de la main mais ils se marchent parfois sur les pieds.

Quand ce n’est toutefois pas le cas, la délicieuse capacité d’Ibrahim Sangaré, à gratter des ballons dans les pieds adverses, sans faire faute, avant de balancer intelligemment le ballon vers l’avant est un plaisir pour les yeux. Parfait pour un multipotentiel ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.


Accroche-toi : la messe n’est pas encore dite ; surtout avec le suivant.


MINISTRE DES CULTES ET DES CHANGEMENTS DE NOMS SUR LES ROSEAUX SOCIAUX, M. EMMANUEL EBOUÉ
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Toujours sortir avec son oreillette sur le côté, c'est mieux. ©️Tous droits réservés

Que tu sois pour ou contre, la religion s’étale sur les réseaux sociaux.

Malgré des extrémistes qui voient le mal partout, quand de jeunes musulmans font la prière au stade Félix Houphouët-Boigny, les plus courageux plient mais ne rompent. Tout ça, ce sont les roseaux sociaux.

Plié sans avoir jamais rompu, Emmanuel Eboué a réussi à le faire. Thanks God ! Lui qui a été ruiné à la suite de son divorce avec son ex-femme au point où l’envie de mettre fin à ses jours lui a traversé l’esprit tel qu’il l’a expliqué à Ouest France.

Aussi, peut-être est-ce la raison pour laquelle l’ancien arrière droit des Éléphants de Côte d’Ivoire et d’Arsenal ponctue ses phrases par un amen. Comme si Dieu lui avait donné la foi. Ophélie Winter likes this.


Si toutefois, le quadragénaire, depuis le 4 juin dernier, veut ce poste de ministre des cultes et des changements de noms sur les roseaux sociaux, il lui faut à tout prix changer son nom sur Facebook comme ces jeunes femmes qui une fois qu’elles ont connu goumin, chagrin d’amour, changent de nom : Marie-Emmanuelle la Restaurée ou encore Inès Princesse de Dieu, ou encore Grâcô tout est grâce, etc. Qu’il y fasse un tour, sur le Meta, ce n’est pas l’inspiration qui manque là-bas.


Le suivant sur la liste, ce sont les autres qui pêchent pour lui.


MINISTRE DES MINES, DU PÉTROLE ET DE L’ÉNERGIE, M. FRANK YANNICK KESSIÉ
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Tant que quelqu'un n'est pas mort dans affaire de pouce levé-là, personne ne va arrêter.

Si des sifflets descendaient des travées du stade Félix Houphouët-Boigny, quand il touchait le ballon, Frank Kessié a ensuite été applaudi.

À croire que certains fans changent plus souvent de veste que ces étudiants des écoles privées qui en portent même sous la chaleur chaleureuse. Faudra qu’on en parle un jour, d’ailleurs.

Ce qui est sûr que l’ancien milieu de terrain du FC Barcelone, et ce but qui leur offre le titre l’année dernière, évolue désormais à Al-Ahli, aux côtés entre autres de l’Algérien Riyad Mahrez et le Sénégalais Edouard Mendy. Selon nos informations, Captain Kessié y toucherait la modique somme de 20 millions d’euros/an. Autant de dire que le pétrole coule à flots comme son nouveau pays d’accueil dont c’est la principale ressource.

Pour rappel, l’or noir, présent dans ses sous-sols depuis sa découverte en 1938, soit 6 ans après la naissance du pays, représenterait 25% du pétrole mondial.


Sachant que la panthère de Zébizékou y sera jusqu’en 2026, et pourra puiser à la source, pour en savoir plus par exemple ou investir très certainement, c’est pas mieux M. Frank Yannick Kessié, il va être ministre des mines, du pétrole et de l’énergie amertan[2] ? Ou bien ?


Prochain (ex) footballeur ivoirien potentiel ministre : Maestro.


MINISTRE DES TRANSPORTS, M. DIDIER ZOKORA
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Quand tu penses à ta prochaine récupération. ©️Tous droits réservés

Que ce soit à Saint-Étienne, Tottenham, qui déjà à cette époque ne gagnait rien, ou encore au FC Séville, Didier Zokora gérait les attaques adverses avec habileté et fermeté. Pareil avec la Séléphanto, où il évoluait le plus souvent en pointe basse d’un milieu à trois : où il a été associé entre autres à Romaric N’Dri Koffi, Emerse Faé, actuel entraîneur adjoint des Éléphants, mais aussi feu Cheick Tioté et bien sûr, Yaya Touré.

Peut-être est-ce cette capacité à récupérer des ballons au milieu de terrain qui lui a donné cette idée. Toujours est-il que le lundi 22 février 2016, alors qu’il est instance de divorce avec une célèbre reine de beauté, Séry Dorcas, Maestro, débardeur sans manches, tatouages apparents, est filmé en train de récupérer le SUV noir. Même si de nouveaux éléments mettaient en cause le fait que ce soit sa voiture à lui et non la sienne, le mal est déjà fait. La pièce à conviction est là.


Mais avec sa connaissance apparemment avérée en moyens de transport, le voir occuper le poste de ministre des Transports ne serait pas plus saugrenu que de récupérer les affaires offertes à son ex.

Et non, il n’est pas question de ces tentatives qui se soldent par un rabibochage. Et pendant ce temps-là, le ou la pote, venu(e) en soutien, attend sagement dans la voiture.


Pour le suivant, il est aussi question de voiture mais pas de récupération.


MINISTRE DES SPORTS ET CADRE DE VIE, M. KADER KEÏTA

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En vert et contre tous. ©️Tous droits réservés

Le but contre l’Égypte, qui ramène la Côte d’Ivoire à 2-1, lors de la CAN 2008, l’égalisation d’une monumentale frappe du gauche face à l’Algérie, l’année suivante en ¼ de finale, cette fois-ci, etc. Quand ce n’étaient pas ses frappes de balle, ces boulets de canon façon Cesare de l’École des Champions, c’étaient ces cafés crème, ces dribbles chaloupés.

Kader Keïta dit « la Popizaïgne » a certes procuré des émotions fortes à ce pays à travers le sport mais pas que.

Grand danseur de son état, souvent appelé sur scène par feu Arafat, ses roukasskass ont enflammé plus d’une fois le Palais de la Culture.


Épicurien, l’ancien ailier virevoltant de Lyon a été également aperçu à plusieurs reprises avec sa Rolls-Royce.

Difficile de voir meilleur candidat, pour le poste de ministre des sports et cadre de vie. Au moins peut-être que quelqu’un qui a toujours eu faim de jeu, de victoires, et aime autant manger la vie, sera plus sensible à cette cherté de la vie ; et l’essence qui est depuis à 875 francs CFA/litre.


Plus que deux postes à attribuer.


MINISTRE DE LA FEMME, DE LA FAMILLE, DE L’ENFANT, M. NICOLAS PÉPÉ
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Le garçon est mignon, la fille est mignonne. ©️Tous droits réservés

Meilleur joueur ivoirien de la dernière CAN, avec 2 buts et 1 passe décisive, Nicolas Pépé peine pourtant en sélection et surtout en club.

Comme si le poids de son transfert vers Arsenal, pour la modique somme de 80 millions d’euros, soit le montant le plus élevé pour un joueur africain, pesait sur ses épaules.

S’il y a bien quelque chose qui le frôle, ce sont ces attaques de supporters en furie interrogés à la fin d’un match ; en l’occurrence Côte d’Ivoire – Guinée équatoriale (1-0).

Et parfois cela donne des séquences cultes comme cette supportrice qui lâche : « Eh Nicolas Pépé, ta mémé ! »

Pas rancunier pour un sou, le joueur, en train de se préparer pour ce qui semble être un entraînement, reprend cela.

Avec ça comment ne pas faire de lui le ministre de la femme, de la famille, de l’enfant ? Mission Impossible.


Et le meilleur pour la fin.


MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONE, M. GADJI CÉLI
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Toujours en costume. ©️Tous droits réservés

Vainqueur de la première CAN de la Côte d’Ivoire, en 1992, légende de l’ASEC Mimosas, Gadji Céli, « Saint Jo », « King Solo » a pendant longtemps vécu en exil pour ses opinions politiques.

Rentré depuis peu, le sexagénaire n’a rien perdu de son goût pour la sape et ces costumes flamboyants, pratiques pour éclaire une salle en cas de coupure de courant. Mais le véritable tour de force qu’il ait réussi c’est d’avoir réussi à pratiquement faire oublier qu’il a d’abord enfilé les crampons avant les tubes à la perle. Ces proverbes feraient perdre à des mâles, colle alpha, et leurs préjugés fixés à même leur peau, leurs derniers cheveux. « En vérité chérie, l’homme n’est rien sans la femme. »


Alors, dans ce fameux esprit de réconciliation nationale, qu’on le nomme ministre de la Culture et de la Francophonie, qu’on lui laisse le poste de ministre de la Culture et de la Francophonie.


Ça y est : cette fois-ci, c’est terminé. Le gouvernement est sur terrain, prêt à passer à l’action. Alors : « Quittez, quittez oh ! Pardonnez, quittez sur la route ! […] C’est garçon qui arrive oh ! »


[1] Grâce à un but de Sébastien Haller, la Côte d’Ivoire a finalement décroché le match nul (1-1). [2] En même temps, en version chap chap, express.




Dernière mise à jour : 14 sept. 2023

« Tchê, il pleut ! Je veux plus venir ! », disent souvent ces gens en sucre qui ont peur dès qu’il pleut un peu/beaucoup/intensément sur Abidjan.

LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
À ce stade, tout était déjà Ebimpé. ©Tous droits réservés

Hier, en première partie de soirée, il a plu sur Abidjan et ses environs. N’eut été l’annulation du match Côte d’Ivoire – Mali parce que la pelouse du stade olympique d’Ebimpé, qui a été offert par la Chine, était gorgée d’eau, et donc impraticable, l’information n’aurait pas fait la Une. Retour sur une soirée eau combien mémorable.

LES ÉLÉPHANTS ACCUEILLENT LES AIGLES

LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
Une rencontre au sommet de la chaîne alimentaire. ©YouTube

La dernière fois que la Côte d’Ivoire et le Mali ont joué l’un contre l’autre, c’était en 2019 et ce 8ème de finale victorieux grâce à un but de l’éternel insatisfait Wilfried Zaha ; récemment transféré à Galatasaray après avoir été annoncé un peu partout y compris au Paris Saint-Germain.

Hier, mardi 12 septembre 2023, pas de Zaha, ni de Nicolas Pépé, lui aussi transféré il y a peu en Turquie. Et cela s’est ressenti dans l’incapacité des ivoiriens à créer du danger, produire du jeu, à défaut d’un beau jeu.



PEU IMPORTE LE STADE, TOUJOURS LES MÊMES PROBLÈMES
LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
La VAR, épisode 1. ©Capture d'écran/Twitter

Avant même que la pluie ne fasse plus de bruit que le 12ème homme, au premier rang desquels de nombreuses personnalités publiques, instagrameuses et autres stars du web figuraient, la Côte d’Ivoire a peiné à briller. Et pourtant, Gadji Céli, ancien capitaine des Éléphants victorieux de la CAN 1992 et chanteur exilé rentré depuis peu, avait enfilé son plus beau costume bleu clinquant pour donner le coup d’envoi aux côtés de Yaya Touré, Serey Dié et Tiéné « Chico » Siaka.


Mais, les Ivoiriens étaient bleu dedans, ils n’ont rien vu.

Après cette première éclaircie, dans le ciel étoilé d’Anyama, situé à une vingtaine de kilomètres au nord d’Abidjan, il a fallu se contenter de deux actions dangereuses : l’une côté ivoirien et l’autre côté malien.

Bien servi par Hamed Traoré, aligné aux côtés de Franck Kessié et Ibrahim Sangaré, tous les deux aux abonnés absents, Sébastien Haller décide de la jouer fine, en touchant légèrement le ballon qui s’écrase sur le montant malien.

Quelques minutes plus tard, Bissouma, annoncé comme la principale attraction des Aigles du Mali, dépose un petit ballon piqué dans la surface qui finit par être mal exploité. Le tableau affiche une poignée de minutes en cette fin de 1ère période quand la pluie se met à tomber. C’est le début de l’autre match.

PLUIE DE COMMENTAIRES ET DE REPROCHES
LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
Eau secours. Il pleut ! ©Tous droits réservés

Pour une enceinte de 60 000 places qui a coûté la modique somme de 219 millions d’euros puis 30 millions en plus pour cause rénovation, avec cette pelouse mi-artificielle, mi-hybride, le stade olympique d’Ebimpé ne tient pas la route, ou plutôt ne tient pas la pelouse. Oh honte !

Gorgée d’eau, elle est devenue très rapidement impraticable et ce malgré les tests des arbitres qui ont tenté de faire rouler le ballon à plusieurs reprises, dans les surfaces de réparation avant de s’en rendre compte, devant des spectateurs partis depuis et des téléspectateurs ébahis, que cela été Mission Impossible. Même Ethan Hunt aurait été incapable de régler le problème !

Cette verte pelouse, on aurait dit ces caniveaux remplis d’immondices et de pisse qui débordent dès qu’il pleut un peu/beaucoup/intensément en Côte d’Ivoire. Pour rappel, la CAN 2023 devait initialement avoir lieu en juin et juillet 2023, soit en pleine saison des pluies, avant que le bon sens ne finisse par l’emporter. Elle aura finalement lieu du 13 janvier au 11 février prochain.

« Mais d’ici là, il faudra sérieusement se pencher sur cette pelouse, qui avait déjà été critiquée à juste titre par un certain Philippe Doucet : « Tant qu’on fer un objet politique ou de fierté nationale d’un stade ou d’une pelouse, on ne considéra jamais objectivement les choses et on ne travaillera jamais correctement. Tant pis pour vous si vous croyez que Ebimpé est du "bon travail"… », répondant à un internaute zélé.


LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
La VAR, épisode final. ©Capture d'écran/Twitter

Dans un pays où la réalisation de gros travaux publics est plébiscitée, encensée, photographiée, rares sont ceux qui ont cru à ce que le journaliste français disait. Mais la VAR est passée par là et depuis ce sont des commentaires le plus souvent teintés d’humour qui pleuvent sur les réseaux sociaux et Twitter en particulier.


LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
Morceau choisi, épisode 1. ©Capture d'écran/Twitter

LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
Morceau choisi, épisode 2. ©Capture d'écran/Twitter

LES ÉLÉPHANTS NE DÉPASSENT PAS LE STADE DE LA PLUIE
Punchline. ©Capture d'écran/Twitter

LES OISEAUX DE MÊME PLUMAGE VOLENT ENSEMBLE

Pour information, en 2018, le Paris Saint-Germain a remis en état la pelouse de son Parc des Princes. Montant de l’opération : 600 000 euros.

Pour Ebimpé, Ils ont dépensé 30 millions d’euros ; soit 50 fois la somme. CQFD.

Autre élément, toujours à propos de ce stade parisien, Jonathan Calderwood, jardinier du club depuis une bonne demi-dizaine d’années, a recours aux services de trois buses de Harris, pour empêcher les oiseaux de détériorer la pelouse. Ce n’est pas pour rien que le Parc des Princes est considéré comme la meilleure pelouse de Ligue 1.

À croire que l’herbe est parfois plus verte chez le voisin.

À QUEL STADE EST EBIMPÉ ?

Peu importent les sanctions qui seront peut-être prises, si tant est qu’il y en aura, peu importe le suivi d’éventuelles procédures judiciaires même. Le mal est déjà fait. Le stade olympique d’Ebimpé n’est pas prêt à accueillir dans cet état là un match de la CAN 2023 qui démarre dans 122 jours pour être précis. Non, non !

Imagine aussi un seul instant qu’un célèbre opérateur mobile ou une compagnie d’assurances aient donné leur nom, contre une somme sonnante et trébuchante, à ce stade. L’état d’avancement des travaux aurait certainement été mieux suivi.

Face à ce stade de mauvaises réalisations, entassées les unes sur les autres, ce système de drainage défaillant, comment auraient-ils réagi ? Auraient-ils rompu leur contrat sur le champ pour atteinte à l’image de marque ? On ne le saura jamais puisque le naming d’enceintes sportives en Afrique n’est pas à la mode contrairement au Vieux Continent, avec son Allianz Arena à Munich, Emirates Stadium à Londres, etc.

Ebimpé aura cependant réussi deux choses. La première c’est d’être parfaitement à l’image de ces constructions hors normes le plus souvent réalisées sans permis. 80% des immeubles seraient construits sans permis à Abidjan selon Jeune Afrique.

La seconde, moins visible à l’œil nu, mais peut-être plus importante c’est d’avoir fait oublier que les Éléphants, sans idées, sans défense peu rassurante hier, ne sont pas prêts. Et pendant ce temps-là, le Cameroun, lui, s’est qualifié à son tour. La prochaine Coupe d’Afrique des Nations promet animée, beaucoup plus qu’une discussion qui démarre par : « Tchê, il pleut ! Je veux plus venir ! »








Dernière mise à jour : 24 août 2023

« Demain, c’est férié ! » répète l’un de ces adultes autour de toi, à qui tu as donné la main en ce soir de victoire : la Côte d’Ivoire vient juste à peine de décrocher la Coupe d’Afrique des Nations, son premier trophée continental !


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© Unsplash


Dans tes souvenirs enfouis dans un disque dur qui RAM, il semble que ce soit Maman qui tienne ta petite main d’enfant tout content de ne pas aller à l’école. Mais peu importe si tu as des doutes raisonnables, sur l’identité de la personne qui la tenait effectivement, trente après, au moment où les Éléphants s’apprêtent à en disputer une, tu n’as jamais oublié cette CAN 1992 où au terme d’un longue séance interminable de tirs au but, la Côte d’Ivoire a gagné. Throwback.


GADJI CÉLI CHANTE, LES GALLIETS LIBÈRENT EN ZOUGLOU

Avant que Captain Gadji Céli Saint-Joseph et ses coéquipiers ne foulent le sol du Sénégal, pays voisin qui aime la Côte d’Ivoire d’un amour vache, que le milieu de terrain international, aujourd’hui exilé en France, ne soulève le trophée remis par le président sénégalais – de l’époque, bien sûr – Abdou Diouf, il poussa la chansonnette.

D’origine bhété, peuple de l’Ouest de la Côte d’Ivoire beaucoup trop souvent caricaturé pour leur propension à « faire tout le temps palabre » et chanter, l’artiste « Saint-Jo » donne ainsi du grain à moudre à ces moqueurs. Depuis les années 1980, le joueur de l’ASEC Mimosas chante déjà.

Cette fois-ci, c’est avec Sénégal 92 disponible sur l’album Éléphants Story, qu’il apporte sa pierre à l’édifice dans les studios d’abord puis sur le terrain.

D’autres comme lui sont derrière les hommes du sélectionneur ivoirien Yéo Martial, il s’agit du groupe Les Galliets.

« Éléphants-là vous connaît ballon eh ! Si c’est Sénégal nous allons gagner oh ! » et ce clip aujourd’hui collector où l’invisible trompette permet au groupe de reprendre son souffle entre deux pas en avant.

Mais si le soutien musical est audible et indéniable, d’autres encore font appel à de drôles de supporters : des sorciers.


RENÉ DIBY CHEZ LES SORCIERS, SAINT ALAIN GOUAMÉNÉ

C’est un secret de polichinelle que l’ex-ministre des Sports René Diby a longtemps mal gardé : celui des féticheurs d’Akradio.

C’est dans ce village situé dans le sud de la Côte d’Ivoire, et la région de Dabou, que le ministre originaire de la région serait venu les trouver pour monter un programme : sortilège contre rémunération. Ils n’auraient jamais reçu ce qui leur avait promis : raison pour laquelle la Cote d’Ivoire aurait galéré jusqu’en 2015 pour soulever un second trophée continental.

Dans un entretien accordé à Libération, l’ex-ministre explique que ces jeteurs de sort auraient réussi à réduire les cages ivoiriennes afin que les adversaires soient incapables de trouver le chemin des filets.

Et même s’ils arrivaient à le trouver, ils finissaient par tomber sur un gardien en état de grâce : Alain Gouaméné.

Avant de réaliser un exploit en finale, le gardien de vingt-cinq ans à l’époque en avait déjà fait un en demi-finale de la compétition.

D’abord en arrêtant un pénalty pendant le match puis trois tirs au but dont celui du gardien camerounais : un certain Joseph-Antoine Bell. La Côte d’Ivoire remporte la séance : 3 – 1.

C’est donc avec cet atout que les Éléphants se présentent face aux Black Stars du Ghana.


JOURS FÉRIÉS, FEUX D’ARTIFICE

Bien qu’il soit privé de leur capitaine Abedi Pelé, suspendu pour la finale, le Ghana fait office de favori pour les Sénégalais venus remplir le stade de l’Amitié à Dakar.

« […] Il faisait très chaud. Le stade était majoritairement pour le Ghana. » se souvient pour Jeune Afrique le héros Gouaméné.

Mais, la formation ghanéenne compte dans ses rangs Anthony Yeboah mais surtout celui que Edson Arantès do Nascimento dit « Pelé » a lui-même désigné comme son propre successeur : Nii Lamptey. Mais plombé par une absence difficile et des agents véreux, le jeune prodige ghanéen n’aura jamais la grande carrière annoncée.

De son coté, faisant preuve d’union, de discipline et de travail, la Côte d’Ivoire n’a encaissé aucun but. Zéro, nada ! C’était donc écrit que la finale se jouerait aux tirs au but. La seule chose qui n’avait pas été écrite dans ce scénario incroyable, c’est le nombre de pénaltys pour départager les deux pays voisins : 24.

Le pouce que lève Aka Kouamé, après avoir inscrit le onzième pénalty ivoirien, augure de bonnes choses. Le numéro 2 de la Côte d’Ivoire l’ignore encore mais il a écrit les dernières phrases de l’Histoire. Manque plus que le point final. Le grand et costaud Anthony Bafoué, et son numéro 2 floqué sur son maillot et son short trop court, avance vers Alain Gouaméné.

Le portier ivoirien qui joue au Raja Casablanca à cette époque-là a l’avantage psychologique sur le Ghanéen puisqu’il a marqué le sien. Le Bhété souffle dans ses gants puis se détend sur sa droite pour bloquer la frappe molle de Yeboah. Ça y est : la Côte d’Ivoire est championne d’Afrique pour la première fois de son histoire (11 – 10) ! Et forcément, ça se fête !


Des feux d’artifices – qui aujourd’hui sont à priori interdits après les différentes crises politiques et la guerre civile que le pays a connues – déchirent le ciel noir étoilé.

Au sol, pendant que le pétrichor embaume les rues, comme si la pluie avait mouillé tous les jardins de ce quartier de Cocody, situé dans Abidjan Nord, des adultes se réjouissent des trois jours fériés que feu le président Houphouët-Boigny a décrétés. Et au milieu d’eux, des enfants exultent de joie pour la victoire mais surtout parce qu’ils ont entendu : « Demain, c’est férié ! »




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