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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« [...] Belle et Sébastien, c’est une histoire d’amour. [...] », savent les enfants des années 80.


Enfant, on sait juste dormir, geindre quand on peine à mettre ses chaussures, manger, pleurer lorsqu'il faut aller dans les bras d’un autre adulte que Papa ou Maman, dormir again. Par contre, on ignore ce que c’est l'amour. 

Enfant, l’amour, ce sont ces petits bisous aperçus par des gamins ébaubis. Avec lâchage de : « Beurk ! » La vérité sort de la bouche des enfants.

Une fois qu’on y a goûté à l’attachement, la passion, le love, on est au fait que : « Les histoires d’amour finissent mal en général. »


Réécrite par une Guinée équatoriale, qui l’a larguée dans son stade Ebimpé, ravivée à Yamoussoukro, puis prolongée par deux jeunes gens, au bout du bout du temps additionnel, la love story entre la Côte d’Ivoire et sa CAN devait mal se finir si on en croit l’adage. Par une défaite face à Victor Osimhen et le Nigeria. 


Mais c’était sans connaître Haller, l’homme dont l’histoire est belle et Sébastien. 


LA CAN 2023, SÉBASTIEN HALLER L’AVAIT DÉJÀ GAGNÉE

La CAN 2023, Sébastien Haller l’a déjà gagnée avant la finale Nigéria - Côte d’Ivoire (1-2), et ce but qui conduit à la gloire. 

CAN 2023 : L’HISTOIRE EST BELLE ET SÉBASTIEN
C'est nous on savait pas qu'il l'avait déjà gagnée. ©Tous droits réservés

Quand est-ce qu’il l’a fait ? Le jour même, à l’instant précis, à la seconde même où fin novembre 2022, le joueur atteint d’une tumeur aux testicules obtient le go de l’équipe médicale pour reprendre une activité normale pour lui, exceptionnelle pour les autres. 


Revoir le 22 janvier 2023, le premier joueur à avoir réussi un quadruplé pour ses débuts en Champions League, face au Sporting Lisbonne (1-5) est un bonheur.


« C’était une émotion forte. C’est ce que j’avais en ligne de mire depuis le premier jour, pouvoir montrer mes qualités et savoir, que, derrière, il y avait eu un combat. Ça a rajouté à mon envie. [...] », déclare l’ancien coéquipier de Jude Bellingham. 


Voir le successeur de Didier Drogba parmi les Éléphants de Côte d’Ivoire qui s’apprêtent à disputer la CAN 2023, sans Eric Bailly, Eric Bailly, ni Wilfried Zaha, est une joie. Déjà.


Mais rien ne se passe comme prévu dans un Netflix Originals. Toudoum


LA CAN 2023, SÉBASTIEN HALLER L’A DÉMARRÉE SUR LE BANC

Avec Simon Adingra, Sébastien Haller fait partie de ces blessés que la Côte d’Ivoire attend, ceux qui doivent la sauver de ce marasme collectif qui a bien failli leur coûter la qualification pour le second tour. 


Si le nouvel Adingra de la Côte d’Ivoire fait ses débuts plus tôt, pour le numéro 22 de la Séléphanto, il faudra attendre le huitième de finale face au Sénégal. Et cette passe en profondeur qui permet à Nicolas Pépé de bien plonger pour obtenir encore un peu plus un pénalty évident. 


Le tour précédent, face aux Aigles du Mali, le gaillard attaquant ivoirien manque certes d’ouvrir son compteur buts mais sa présence dissuasive monopolise l’arrière-garde adverse. Il est en jambes et bien même. Tout ce qu’il fallait (peut-être) à Emerse Faé pour le titulariser. 


L’HISTOIRE EST ET SÉBASTIEN, HALLER DE FAIRE LE BILAN 

Indubitablement, la CAN 2023, l’ancien meilleur buteur de l’Eredivisie (21 buts pour l’Ajax lors de la saison 2021/2022) l’a entamée lors de la demi-finale face à la République Démocratique du Congo.

Sa frappe topée finit en tir de l’Aigle qui finit au-dessus du portier Lionel Mpasi. Sébastien Haller inscrit l'unique but de la rencontre.


Vient ensuite la finale : Nigéria - Côte d’Ivoire.


IN TROOST-EKONG, LE NIGERIA A CRU

Invaincus depuis le début de la compétition, vainqueurs de la première opposition lors des phases de poule (1-0, but de Troost-Ekong), le Nigeria est naturellement favori. Qui plus est les Super Eagles peuvent compter sur Ademola Lookman, Victor Osimhen et surtout William Troost-Ekong.

CAN 2023 : L’HISTOIRE EST BELLE ET SÉBASTIEN
Baba God. ©Tous droits réservés

Installé dans un fauteuil, le capitaine nigérian défend bien, défend debout et s’offre le luxe de pointer le bout de son crâne dans le camp adverse (1-0, 38ème minute). 


Les remembrances de l’échec au 1er tour refont surface. Revenu à son meilleur niveau, Franck Kessié copie-colle le but de Troost-Ekong (1-1, 62ème). 



Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire marque dans une finale de CAN qu’elle dispute. Et pourtant…


Plein à craquer, des tourniquets forcés, des spectateurs assis à même dans les escaliers, le stade Ebimpé retient son souffle. Aucune des deux équipes ne prenant le dessus sur l’autre : ce sont les prolongations qui les guettent.


Mais il était écrit quelque part à l’encre divin que ce 11 février 2024, ce serait lui, le miraculé, le rescapé, le survivant qui le but de la victoire qui conduit à la gloire le mettrait : Sébastien Haller (1-2, 81ème)


La Côte d’Ivoire est championne d’Afrique pour la troisième fois de son histoire. 


CAN 2023 : L’HISTOIRE EST BELLE ET SÉBASTIEN
Le mental d'Houphouët, le mental de Haller. ©Tous droits réservés

L’émotion est belle, les frissons se font chair de poule, les embrassades et autres accolades se multiplient.

La Côte d’Ivoire a organisé et remporté la plus belle CAN de l’histoire des CAN.


Tout ceci est beaucoup trop pour le métis bété, le Woody, le garçon pour briser le tabou et pleurer à l’antenne dans les bras de Basile Boli ; un autre bété. 


« J’ai bon espoir que cela fasse du bien à beaucoup de monde. », au micro de beIN Sport


Un an plus tard, des prêts enchaînés par-ci par-là (Leganés puis Utrecht), ça fait du bien à beaucoup de monde de savoir que belle est l’histoire d’amour entre la CAN 2023 et Sébastien, Haller. 




Dernière mise à jour : 7 avr. 2024

« Pour avoir nourriture aussi, c’est comme ticket. », plaisante ce monsieur chauve vêtu d’un maillot Orange ; celui des Éléphants de Côte d’Ivoire en attendant que sa commande soit prise. Il fait partie des élus, « des enfants préférés de Dieu » : ceux qui ont eu la chance de faire partie des 57 094 spectateurs présents au stade Alassane Ouattara avec cette billetterie plus aléatoire que la loterie.

Alors forcément, il sait de quoi il parle. Il fallait y être au « Stado » (contraction de Stade et Alassane Ouattara) ce dimanche 11 février 2024. Ce jour où la Côte d’Ivoire a décroché une nouvelle étoile, après remporté la guerre de trois. Jour de fête.



AVANT QUE LA CÔTE D’IVOIRE NE JOUE, LES NERFS SONT TENDUS

La très mauvaise expérience que certains ont vécue, avec la demi-finale Côte d’Ivoire – République Démocratique du Congo suivie depuis leur véhicule coincé dans des embouteillages monstres & (bonne) Cie, a servi de leçon à d’autres.


Ceux qui ont décidé – comme nous – d’emprunter un car plutôt que de se rendre avec sa voiture. L’homme prudent voit le mal de loin.



Au loin, une fois le trajet express effectué, on aperçoit le stade olympique d’Ebimpé et surtout les premiers spectateurs qui viennent par vagues, par packs de six, huit, etc. Histoire de déverser une marée Orange sur le Nigeria. Orange Is The New Black. 



EAU SECOURS

Premiers arrivés, premiers servis par des jeunes hommes et femmes débordés par les commandes. Très vite, dans les différents points de vente épousant la forme circulaire du stade, il n’y a plus d’eau, ni tous les jus inscrits sur les menus plastifiés. C’est qu’il y en a du monde aujourd’hui au Stado.


Ainsi dans les allées, déambulent des amis qui ne se sont pas vus depuis, tapent la bise lorsqu’ils se rencontrent. Quand ils ne se prennent pas dans les bras.

Et pendant ce temps-là, rares sont ceux qui en ont encore plein le dos des flocages tous plus originaux les uns que les autres. Petit défilé d'une mode.



QUI VA À LA CHASSE PERD SA PLACE

Dans les travées, c’est une tout autre histoire, peu de temps avant que la cérémonie de clôture avec Alpha Blondy qui ouvre le bal des artistes, suivit par Roselyne Layo, Serge Beynaud, Didi B, Tam Sir, on the beat, et la Team Payia, des fans ont la bonne idée de disputer.



Devant nous, dans le bloc 113, un jeune homme aux faux airs de Trevante Rhodes, accompagné de sa compagne, réclame qu’on lui restitue sa place qui est occupée par une autre personne.




Gbagbo, serviette blanche donc autour du cou, le fautif ne cède pas. Les minutes passent, les langues se délient, des tête-à-tête en veux-tu, en voilà sans qu’on sache qui paie le premier date.



Les différentes interventions des volontaires et stadiers, tantôt pacifiques, Océan, tantôt énergiques, n’y changent rien.

Finalement, le détournement d’attention pour poser les yeux sur la cérémonie d’ouverture calme les hostilités dans ces travées-là du moins. Tandis que dans d’autres blocs, des spectateurs sont assis sur les marches, des fans nigérians, ne parlant pas français, comptent sur une âme charitable pour les aider à trouver leurs places prises d’assaut par des personnes qui auraient forcé leur entrée dans le stade selon nos informations en forçant les tourniquets.



Ces nerfs tendus, Victor Osimhen et le Nigéria les ont eus aussi avant de craquer ; eux qui avaient pourtant ouvert le score à la 38ème minute de jeu par leur capitaine Troost-Ekong.

LE NIGERIA MÈNE LA CÔTE D’IVOIRE CONTRE LE COURS DE JEU

LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
In Ekong, they Troost. Tous droits réservés

Avant cette fameuse 38ème minute de jeu, d’un match disputé, la Côte d’Ivoire domine. Disposée en 4 – 1 – 4 – 1, la Séléphanto domine les débats physiquement notamment avec pour symbole le duel entre Victor Osimhen et Evan Ndicka ; qui l’a mis dans sa poche.



26ème minute de jeu. Discours, petit palabre, entre les deux joueurs évoluant dans le Calcio. Osimhen semble se plaindre d’un coup de coude qu’il aurait reçu en plein duel aérien tandis que Ndicka lui condamne avec la dernière énergie onusienne ces accusations.


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
" Tu cries sur qui ? " Tous droits réservés

S’inspirant de son joueur vedette, José Peseiro, le coach portugais des Super Eagles, reçoit un carton jaune pour l’ensemble de sa performance.

D’ailleurs, à de multiples reprises, l’homme en veste, jeans et sneakers de ville, bien aidé par son staff, passe le plus clair de son temps à pester contre l’arbitrage et ses joueurs qui sont méconnaissables et nerveux. Et pourtant, la frappe de Seko (13ème minute), le retourné de Gradel (20ème) et enfin le face-à-face de Simon Adingra n’ont pas encore fait céder la défense nigériane dirigée d’une main de fer, ce qu’il veut, par Troost-Ekong.

Sur un corner prolongé, Troost-Ekong, et ses 191 centimètres, prend le dessus sur Serge Aurier qui culmine à 1m74.

Du stade, la différence est encore plus palpable et le résultat forcément implacable. Nigeria 1 – Côte d’Ivoire 0. C’est le même qui avait inscrit le but victorieux lors de la rencontre de poule.

Les « Levez-vous, levez-vous », nouveau chant de supporter débloquer, en pleine finale, ne résonnent plus dans le stade garni. Les cerveaux des plus inquiets carburent à l’unisson.


Des supporters nigérians, eux, font péter le son, appellent leurs amis noyés dans la foule pour s’auto-congratuler.



HALLER-LÀ, LA CÔTE D’IVOIRE EST CHAMPIONNE D’AFRIQUE

Depuis la qualification obtenue via la victoire du Maroc sur la Zambie, un premier signe, puis le coup du marteau sur le Sénégal et ensuite le second miracle ivoirien face au Mali, les Ivoiriens certes savent que leur équipe a les ressources morales mais cela ne les empêche absolument de stresser surtout quand le chronomètre de M. Dahane Bedia file.

La seconde mi-temps démarre comme la seconde avait commencé : la Côte d’Ivoire attaque et le Nigeria défend plutôt bien d’ailleurs puisque Nwabali plonge bien sur la tentative de Max-Alain Gradel. Avant d’aller s’embrouiller inutilement avec Serge Aurier.


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
L'énerver; vous n'Aurier pas du. Tous droits réservés


Les deux joueurs sont avertis. Mais ça ne les empêche pas de continuer à s’invectiver. Troost-Ekong a beau tenter de calmer les nerfs de son gardien, il n’écoute pas tout de suite mais finit par se calmer.


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
Nwabali aura fini par taper poteau. Tous droits réservés

Le calme, c’est Franck Kessié qui le lui apporte à la 63ème minute de jeu.


Dépassement de fonction d’Odilon Kossounou, lui aussi impérial hier soir, qui avance, avance avant de voir sa frappe détournée en corner. Sur l’action qui suit, le corner donc, Simon Adingra, en feu lui aussi, trouve Franck Kessié. La panthère de Zebizekou, village du centre ouest de la Côte d’Ivoire, met encore une fois sa patte sur la rencontre avec une égalisation de la tête, cette fois-ci. Nigeria 1 – Côte d’Ivoire 1.



Franck Kessié court vers les supporters pour célébrer avec sa marque de fabrique, et son salut militaire ; hommage à son père décédé.



Maintenant, José Peseiro a des raisons de s’agiter dans son rectangle vert.


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
Simon Adingra a montré la voix. Tous droits réservés

80ème minute. Simon Adingra dans ses œuvres, à tel point qu'il a été élu homme du match puis meilleur jeune de la compétition, dépose Aina avant de centrer. Sébastien Haller, s’est déjà procuré des occasions pendant le match, sait qu’il ne doit pas manquer celle-ci. Alors, l’avant-centre tressé passe devant Troost-Ekong, lui grille la politesse avant de dévier le ballon d’un geste zlatanesque : une déviation en extension. Nigeria 1 – Côte d’Ivoire 2.


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS
Haller-là, c'est Sébastien qui est bon. Tous droits réservés

Ebimpé explose une première puis une seconde fois au bout d’un long temps additionnel, les 7 plus longues minutes de ta vie, l’arbitre siffle la fin de la rencontre. La Côte d’Ivoire remporte ainsi la guerre de trois, face à un Nigeria qui en a trois dans sa vitrine, et décroche ainsi sa troisième étoile.


Certains pleurent, d’autres encore s’agrippent si dangereusement à la rambarde, qu’ils créent une petite frayeur chez les autres. Plus de peur que de mal. L’agité en rouge et noir, façon NST Cophie’s a fini de réciter son alphabet musical. Avant que le DJ du Stado ne prenne le relais : Coup du marteau sur nous, Bab Lee sous les cocotiers aussi, etc.


Ça coupe, ça décale dans les travées qui sont moins encombrées, avec des spectateurs partis avant les célébrations que des politiciens se sont un peu trop accaparé. Personne par contre ne « vole » la célébration des joueurs, des champions d’Afrique ivoirien qui font le tour du stade.


Et pendant ce temps-là, Kader Keïta lui porte en triomphe Emerse Faé.





Si on t’avait dit après la déculottée prise face à la Guinée équatoriale, avec cet Emilio Nsué, récompensé par son titre de meilleur buteur, avec un compteur bloqué à 5 buts, après l’élimination de son équipe nationale, que c’est lui, Emerse Faé, l’homme qui a du arrêter sa carrière à 28 ans pour cause de phlébite, tu aurais : « Tu mens, c’est faux !  »


Si on t’avait dit que la Côte d’Ivoire, défaite, tapie dans l’ombre mais qui a quand même offert son hospitalité à toutes ces équipes, dont la plupart des ressortissants vivent ici, aurait remporté la CAN 2023, tu aurais dit : « Tu mens, c’est faux ! »


Si on t'avait dit que le public ivoirien a scandé le nom de Victor Osimhen après l'avoir chahuté pendant le match, alors qu'il attendait sagement la remise du trophée, tu aurais dit : « Tu mens, c’est faux ! »


LA CÔTE D’IVOIRE REMPORTE SA GUERRE DE TROIS

Tu aurais redit la même chose si quelqu’un d’autre t’avait : « Pour avoir nourriture aussi, c’est comme ticket. »



« Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! », prétendent des supporters passionnés mais sans diplômes. Du moins, pas celui d’entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire.


Que ce soit à Abidjan, Yamoussoukro où ils sont descendus en coup du marteau sur le Sénégal, mais aussi Bouaké, et son second miracle ivoirien, nombreux sont les candidats potentiels au poste de sélectionneur des Éléphants de Côte d’Ivoire. Qui pourrait leur vouloir au pays où tout le monde où il est coach ?


Des jeunes mariés qui, la bague à peine passée sur l’annuaire de la main gauche dispensent des conseils, aux personnalités publiques callipyges qui misent plus sur les fonds de clients crédules et adeptes de thés amincissant que leurs formes modifiées en passant par des entrepreneurs galéjeurs qui ont encore eu plus de mérite que ces parents qui affrontaient lions et crocodiles sur le chemin de l’école. Tout le monde il est coach.


Thanks God jusqu’à preuve du contraire, il n’appartient à aucune de ces catégories mais plutôt à une qui est plutôt rare : celle des personnes qui ont l’art de faire les bons choix. Lui, c’est Emerse Faé. Le néo-entraîneur de la Séléphanto, celui qui l’a menée en finale.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Chic conférence de presse. Tous droits réservés

Ce soir, face au Nigeria de Victor Osimhen, qui avait provoqué le pénalty de la victoire (1-0) en phase de poules, l’ancien international ivoirien aura l’occasion d’en faire un peu/beaucoup/probablement.



EMERSE FAÉ DÉMARRE PAR DES CHOIX FORTS

Ceux qui pensaient que la Côte d’Ivoire battrait le Sénégal peuvent se compter sur le bout des doigts. Vu comment la Guinée équatoriale, sortie juste après en 8èmes de finale, avait tapé la sélection ivoirienne alors entraînée par Jean-Louis Gasset, qui pouvait le prédire ? C’est alors qu’Emerse Faé entre en scène. Enfin pas de tout suite, il se fait voler la vedette par une demande de prêt.


Dans sa volonté de toujours innover, la Fédération Ivoirienne de Football demande à son homologue français, le prêt de l’ancien entraîneur des champions d’Afrique 2015, Hervé Renard. Mais cette dernière refuse d’accéder à la demande.

Retour au point de départ ou plutôt au nouveau point de départ avec le duo Emerse Faé – Guy Demel, lui aussi ancien international ivoirien. Coucou, Cristiano Ronaldo !


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
« Si tu es fatigué, faut djô. Nous on est là. » Guy Demel, Coupe du Monde 2006. Tous droits réservés


EMERSE FAE RELANCE LA BELLE SERI

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
La Seri qui match actuellement. Tous droits réservés

Lundi 22 janvier, Sénégal – Côte d’Ivoire à Yamoussoukro et son stade Charles Konan Banny qu’on aperçoit beaucoup plus tôt qu’Ebimpé, et son pèlerinage. Sur la feuille de match, pas de Franck Kessié mais plutôt un Jean Michaël Seri.



Titulaire dans le milieu à trois de Patrice Beaumelle, l’ancien milieu de terrain de l’OGC Nice, et son inoubliable saison 2016/2017, fait sa première apparition sur les vertes pelouses ivoiriennes. C’est lui la force tranquille qui va ramener l’équilibre et surtout la qualité de première relance en s’insérant parfois entre les deux défenseurs centraux.


Emerse Faé a le nez creux. Il sait, nous savons que le milieu Franck Kessié – Ibrahim Sangaré - Seko Fofana fonctionne mal. Alors, il brise le trio pour stabiliser tout ça. Pari gagné, c’est le retour de la belle Seri, celle qui diffusée en boucle tous les week-ends avait enchanté la Ligue 1 et la Liga au point où Barcelone a essayé de s’attacher ses services. Mais le plan a échoué.

Quelques années plus tard, c’est un autre milieu de terrain qui arrive à Barcelone en provenance de Milan cette fois-ci : Franck Kessié.


Le même que coach Faé fait entrer à la 73ème minute à la place d’Ibrahim Sangaré.


Résultat : Jean Michaël Seri est élu du homme du match tandis que Franck Kessié lui a inscrit le but égalisateur puis le pénalty victorieux.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Autorité, bonsoir. Tous droits réservés

FACE À EMERSE FAÉ ET LA CÔTE D’IVOIRE, ERIC CHELLE A MALI LE MATCH

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Vas en paix et ne reviens plus pécher. Tous droits réservés

Lorsque les nombreuses bourdes répétées d’un Odilon Kossounou conduisent finalement à son expulsion à la 43ème minute, les plans d’Emerse Faé volent en éclats. Certes Yahia Fofana a stoppé un pénalty en début de rencontre mais là c’est une autre paire de manches. La Côte d’Ivoire va donc jouer à 11 contre 10 pendant plus d’une mi-temps.


Comment se réorganiser face à ce milieu de terrain qui met la pression notamment sur Jean Michaël Seri méconnaissable et auteur de la perte de balle qui oblige Kossounou à faire faute sur le remuant – ce jour-là – Lassine Sinayoko ? Comment conserver ne pas prendre l’eau complètement ?


C’est simple – après coup, Emerse Faé sort Nicolas Pépé, l’un des attaquants à ne pas avoir inscrit de but avec le talentueux mais frêle Karim Konaté et Christian Kouamé, et lance Wilfried Singo. Mais ce n’est pas tout.

Au retour des vestiaires, la stupeur de l’expulsion passée, la catastrophe industrielle analysée, le quadragénaire – il les a eus, le 24 janvier dernier – fait deux autres remplacements : Sébastien Haller et Willy Boly remplacent respectivement Christian Kouamé et Serge Aurier.


UN REMANIEMENT APRÈS LA CATASTROPHE INDUSTRIELLE

Certes, la Côte d’Ivoire conserve son milieu à trois mais passe à cinq derrière avec Max-Alain Gradel en arrière droit/piston droit.


Système tabouret pro Max. Tous droits réservés

Depuis le remaniement ministériel qui a eu lieu il y a quelques mois, on n’avait plus vu pareil chamboulement.

Et cette organisation permet étonnamment à la Côte d’Ivoire de tenir avec une machine de nouveau à nouveau bien huilée.


Toutefois, Nene Dorgeles ouvre le score à la 71ème minute de jeu.


Dans la foulée, Emerse Faé fait un premier changement. Plus joueur de devoir que piston droit, Max-Alain Gradel a finalement très peu apporté à ce poste inédit. Il est donc logiquement remplacé par un avaleur d’espaces, un joueur qui a de l’énergie à revendre, façon danseur de coupé-décalé adepte de roukasskass : Oumar « le Wourou national » Diakité. Puis c’est un autre changement important : Simon Adingra à la place de Jean Michaël Seri ; à la 85ème minute.


Certes ce sont deux changements mais l’ossature elle-reste avec ce 5  - 3 – 1, qui peut éventuellement se transformer en 4 - 4 - 1.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Système où tout le monde se plie en quatre, quand tu vois tu sais. Tous droits réservés

Simon Adingra et Oumar Diakité, les deux jeunes pépites ivoiriennes, ont de ceci en commun qu’ils ont un gros volume de jeu et qu’ils ont tendance à provoquer des fautes. Et ça qui mieux que Faé qui est dans le staff de la Côte d’Ivoire depuis 2022. Il connaît son groupe, il connaît ses joueurs mais surtout il semble avoir une capacité certaine à mieux lire le jeu que ses adversaires d’abord Aliou Cissé, entraîneur des futurs ex-champions d’Afrique, et Eric Chelle qui disait avoir en sa possession « le meilleur milieu du monde » sur le plateau télé d’une célèbre chaîne cryptée.



Emerse Faé, lui, n’a peut-être pas le meilleur milieu de terrain du monde mais il a deux grands espoirs. Et cela suffit à battre les Maliens.

Ainsi, Simon Adingra est au début et à la conclusion d’une action et surtout Oumar Diakité, lui, est l’auteur du but victorieux, sa pichenette qui fait la différence.

Certains diront : « Il a de la chance ! », d’aucuns diront que : « C’est Dieu ! » La vérité se trouve quelque part entre les deux.

CÔTE D’IVOIRE – CONGO OU LA CONFIRMATION DE LA TACTIQUE FAÉ

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Toujours sortir avec son propre mental, sa serviette sur les épaules. Tous droits réservés

Bien qu’il soit beaucoup trop tôt pour parler d’un style de jeu, d’un Faé-Ball comme il existe un style Guardiola, avec cette possession à outrance et ses changements de poste incessants au point de dégoûter certains téléspectateurs, qui en ont parfois marre de ses expérimentations tactiques, il n’en demeure pas moins que Faé a une tactique certaine.

Diluée dans le traditionnel 4 – 3 – 3, la tactique d’Emerse Faé semble consister à faire jouer les bons hommes au bon endroit : simple mais efficace.

En fait non, Emerse Faé ne fait « que » mettre les joueurs là où il faut : non, non. Il fait de bons choix.

DES TITULARISATIONS QUI FONT SENS

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Quittez oh, quittez oh. Pardonnez, quittez oh. Tous droits réservés

Au-delà du but victorieux, cette reprise de volée topée, la titularisation de Sébastien Haller s’est avérée forte intéressante dans la mesure où elle a permis à la Côte d’Ivoire d’alterner phase de conservation et phase directe sans construction comme ce centre de Wilfried Singo sur la tête chercheuse de l’attaquant du Borussia Dortmund à la 39ème minute. Dommage qu’il n’ait pas trouvé le cadre.


L’autre titularisation intéressante est celle de Simon Adingra.


Rétabli physiquement, l’ailier virevoltant, et ses accélérations accompagnées par le public autrefois biberonné aux exploits de Gervinho et Kader Keïta, a régulièrement apporté du danger depuis son aile gauche sans oublier pour autant de défendre. C’est d’ailleurs lui qui se crée la première grosse occasion ivoirienne avec sa tête qui passe à côté. Encore un centre de Wilfried « Fed Ex » Singo. N'oublions pas non plus l'entrée de Lazare Amani aux changements de rythme déroutants.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Direction gare Saint-Lazare. Tous droits réservés

Et qu’importe si certains, fâchés d’être sortis, filent directement aux vestiaires.




Emerse Faé fait de bons choix tactiques. Rendez-vous, ce soir à 20H, pour voir ceux qu’il a concoctés pour affronter le Nigeria. Quel que soit le résultat, il y aura toujours ceux qui diront : « Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! »

 

 

 

 

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