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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] », explique Emerse Faé, coach des Éléphants au micro de Lilian Gatounes.



Oui hier, aussi invraisemblable que cela puisse paraître la Côte d’Ivoire est allée chercher son billet pour sa CAN, celle de l’hospitalité. Là, voici maintenant, après toutes ces fois où elle a échappé à la mort, qui arrive à destination finale. Retour sur ce Côte d’Ivoire – Congo (1-0).



LA CÔTE D’IVOIRE : LES AILES OU RIEN

Jusqu’à la 90ème minute de jeu, le Nigeria, encore porté par un Victor Osimhen des grands soirs, pourtant diminué physiquement, avait déjà réservé avec ce second but sa place pour la finale de la CAN 2023, qui aura lieu le 11 février à 20 heures ; toujours dans le très décrié Ebimpé et ces kilomètres à pied qui usent, usent.



Mais c’était sans compter sur un énième plot twist, un nouveau rebondissement.

L’arbitre de la rencontre Omar Amine annule le but, revient sur une faute commise au début de l’action dans la surface nigériane. Pénalty transformé par Mokoena.


Finalement, les Super Eagles, l’emportent aux tirs au but grâce leur portier Stanley Nwabali qui remporte son duel à distance avec Ronwen Williams néorecordman de tirs au but stoppés dans une seule séance, avec ces quatre arrêtes face au Cap-Vert.



Certes, la Côte d’Ivoire a peut-être fourni les feuilles blanches A4 pour que le Nigeria écrive un scénario de qualification à l’ivoirienne. Mais, elle a conservé son stylo pour continuer à écrire son incroyable histoire depuis sa qualification obtenue via le Maroc.

LES NERFS ÉTAIENT TENDUS

Les Congolais, qui main sur la bouche pendant que l’autre était point sur leur tempe, ayant ainsi fini de dénoncer les atrocités commises à l’Est du pays, dominent le match d’entrée.

Sur la plupart des coups de pieds arrêtés qu’ils ont obtenus, les nerfs sont tendus. Particulièrement avec toutes ces réprimandes et autres mises en garde de M. Ibrahim Mutaz, l’arbitre libyen de la rencontre, qui pleuvent sur Charles Pickel. Dans son duel avec le monstrueux Evan Ndicka, le milieu de terrain congolais est souvent sermonné.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Captain Mbemba tente de le calmer tant bien que mal.

C’est justement sur une phase arrêtée, un corner, que la République Démocratique du Congo, ou RDC, ouvre le score à la 9ème minute de jeu.

Mais suite à une faute de Meschack Elia sur Yahia Fofana, alors qu’il avait déjà le ballon dans les mains, le but est justement annulé. Première frayeur.

Les Congolais poursuivent leur domination territoriale jusqu’à ce que Simon Adingra décide de se réveiller.


SIMON ADINGRA SONNE LA RÉVOLTE
CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Titularisé pour la première fois du tournoi, après avoir été longtemps blessé comme Sébastien Haller, l’ailier de 22 ans se crée la première occasion.

17ème minute de jeu. Willy Boly dépasse sa fonction de solide défenseur central, qui joue bas, pour trouver Max-Alain Gradel lequel remise aussitôt pour Wilfried Singo.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Le latéral droit observe, prend l’information et fait apprécier sa qualité de centre en trouvant Simon Adingra. La tête de l’auteur du but égalisateur contre le Mali passe certes à côté mais le message lui est bien passé : Simon Adingra est bel et bien là.

Et le public ne manque pas d’accompagner chacune de ses accélérations/poussées.

Le Congo aussi pousse par deux fois. D’abord par Gaël Kakuta à la 19ème minute, l’ancien de Chelsea, puis par Wissa. De toutes les façons, en plus d’être hors-jeu, sa reprise avait été repoussée par Yahia Fofana à la 24ème minute.


Côté ivoirien, c’est par les ailes notamment le franc droit que les actions dangereuses viennent.


40ème minute : Wilfried Singo délivre une merveille de centre enroulé pour la tête chercheuse de Sébastien Haller. L’attaquant du Borussia Dortmund manque le cadre au grand dam du public.

À peine remis de cette énorme occasion, les spectateurs poussent encore un énorme cri de déception quand la puissante frappe du gauche d’un Kessié des grands soirs, élu homme du match par ailleurs, heurte violemment le poteau de Mpasi ; battu sur le coup. Wilfried Singo et Max-Alain Gradel étaient encore impliqués sur l’action. Côté droit quand tu nous tiens.

AVEC SÉBASTIEN, LA CÔTE D’IVOIRE HALLER D’ALLER MIEUX

Seconde mi-temps : on prend les mêmes et on recommence. Franck Kessié Wilfried Singo et surtout Max-Alain Gradel, in that order.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

59ème minute de jeu. Bien inspiré sur le coup, Franck Kessié profite d’un appel côté droit de Max-Alain Gradel pour déclencher une nouvelle frappe du gauche, à priori, son plus mauvais pied. Cette fois-ci, Mpasi est bel et bien sur la trajectoire. Mais ce n’est que partie remise.

Peu de temps après, Emerse Faé fait deux gros changements : Jean Michaël Seri, moins impressionnant depuis sa masterclass face au Sénégal, et surtout Seko Fofana, qui filera directement au vestiaire pour ruminer son remplacement et réviser son coup du marteau, sortent.



Ils sont respectivement remplacés par Lazare « Iniesta » Amani et Ibrahim Sangaré.

65ème minute de jeu. Récupération de Simon Adingra au milieu de terrain.

Faute de meilleures solutions, l’ailier de Brighton & Hove Albion remet en retrait pour Kessié lequel voit le départ de Wilfried Singo. Correctement servi, l’arrière droit polyvalent sert à son tour Max-Alain Gradel.

MAX-ALAIN GRADEL RETROUVE SES JAMBES DE VINGT ANS

CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Maillot fourré, brassard de capitaine sur l’avant-bras, du haut de ses 36 ans, l’ancien joueur de Bournemouth, active « le mode Antonio Valencia » fixe puis dribble Masuaku. La reprise topée de Sébastien Haller lobe un Mpasi surpris, étonné d’être en face d’un garçon. L’humilité va nous dja.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Côte d’Ivoire 1 – Congo 0. Le stade exulte après cet incroyable tir de l’Aigle.



Quelque six minutes plus tard, Sébastien Haller manque encore une fois de lober Mpasi. Sa frappe passe juste à côté.

Et pendant ce temps-là, Emerse Faé fait une petite liste de courses avant de la remettre à Ibrahim Sangaré, placé devant la défense tandis que Franck Kessié et surtout Lazare Amani s’en donnent à cœur joie au milieu de terrain.

LAZARE RÉSSUSCITÉ, LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Il n’y a avait que dans certains Space Twitter où il est difficile de se faire entendre que certains connaisseurs connaissaient l’existence et surtout les qualités de Jean-Thierry Lazare Amani ; milieu relayeur de l’Union Saint-Gilloise avant-hier depuis devenu : « l’Iniesta de Koumassi ».



Prises d’informations, puis de balle, mais aussi choix opportun ou encore une technique sûre et mielleuse, le frêle et petit milieu de terrain a montré pourquoi ils étaient quelques-uns, une poignée, un village d’irréductibles, à réclamer son apparition.

Hier, Lazare Amani a été ressuscité par un Emerse Faé qui multiplie les intelligents changements intéressants ; bien aidé par son adjoint Guy Demel. Dommage que Jean-Louis nous ait privés de ces délices.



Mais qu’importe puisque la Côte d’Ivoire arrive à destination finale, après avoir vaincu plus souvent la mort que tous les personnages de cette saga d’horreur réunis. Tous.



Rendez-vous ce dimanche 11 février à 20 heures GMT pour voir/vivre/apprécier le troisième sacre des Éléphants de Côte d’Ivoire ; emmenés par un entraîneur qui connaît si bien son groupe. Et qui surtout fait preuve d’humilité :

« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très, très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] »




Dernière mise à jour : 25 janv.

« […] On est déjà mort. On peut pas mourir deux fois, tu vois ? […] », répond Simon Adingra dans une interview post match accordée à beIN Sports.


Oui, avant ça, avant ces paroles d’évangile selon Saint-Simon, avant son égalisation à la 88ème minute de jeu, puis le but victorieux, au bout du bout de la seconde prolongation de l’autre pépite ivoirienne, Oumar Diakité, il y a eu un cataclysmique départ catastrophique qui aurait dû les enterrer morts-vivants.

Mais c’est sans compter le fait qu’ils possèdent depuis le début de la phase des matchs à élimination directe, et ce coup du marteau sur le Sénégal, le petit manuel de la résurrection. Retour sur ce Mali – Côte d’Ivoire et le second miracle ivoirien.

MALI – CÔTE D’IVOIRE : AU DEBUT DU FILM, LES MALIENS ETAIENT DJAOULI

12h20 GMT, premier klaxon de voiture de supporter – des heures plus tard, ils seront bien entendu, plus nombreux – que tu entends dans ta rue devenue pourtant passage obligé ; pour qui veut échapper aux embouteillages servis sur Deux-Plateaux. Ouais, même chauffeur de gros camion est humble ! À croire que tout le monde ou presque a reçu le mémo.



Depuis lundi, et sa qualification face au Sénégal, la Côte d’Ivoire, espérance terre d’hospitalité, organise une autre CAN dans sa propre CAN : celle de l’humilité.




Le mot d’ordre est étonnamment respecté par miracle. Ce n’est pas le premier miracle ivoirien qui a lieu dans ce pays.

Pour rappel, à partir de son indépendance, le 7 août 1960 donc, le pays alors dirigé par feu Félix Houphouët-Boigny connaît un boom économique avec une croissance qui aurait avoisiné les 7%.

Cette fois-ci, le chiffre 7 n’a été ni synonyme de chance, ni de stabilité. Bien au contraire.


LE CHIFFRE SEPT PORTE MALHEUR
LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

L’horloge du stade de la paix de Bouaké, vers lequel des dizaines de milliers de supporters ivoiriens pour la plupart ont fait la route, affiche seulement huit minutes de jeu quand Odilon Kossounou, pourtant l’un des meilleurs joueurs sur la pelouse de Yamoussoukro, lundi, dévie le ballon de la main sur une frappe malienne.

De longues tergiversations avant que M. Mohamed Adel, qui sera pris à partie en fin de match par des maliens déçus, ne refuse d’accorder un pénalty pour une position de hors-jeu. Odilon Kossounou et la Côte d’Ivoire l’ont échappée bel.

Enfin juste quelques minutes, le temps que le défenseur central aux intéressantes passes progressives, groggy, encore sous le coup de son intervention, perd l’équilibre et déséquilibre le remuant Lassine Sinayoko.


PREMIER MIRACLE IVOIRIEN

Cette fois-ci, M. Mohamed Adel porte aussitôt son sifflet à la bouche pour désigner le point de pénalty.

La Côte d’Ivoire ne pouvait pas on ne peut plus mal commencer. C’est Adama Noss Traoré, milieu de terrain de Hull, qui se présente devant Yahia Fofana. Le portier ivoirien plonge du beau côté et détourne le pénalty. Et le stade d’exulter. Premier miracle ivoirien : allons avec ça.


Mais il était dit que rien ni personne ne leur faciliterait la tâche. À commencer par Odilon Kossounou, again. Loin de toi, l’idée de vouloir l’accabler, mais force est de constater que le jeune défenseur ivoirien, promis à un brillant avenir, a commis énormément d’erreurs. D’ailleurs, il s’est fendu d’un communiqué d’excuses, en noir en blanc, toujours, à la fin de ce match de folie. Il y a certaines choses qui ne changent – hélas – pas.


44ème minute de jeu. Sur un ballon perdu par Jean Michaël Seri, moins impérial que face aux Lions de la Teranga, Odilon Kossounou fait faute sur l’intenable Lassine Sinayoko. Carton rouge.


La Côte d’Ivoire est réduite à dix, subie beaucoup de fautes (Le Mali en aurait fait 21 au total, selon nos informations.) et n’a eu à ce moment-là aucune occasion de jeu. Le tout frais coach des Éléphants, à qui ils ont bien failli préférer Hervé Renard, fait un premier changement intéressant.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Sacrifié sur l’autel du collectif, Nicolas Pépé sort ; remplacé par Wilfried Singo.


Mi-temps : Mali 1 – Côte d’Ivoire 0. Tu as l’impression de revivre le match contre la Guinée équatoriale, les buts en moins. Une incroyable forme d’apathie, comme si l’enjeu les paralysait.


LE MIRACLE IVOIRIEN EN MARCHE

Si certains spectateurs en profitent pour se désaltérer, reprendre forces physiques et mentales pour la suite, d’autres spectateurs encore, dans des Space Twitter, sorte d’agoras 2.0, lancent flammes et roquettes pour pulvériser certains joueurs à commencer par Serge Aurier. Coupable selon eux de ne pas être au (haut) niveau de la rencontre.


Peut-être qu’il les a écoutés, peut-être qu’il les a entendus mais Emerse Fae remplace Captain Aurier par Willy Boly et Christian Kouamé, qui semblait sortir de son match à coups de petites embrouilles avec certains maliens, par Sébastien Haller.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Le plan de jeu est alors simple. Constituer un bloc équipe avec un passage à trois derrière et un avant-centre, capable physiquement et tactiquement de garder le ballon. Chose inédite – s’il en fallait une encore : Max-Alain Gradel passe d’ailier gauche à arrière droit.


NENE DORGELES OU LA COTE D’IVOIRE QUI MARQUE CONTRE SON CAMP

Côté malien, Eric Chelle, qui connaîtra un baptême de feu littéralement, conserve les mêmes acteurs qui pour le moment réalisent le coup parfait.


À l’image de Kamory Doumbia qui se promène entre les lignes on dirait l’homme qui cherche nouveau téléphone à Adjamé. L’autre joueur qui s’illustre est Nene Dorgeles.


Rentré quelques minutes auparavant en lieu et place d’Adama Noss Traoré, auteur du pénalty raté, le coéquipier de Karim Konaté à Salzbourg signe son entrée de la plus belle manière.

Exilé sur le flanc gauche, le jeune attaquant de 21 ans fixe Franck Kessié.


À défendre corps et âme, le milieu de terrain ivoirien, désormais capitaine, n'est plus en mesure de défendre correctement avec tous ces duels remportés.



Lancé et donc plus mobile, Nene Dorgeles dribble méchamment le numéro 8 ivoirien, oubliant même de lui proposer un tabouret lorsqu’il tombe à terre. Puis, il poursuit sa course dans l’axe ivoirien déserté, arme sa frappe et décoche un tir qui finit dans la lucarne de Yahia Fofana ; qui l’a accompagné des yeux.


Réduite à dix, la Côte d’Ivoire encaisse le premier but de ce quart de finale entre voisins à la 71ème minute de jeu.

Fou de joie, d’avoir marqué un but peut-être décisif, en quart de finale de la CAN, Nene Dorgeles entame une course folle pour célébrer avant de stopper net.

Sans doute a-t-il écouté la petite voix qui lui a rappelé qu’il était né… à Yopougon.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Les mains en l’air, il rebrousse même chemin, entouré par ses coéquipiers ivres de bonheur. Mali 1 – Côte d’Ivoire 0.


UNE SOLUTION DEUX EN UN

Loin d’être totalement abattu, Emerse Faé conserve son organisation mais modifie son animation.

Ainsi Max-Alain Gradel cantonné dans son rôle de vrai faux arrière droit. Et c’est Oumar Diakité qui récupère le couloir.

Et quelques plus tard, à la 85ème minute, Jean Michael Seri sort et c’est Simon Adingra qui entre.


Comme l’entrée de Kessié face au Sénégal, ce double changement s’avère payant.


LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE UN SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Les smartphones allumés par des fans mobilisés n’ayant pu allumer l’étincelle, le Mali ayant renforcé son verrou défensif, pensant avoir fait le plus dur, tous les éléments sont ainsi réunis pour que la Côte d’Ivoire commence sa remontada.

90ème minute de jeu. Côté droit, Simon Adingra se lance dans un numéro de soliste, pénètre dans la surface avant de décaler aux abords de la surface Seko Fofana. Il connaît la qualité de sa frappe de balle mais c’est aussi que parfois le milieu de terrain manque le cadre alors mieux vaut suivre. Sait-on jamais sur un malentendu, il peut, il va ramener son équipe à la vie en se jetant sur le ballon ; entre deux défenseurs maliens. C’est gâté dans le stade, dans ce quartier où des cris de joie résonnent derrière les murs recouverts de peinture et de prières. Dieu les a apparemment entendues.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Sinon comment est-ce qu’à 10 contre 11, au bout du temps réglementaire, la Côte d’Ivoire soit encore revenue d’entre les morts ? Comment ?

Mais ce n’est pas fini. Le meilleur est pour la fin, littéralement.

Mais avant ça, la position sacrificielle de Sébastien Haller lui permet de s’élever dans les airs au moment opportun, la 95ème minute de jeu. Mais la barre transversale refuse de faire chavirer de bonheur le stade, la Côte d’Ivoire. L'Abidjanaise qui retenti de le stade achève de les rebooster.



Entre alors en scène le wourou wourou, l’agité de service : Oumar Diakité.

Plus brouillon qu’une feuille intercalée au milieu d’une feuille double à grands carreaux, le jeune homme de 21 ans seulement réalise le plus grand exploit de sa jeune carrière.

120ème minute de jeu. Les derniers supporters, dont le souffle n’est pas encore totalement coupé, espèrent que ce coup de pied arrêté soit décisif.

Mal repoussé par l’arrière-garde malienne passée à cinq, le ballon revient sur… Seko Fofana qui ne se pose pas de questions et reprend le ballon. Celui-ci traverse une forêt de jambes avant d’être dévié dans les buts adverses par Oumar Diakité.



Seko Fofana se glisse sur la verte pelouse pour célébrer.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Et pendant ce temps-là, Oumar Diakité, auteur du but libérateur et homme du match, court, poursuivi par ses coéquipiers au premier rang desquels Wilfried Singo. Dans ce moment de folie, le défenseur polyvalent est suffisamment lucide pour tenter d’empêcher le buteur averti au préalable de retirer son maillot et être sanctionné.



Trop tard. Oumar Diakité l’a déjà retiré et sera donc suspendu pour la demi-finale contre le Congo ; mercredi 7 février 2024 à Ebimpé. Mais qui, qui peut honnêtement lui en vouloir ? Personne, surtout pas toi.

LA CÔTE D’IVOIRE S’OFFRE LE SECOND MIRACLE IVOIRIEN FACE AU MALI

Quant aux maliens qui se sont rués vers l’arbitre, ceux qui pleurent sur les réseaux sociaux, criant au vol, ils ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes. Ils ont arrêté de jouer, après avoir ouvert le score… comme contre le Sénégal.



Alors que : « Découragement n’est pas ivoirien ! » Et que Dieu lui le soit… ivoirien.



Un peu moins de 24 heures plus tard, deux cafés dans le sang, une voix à peine retrouvée, tu ignores encore comment la Côte d’Ivoire a réalisé ce second miracle ivoirien. Il n’y a que Simon Adingra qui semble avoir une explication plausible : « […] On est déjà mort. On ne peut pas mourir deux fois, tu vois ? […] »




Dernière mise à jour : 29 janv.

« Descends en coup du marteau ! », crachent les baffes de tous les stades de cette CAN 2023 depuis que Tam Sir a eu la bonne idée d’entrer en studio et pondre ce vrai faux hymne de la CAN. Que le Burida[1] libère son jeton, le moment venu.


Hier, c’était dans le stade Charles Konan Banny, à Yamoussoukro, où près de 19 948 spectateurs, dans cette enceinte de 20 000 places, descendaient un peu/beaucoup/souvent en coup du marteau ; surtout à la fin de cette rencontre Sénégal – Côte d’Ivoire que les Éléphants ont remporté 5 à 4 aux tirs au but. Plus de détails, par ici.

LA CÔTE D'IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU SUR LE SÉNÉGAL
Les Éléphants ont hissé haut le drapeau. ©️Tous droits réservés
LE SÉNÉGAL ASSOMME LA CÔTE D'IVOIRE DÈS LES PREMIÈRES MINUTES

Jusqu’à la 86ème minute de jeu, c’est la Côte d’Ivoire qui avait pris le coup du marteau et ce dès la 4ème minute. Tout de vert vêtu, le Sénégal ouvre la marque.

Sadio Mané, qui aurait dû prendre rouge sur son tacle sur Ibrahim Sangaré quelques minutes plus tard, s’amuse avec Oumar Diakité, Serge Aurier et Odilon Kossounou, titularisé en lieu et place d’Ousmane Diomandé, avant de servir Habib Diallo ; dont l’enchaînement contrôle de la poitrine et frappe du gauche finit au fond. Yahia Fofana n’y peut rien. Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 0.


Arrivés quelques minutes seulement avant le début de la rencontre prévue à 20 heures GMT, dans la capitale ivoirienne, certains spectateurs reçoivent la notification pendant qu’ils marchent vers le terrain.



D'autres encore n'ont pu y accéder avant une certaine heure malgré le fait qu'ils disposaient d'une accréditation.

Beaucoup encore se disent que c’est fini que le début du commencement de la fin. Mais c’était mal connaître les Ivoiriens. Jusqu’à la fameuse 86ème minute, les quelques tentatives de Seko Fofana (39ème minute) puis celle de Nicolas Pépé (76ème minute) sont vaines.

Côté Sénégal, Sadio Mané manque le coche à la 74ème minute. Chose que Franck Kessié ne manquera pas de faire.

FRANCK KESSIÉ ET LA CÔTE D’IVOIRE REVIENNENT D’ENTRE LES MORTS

Remplacé par un Jean Michaël Seri, des grands soirs, époque Nice 2015/2016, Franck Kessié, si souvent critiqué, n’est entré qu’à la 73ème minute. Juste après Sébastien Haller, dont l’entrée a été acclamée.



C’est lui qui d’une superbe passe en profondeur trouve Nicolas Pépé.

Cette fois-ci, l’ailier droit ivoirien tombe dans la surface après avoir été fauché par Edouard Mendy.

La sanction tombe. L’arbitre, M. Pierre Atcho, accorde un pénalty après consultation de l’assistance vidéo. Pénalty accordé.

C’est alors que le stade Charles Konan Banny, réveillé par la bonne décision arbitrale, prie/conspire/espère. Et pendant ce temps-là, Franck Kessié commande garba, met de l’huile dessus façon Wilfried Zaha, et son riz, paume avant d’enfin se décider à tirer.



Filet est plein. Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 1.



Dans les gradins, des spectateurs se sautent dans les bras, se congratulent, hurlent de joie avant de remercier Dieu, le Très Haut, le Miséricordieux. Fin du temps réglementaire.


LA CÔTE D’IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU
LA CÔTE D'IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU SUR LE SÉNÉGAL
Coup du marteau. ©️Tous droits réservés

Dans les prolongations si crispantes que des supporters sénégalais ne tapent plus sur leur djembé, qui fendait le silence des cœurs battant la chamade, Yahia Fofana remporte un duel face à Sadio Mané.

C’est l’heure des tirs au but. Entre deux tours de terrain, la mascotte fait apprécier ses pas de danse.


Il est à peu près 22h45 quand la séance de tirs au but démarre.


Insoutenable pour certains supporters qui tentent de partir avant d’être gentiment bloqués par d’autres plus fous, plus courageux, plus masos certainement, tous les tireurs marquent le leur jusqu’à Moussa Niakhaté dont la frappe heurte le poteau de Yahia Fofana. Le portier ivoirien était pourtant battu. Première balle de match.

Le stade Charles Konan Banny exulte comme un seul homme !

Bis repetita quand à 22h57, quand la frappe éléphantesque Frank Kessié laisse Edouard Mendy sur pause. Figé, le portier sénégalais n’y peut rien.


La Côte d’Ivoire remporte la séance de tirs au but et se qualifie ainsi pour les quarts de finale.


Sorciers d’Akradio, prêtres, mais aussi imams, etc. Personne n’avait vu venir cette qualification au bout de la nuit, après la déculottée diffusée en mondovision face à la Guinée équatoriale il y a une semaine pile poil.


Personne n’aurait cru que le nouveau sélectionneur Emerse Faé, qu’Ils ont tenté de remplacer par Hervé Renard, réaliserait pareille performance.




Personne n’aurait cru que la chanson de Tam Sir aurait aussi bien marché.

Hier, à Yamoussoukro, dans la ville du premier président de la Côte d’Ivoire, les Éléphants, transcendés et accrocheurs, sortis avec le mental d’Houphouët, sont descendus en coup du marteau sur les Sénégalais.





Gbin, gbin, gbin.



Dommage que des incidents post-match aient gâté la fête avec des agressions à Dakar.



[1] Bureau Ivoirien du droit d’auteur.

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