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SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD

« Kessié n’a rien joué ! », crie un supporter des Éléphants de Côte d’Ivoire pourtant vêtu d’un maillot immaculé du Real Madrid. Association troublante mais bon, ligaments croisés tu connais…

Enorgueillis par la présence de ce micro, tendu par un journaliste de Life TV, ce supporter et ses amis ( ?) continuent. À gauche, l’un parle de le « têter », lui faire une Zidane, s’il le voit.

À droite, le supporter ivoirien/madrilène pointe du doigt le fait que : « Séko [Fofana, NDLR] est né en Bengue, il joue ballon que toi ! » Ainsi parlèrent des fans de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, auteure d’un nouveau match nul face à l’Afrique du Sud ; après celui face au Maroc.

Mais si Frank Kessié et d’autres sont dans le collimateur de snipers ivoiriens, il y en a un que la vie n’a pas épargné mais qui est bel et bien là : Sébastien Haller. Retour sur une rencontre où Il a mis les pendules à l’heure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Ils vont parler, c'est dans dos. ©️YouTube
SANS OUMAR DIAKITÉ, MAIS AVEC SÉBASTIEN HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Au commencement, était Oumar sur le banc des remplaçants. ©️Tous droits réservés

Avant le match, les bouchons servis sur un Plateau ont jeté les derniers travailleurs du quartier des affaires, et ces banques qui ont raccourci leur temps de travail pour cause de match, dans les rues d’ordinaire bien embouteillées. Résultat : Abidjan est paralysé : cela n’augure rien de bon en attendant le début de la CAN le 13 janvier prochain.

Mais qu’importe, de nombreux supporters se rendent au stade Félix Houphouët-Boigny ; plus de 20 000 selon nos informations.

Si certains ont la primeur de l’information, d’autres encore découvrent une fois sur place, au moment du coup de sifflet de M. Benoît Bado : Oumar Diakité, jeune bouc émissaire idéal, est sur le banc. Jean-Louis Gasset lui a préféré Wilfried Zaha dont la capacité à pester pour un oui ou non ferait de lui un parfait personnage de Top Boy. Wagwan, fam ?


DANS LA NUIT ABIDJANAISE, SÉKO ALLUME LA PREMIÈRE MÈCHE
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et six, Séko Fofana avait marqué ? ©️Tous droits réservés

Emmenée par un Séko Fofana, qui la joue fer de Lens des attaques ivoiriennes, la Séléphanto démarre les hostilités. La frappe du milieu de terrain relayeur, associé à Ibrahim Sangaré et Frank Kessié, eux aussi, passe au-dessus. C’est la première frappe hors-cadre d’une longue série réalisée par le joueur d’Al-Nassr.

Et puis sans prévenir, l’Afrique du Sud marque à la… 8ème minute de jeu.

Bien servi dans la surface, Themba Zwane ajuste Yahia Fofana qui ne peut rien sur la puissante frappe du droit. Afrique du Sud 1 – Côte d’Ivoire 0. Tout part d’une perte de balle du capitaine Kessié, revenant d’ailleurs au petit trot dans la surface sans défendre.

YAHIA FOFANA, GARDIEN DU TEMPLE

Quelques minutes plus tard seulement, portés par leur but surprise, les Sud-africains se procurent une nouvelle occasion dangereuse mais cette fois-ci le portier d’Angers, club de deuxième division française, allonge ses 194 centimètres.

C’est donc Yahia Fofana qui sauve les meubles. Orca même est étonnée.

Côté Éléphants, c’est l’autre Fofana, Séko donc, qui tente, tente, tente encore comme ce qu’il faisait déjà à Lens. Mais ses frappes puissantes trouvent rarement le cadre. Hormis celle de la 15ème minute qui finit directement dans les mains du portier/capitaine des Bafana Bafana : Ronwen Williams.


SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Relation amoureuse sur nous maintenant. ©️Capture d'écran/Twitter

SÉBASTIEN HALLER SE PROCURE DES OCCASIONS

Jusque-là très discret, Sébastien Haller se crée l’occasion la plus dangereuse au terme d’un centre millimétré de Ghislain Konan, bien lancé par Frank Kessié. Mais la tête de l’avant-centre ivoirien passe au-dessus. 26ème minute de jeu, toujours 1 – 0 pour l’Afrique du Sud.

Ce n’est pas la seule occasion que l’avant-centre du Borussia Dortmund, où il est le plus souvent remplaçant, se procure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et pourtant, on est équipé. ©️Tous droits réservés

30ème minute de jeu. Sébastien Haller active le mode pressing/renard des surfaces. Jonathan Bamba provoque une mauvaise relance qui finit sur la poitrine du numéro 22 ivoirien. Faisant preuve de sang-froid, ce dernier amortit le ballon, met juste ce qu’il faut dans le ballon pour trouver le chemin des filets. Mais c’est le poteau qui repousse. De la prise d’informations à l’exécution, tout était dosé ou presque. Mais on dirait que c’est Serge Beynaud qui c’est dosé.


RELATIONS À DISTANCE

Les Ivoiriens ont beau multiplier efforts et maladresses techniques, il y a une impression qui se confirme au fur et à mesure que le chronomètre de l’homme en noir avance : les joueurs ivoiriens sont loin les uns des autres comme ça. Résultat : l’équipe est coupée en deux. Quel way de relation à distance ça ?

L’absence de bloc-équipe n’est pas la seule mauvaise nouvelle.

Présenté comme une meilleure option dans le couloir gauche, Wilfried Zaha, qui joue désormais à Galatasaray, peine à dribbler son vis-à-vis : un certain Khuliso Mudau. D’où la question : à quoi ça sert d’avoir fait sortir Oumar Diakité pour que Zaha soit incapable de prendre le dessus sur son défenseur ? À quoi ça sert le vieux ?

Quand l’arbitre siffle la fin de la première mi-temps : la question reste posée.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Allez, saute-mouton, saute-mouton. ©️Tous droits réservés

Lorsque la seconde mi-temps démarre vers 20 heures GMT, les chauves-souris, qui à l’heure de la descente quittent elles aussi le Plateau, ne sont déjà plus là. Mais pas encore de trace de leur cousin éloigné, ce justicier masqué, un certain Batman. Il faut attendre longtemps, très longtemps la 66ème minute de jeu et ce centre de Wilfried Singo.

Passe en retrait d’Oumar Diakité, l’arrière droit de l’AS Monaco ajuste et trouve un Sébastien Haller, dominant dans les airs. 66ème minute de jeu, Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.



Le stade Félix Houphouët-Boigny, et ces supporters qui sifflaient leur capitaine auparavant, exulte alors. C’est gâté !


Mais malgré les intéressantes entrées des Max-Alain Gradel mais surtout Hamed Traoré et Oumar Diakité, qui aura finalement fait le match que Wilfried Zaha était censé faire, la Côte d’Ivoire est incapable de décrocher une victoire. Score final : Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.


Le résultat tout comme le contenu est décevant mais la bonne, la très bonne nouvelle c’est que Sébastien Haller a inscrit 2 buts en 2 matchs.

Interrogé à l’issue du match, l’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam, avec laquelle il avait réalisé un quadruplé un soir de septembre 2012 pour son premier match en Champions League, le natif de Ris-Orangis, située en Île-de-France, tempère :

« […] On ne peut pas tirer des conclusions sur les deux inscrits de cette trêve. Mais nous devons continuer à donner le meilleur de nous pour être à un niveau plus élevé. »
DES RAISONS DE SE RÉJOUIR MALGRÉ TOUT

Oui, Sébastien Haller a raison. À 87 jours, soit 2 mois et 26 jours, de la CAN 2023, dont le tirage au sort a eu lieu il y a peu, la Côte d’Ivoire ne rassure pas, effraie même. Mais il y a de quoi se réjouir malgré tout.

D’abord parce que le buteur des Éléphants, avec lesquels il a inscrit 5 buts en 17 matchs, a trouvé le chemin des filets à deux reprises.

Ensuite parce que Jean-Louis Gasset semble avoir trouvé une charnière, Ousmane Diomandé – Evan Ndicka, qui tient la route.

Et surtout parce qu’il y a une génération qui est actuellement façonnée par les mains de tacticiens, et donc cela sera bénéfique pour la Séléphanto. Ainsi, au Bayer Leverkusen, Odilon Kossounou évolue sous les ordres d’un certain Xabi Alonso ; fils spirituel de José Mourinho.

D’ailleurs, c’est l’entraîneur portugais qui dirige l’AS Roma où évolue Evan Ndicka. Et enfin, Adingra joue à Brighton & Hove Albion qui est entraîné par un maître tacticien : Roberto De Zerbi. Sans parler d’Oumar Diakité, et son entraîneur Will Still. À noter que la saison dernière le Stade de Reims payait régulièrement 25 000 euros/match à chaque match parce que son entraîneur ne possédait pas les diplômes requis. Mais cela ne l’a pas empêché de terminer 11ème la saison dernière.


Même si tu ne désires que la victoire finale, tu ignores à quelle place la Côte d’Ivoire va terminer cette CAN à venir. Mais tu es une sûre d’une chose, c’est que certains continueront à dire : « Kessié n’a rien joué ! »




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