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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

Dernière mise à jour : 30 janv.

« Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! », affirment les experts Babi.

C’était le 22 janvier 2024, après que Emilio Nsue et la Guinée équatoriale aient pris malin plaisir à s’amuser avec la Côte d’Ivoire. La colère déliant les langues, certains pointent du doigt Christian Kouamé, qui ne sera plus titularisé dans la compétition, et ses maladresses, d’autres, Nicolas Pépé et son manque de vice, qui l'empêche de s'écrouler dans la surface en première mi-temps.

Celui qui aurait pu permettre aux Éléphants d’obtenir un pénalty, d’ouvrir le score, sauver l’honneur même. Le meilleur joueur ivoirien de la CAN 2021 aura l’occasion de se rattraper quelques jours plus tard face au Sénégal voisin.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Les Sapeurs Pompiers du Plateau ont aimé. ©Getty Images

NICOLAS PÉPÉ ET LES PÉNALTYS, UNE HISTOIRE D’AMOUR

La longue histoire d’amour entre Nicolas Pépé et les Éléphants de Côte d’Ivoire, avec lesquels il a inscrit 10 buts en 46 matchs, a émaillée de hauts et débats. Comme celui ce pénaltygate en 2019.

« Celui qui obtient la faute ne tire pas le pénalty. », entend-on systématiquement lorsque la faute est obtenue et que l’arbitre d’un bras ferme désigne le point de pénalty.

PALABRE N’EST PAS BON

Côte d’Ivoire – Niger, qualifications pour la CAN 2021, novembre 2019. 

Nicolas Pépé obtient un pénalty et s’apprête à le tirer quand Max-Alain Gradel en décide autrement. Les deux coéquipiers s’embrouillent, façon une certaine chaîne cryptée un jour de pluie ; à la 23ème minute.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Toujours suivre son Pépé. On ne sait jamais. ©Tous droits réservés

Il faut l’intervention onusienne de Franck Kessié avant que…le porteur du ballon, Gradel, ne le manque.


En seconde mi-temps, Roger Assalé, qui a méchamment disparu de la circulation, prend le ballon. Nouveau pénaltygate avec Franck Kessié qui s’empare du ballon et lui, inscrit le seul et unique but de la rencontre. Côte d’Ivoire 1 – Niger 0.

Quelques années plus tard, le numéro 8 ivoirien prendra encore ses responsabilités ; plus lourdes cette fois-ci.

LE PEUPLE A PARLÉ, NICOLAS PÉPÉ A PLONGÉ

29 janvier 2024, Yamoussoukro. C’est dans le stade de feu Charles Konan Banny, que la Côte d’Ivoire, désormais entraînée par Emerse Faé, commence sa rédemption et met en lumière un travailleur de l'ombre : Jean Michael Seri.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Une Seri nommée Jean Michael. ©Tous droits réservés

Mais celle-ci démarre mal, puisque Habib Diallo, bien servi par Sadio Mané, réalise un superbe enchaînement contrôle frappe. Le Sénégal mène dès…la 4ème minute. 

Et malgré les tentatives ivoiriennes, le score ne bouge pas.


Entré à la 65ème minute, en lieu et place d’Oumar Diakité, Nicolas Pépé manque son premier face à face avec Edouard Mendy.


Ensuite, un nouvel entrant, un certain Sébastien Haller, tente de servir en profondeur, Christian Kouamé. Mais ce dernier rate son contrôle. Placé en embuscade, Nicolas Pépé récupère la gonfle.

Le revoilà dans la position que face au Nzalang Nacional. La petite voix des fans ivoiriens mécontents lui souffle à l’oreille : « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! ».

Plonger ou ne pas plonger, telle est la question ? Edouard Mendy lui facilite la tâche en le fauchant dans la surface. Carton jaune ! Le peuple a parlé, Nicolas Pépé est tombé pour le plus grand bonheur de Franck Kessié, autre entrant, qui prend tout son temps pour égaliser : Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 1. 

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Plat du pied sécurité. ©Tous droits réservés

REMUNTADA : LES ÉLÉPHANTS POSENT LA PREMIÈRE PIERRE


En s’écroulant ainsi, Nicolas Pépé a posé la première de la remontada christique et historique. La Côte d’Ivoire l’emporte aux tirs au but : 5 à 4.

La suite, de l’égalisation de Simon Adingra, à la jambe tendue victorieusement de Sébastien Haller, en passant par la petite déviation d’Oumar Diakité, c’est une succession de miracle sur miracle. Les voies des supporters sont impénétrables. Surtout ceux qui disaient que « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! »




Dernière mise à jour : 29 janv.

Les boules vides du tirage au sort de la CAN 2025, à peine rangées, les élus, Youssouf Hadji, Joseph Yobo, Aliou Cissé et Serge Aurier, remerciés, place aux supputations, aux souvenirs.

Les premières vont déjà bon train, chacun y va de son petit pronostic…alors qu’il reste 328 jours avant le démarrage de la meilleure compétition de football, après la coupe du Monde.

Les seconds, les souvenirs donc, ne sont jamais bien loin.

Dans le train des réminiscences du passé, tout le monde y monte, puis descend aussitôt au prochain arrêt. Ce sont généralement les plus jeunes qui en sortent, dès que le joueur - qu’il admirait autrefois - est en méforme.

Et puis, il y a ceux et celles qui n’ont jamais quitté le train, qui sous le siège voyageur, ressortent le vieux cahier carnet poussiéreux de célébrations. Comme celles qui ont suivi la victoire des Éléphants sur le Cameroun.


C’était il y a 10 ans jour pour jour, le 28 janvier 2015. Ou le jour où Max-Alain Gradel renvoya le Cameroun à la maison. Petit génie.

CAN 2015 : ET GRADEL RENVOYA LE CAMEROUN À LA MAISON
On va mouiller le maillot et mailler. ©Tous droits réservés

GRADEL DÉJÀ BUTEUR AVANT LE CAMEROUN

La souffrance avant la délivrance semble être la marque de fabrique des ivoiriens lorsqu’il s’agit de remporter la CAN. Ils n’ont pas attendu la CAN 2023 pour faire souffrir, calculer leurs supporters masos. Relation toxique quand tu vois, tu sais.


La CAN 2015 disputée en Guinée équatoriale n’y échappe pas.


D’emblée, c’est face à la Guinée. Les nerfs tendus de Gervinho lui valent une expulsion qui aurait pu coûter cher si Seydou Doumbia n’avait pas égalisé en fin de seconde période. Les deux équipes se séparent donc sur un score de parité : 1-1.

Ensuite, c’est le Mali – qui on le rappelle n’a jamais gagné la CAN.

Là encore, c’est une égalisation tardive à la 87ème minute de…Max-Alain Gradel. Encore un match nul : 1-1. La qualification se jouera donc face au Cameroun.

GRADEL AU MAX

CAN 2015 : ET GRADEL RENVOYA LE CAMEROUN À LA MAISON
Du brassard à la brasserie, il n'y a qu'un Yaya. ©Tous droits réservés

C’est dans le Nuevo Estadio de Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, que le choc se dispute.

D’un côté le Cameroun de Stéphane Mbia et de l’autre la Côte d’Ivoire du quatre fois Ballon d’or africain : Yaya Touré. Le brassard de capitaine, il l’a récupéré et c’est lui qui, accompagné de son frère, guide les jeunes loups parmi lesquels Serge Aurier, Éric Bailly ou encore Wilfried Kanon.


Et au milieu d’eux, de ces deux générations, il y a les jeunes vieux expérimentés. Ceux qui ont vécu les différentes humiliations régulières et qui savent donc ceux qu’une défaite coûterait.


C’est peut-être pour ça, pour épargner des fans au bord de la crise, que Max-Alain Gradel a mis tout ce qu’il pouvait dans cette frappe du droit à la 36ème minute. Fabrice Ondoa plonge certes mais le ballon termine sa course dans les filets camerounais. Quel but, quelle frappe, quelle délivrance !


Les Lions Indomptables tenteront bien de revenir au score mais entre maladresse des uns et adresse de Sylvain Gbohouo, le score ne bouge plus d’un iota. La Côte d’Ivoire l’emporte et renvoie par la même occasion le Cameroun chez lui. De bonne augure pour la suite.

LA SUITE APPARTIENT À L’HISTOIRE

Après le Cameroun, c’est à l’Algérie (3-1), puis à la République Démocratique du Congo, sur ce même score cinglant, de tomber l’une après l’autre avant la finale face au Ghana voisin.

La suite appartient à l’histoire qui ne retient que les vainqueurs.

Cette CAN 2015, si les Ivoiriens l’ont remportée, c’est grâce à Hervé Renard, et son solide 3 – 4 – 3, au groupe qui a su ensemble atteindre cette deuxième étoile et aussi à Max-Alain Gradel, « Petit Génie ».


« La Côte d’Ivoire aurait pu gagner au moins 4 CAN ! », assurent au beau milieu d’une discussion ceux qui n’ont jamais digéré les défaites de 2006 à 2012.

Parmi ces souvenirs douloureux, figure en bonne, très bonne position même l’échec, le fiasco, le revers face à la CAN 2010. Et ce ¼ de finale perdu – après prolongations - face à l’Algérie (3-2).

Et pourtant, ce 24 janvier 2010, Kader Keïta était venu « jouer son ballon ». Throwback.

LA CAN 2010 OU LA CAN DES ENFANTS PRÉFÉRÉS DE LA TÉLÉ

Il fut un temps pas si lointain, où il n’y en avait que pour notre pays sur des chaînes étrangères.


Déjà espérance terre d’hospitalité, avant que Tam Sir et la Team Paiya, avec laquelle il y a de l’eau dans le gaz, n’offrent un Coup du marteau en mondovision, la Côte d’Ivoire apparaissait alors régulièrement dans des reportages immersifs, au cœur des Éléphants de Côte d’Ivoire.


De 2006, et cette première qualification à un Mondial, arrachée des mains de Samuel Eto'o et du Cameroun, à 2010, approximativement, il fallait être là le dimanche matin pour regarder les exploits des nôtres sur TF1 et Téléfoot.  


Autant dire qu’ils étaient là, quand nous sommes arrivés en Angola avec favoris placardés sur le visage des joueurs du rigide Vahid Halilhodzic.


Quelques semaines plus tard, il sera remplacé par feu Sven-Göran Eriksson ; mort d’un cancer du pancréas le 26 août dernier.


DES ÉLEPHANTS SANS IDÉES, NI DÉFENSE

Avec le recul, façon pente d’Abidjan Mall, située à la Riviera Bonoumin, parfaite pour tester des conducteurs novices et/ou distraits, nous étions matrixés, il y a des signes avant-coureurs.


Matrixés par la hype, qui means nothing au final, et cette équipe sans jeu à l’ivoirienne, si ce n’est compter sur un exploit individuel d’un Didier « Dahizoko » Drogba ou encore d’un Yaya Touré ; placé au milieu de terrain aux côtés de Didier « Maestro » Zokora et feu Cheick Tioté.


Cette même team capable de se passer d’un de ses plus brillants solistes : M. Abdul Kader « Popito » Keïta alias la Popizaïgne.


L’homme du peuple avant Oumar Diakité. Lui, il restera surtout celui qui grâce à qui on a fait au Mali, coiffé, ce pays voisin ; le 3 février 2024. Célébration loading.


La Popizaïgne avait les défauts de ses qualités, c’est-à-dire une grosse activité irrégulière.

La différence, il l’a faite. Les deux équipes ont chacune inscrit un but.

D’abord la Séléphanto, par l’autre Kalou, le petit frère Salomon, qui s’est offert le luxe de choisir entre les Pays-Bas et la Côte d’Ivoire. Et ensuite, les Fennecs, par Matmour. Le tout sur la pelouse décolorée et défraîchie de Cabinda.

ET KADER KEÏTA JOUA SON BALLON

À peine entré en jeu, Popito s’illustre aussitôt.

89ème minute. Sur un ballon mal renvoyé par l’arrière-garde algérienne, Kader Keïta envoie/expédie/transmet ses salutations au portier Chaouchi d’une frappe du gauche dans la lucarne.

Là, là, y avait pas état d’esprit, il a joué son ballon !

CAN 2010 : LE JOUR OÙ KADER KEÏTA A JOUÉ SON BALLON FACE À L’ALGÉRIE
Il a allumé seulement. ©Tous droits réservés

La joie est encore à son comble, les corps toujours en lévitation, la carte de visite de M. Abdul Kader « Popito » Keïta alias la Popizaïgne elle, traîne encore sur le terrain. La chute des corps habillés, de joie et de gaieté, ne sera que plus brutale.


Dans l’euphorie, le meilleur des pires scenarii arrive : l’Algérie égalise par l’intermédiaire de Majid Bougherra.

La suite, on l’a vécue en direct : un troisième et dernier but qui achève d’éliminer, après prolongations, la Côte d’Ivoire pourtant favorite de la CAN 2010. Quand on écoute au quartier les experts récitent le chapelet des défaites inoubliables : « La Côte d’Ivoire aurait pu gagner au moins 4 CAN ! », on aurait dû la gagner.



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