top of page

CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

Dernière mise à jour : 29 janv.

« Descends en coup du marteau ! », crachent les baffes de tous les stades de cette CAN 2023 depuis que Tam Sir a eu la bonne idée d’entrer en studio et pondre ce vrai faux hymne de la CAN. Que le Burida[1] libère son jeton, le moment venu.


Hier, c’était dans le stade Charles Konan Banny, à Yamoussoukro, où près de 19 948 spectateurs, dans cette enceinte de 20 000 places, descendaient un peu/beaucoup/souvent en coup du marteau ; surtout à la fin de cette rencontre Sénégal – Côte d’Ivoire que les Éléphants ont remporté 5 à 4 aux tirs au but. Plus de détails, par ici.

LA CÔTE D'IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU SUR LE SÉNÉGAL
Les Éléphants ont hissé haut le drapeau. ©️Tous droits réservés
LE SÉNÉGAL ASSOMME LA CÔTE D'IVOIRE DÈS LES PREMIÈRES MINUTES

Jusqu’à la 86ème minute de jeu, c’est la Côte d’Ivoire qui avait pris le coup du marteau et ce dès la 4ème minute. Tout de vert vêtu, le Sénégal ouvre la marque.

Sadio Mané, qui aurait dû prendre rouge sur son tacle sur Ibrahim Sangaré quelques minutes plus tard, s’amuse avec Oumar Diakité, Serge Aurier et Odilon Kossounou, titularisé en lieu et place d’Ousmane Diomandé, avant de servir Habib Diallo ; dont l’enchaînement contrôle de la poitrine et frappe du gauche finit au fond. Yahia Fofana n’y peut rien. Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 0.


Arrivés quelques minutes seulement avant le début de la rencontre prévue à 20 heures GMT, dans la capitale ivoirienne, certains spectateurs reçoivent la notification pendant qu’ils marchent vers le terrain.



D'autres encore n'ont pu y accéder avant une certaine heure malgré le fait qu'ils disposaient d'une accréditation.

Beaucoup encore se disent que c’est fini que le début du commencement de la fin. Mais c’était mal connaître les Ivoiriens. Jusqu’à la fameuse 86ème minute, les quelques tentatives de Seko Fofana (39ème minute) puis celle de Nicolas Pépé (76ème minute) sont vaines.

Côté Sénégal, Sadio Mané manque le coche à la 74ème minute. Chose que Franck Kessié ne manquera pas de faire.

FRANCK KESSIÉ ET LA CÔTE D’IVOIRE REVIENNENT D’ENTRE LES MORTS

Remplacé par un Jean Michaël Seri, des grands soirs, époque Nice 2015/2016, Franck Kessié, si souvent critiqué, n’est entré qu’à la 73ème minute. Juste après Sébastien Haller, dont l’entrée a été acclamée.



C’est lui qui d’une superbe passe en profondeur trouve Nicolas Pépé.

Cette fois-ci, l’ailier droit ivoirien tombe dans la surface après avoir été fauché par Edouard Mendy.

La sanction tombe. L’arbitre, M. Pierre Atcho, accorde un pénalty après consultation de l’assistance vidéo. Pénalty accordé.

C’est alors que le stade Charles Konan Banny, réveillé par la bonne décision arbitrale, prie/conspire/espère. Et pendant ce temps-là, Franck Kessié commande garba, met de l’huile dessus façon Wilfried Zaha, et son riz, paume avant d’enfin se décider à tirer.



Filet est plein. Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 1.



Dans les gradins, des spectateurs se sautent dans les bras, se congratulent, hurlent de joie avant de remercier Dieu, le Très Haut, le Miséricordieux. Fin du temps réglementaire.


LA CÔTE D’IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU
LA CÔTE D'IVOIRE DESCEND EN COUP DU MARTEAU SUR LE SÉNÉGAL
Coup du marteau. ©️Tous droits réservés

Dans les prolongations si crispantes que des supporters sénégalais ne tapent plus sur leur djembé, qui fendait le silence des cœurs battant la chamade, Yahia Fofana remporte un duel face à Sadio Mané.

C’est l’heure des tirs au but. Entre deux tours de terrain, la mascotte fait apprécier ses pas de danse.


Il est à peu près 22h45 quand la séance de tirs au but démarre.


Insoutenable pour certains supporters qui tentent de partir avant d’être gentiment bloqués par d’autres plus fous, plus courageux, plus masos certainement, tous les tireurs marquent le leur jusqu’à Moussa Niakhaté dont la frappe heurte le poteau de Yahia Fofana. Le portier ivoirien était pourtant battu. Première balle de match.

Le stade Charles Konan Banny exulte comme un seul homme !

Bis repetita quand à 22h57, quand la frappe éléphantesque Frank Kessié laisse Edouard Mendy sur pause. Figé, le portier sénégalais n’y peut rien.


La Côte d’Ivoire remporte la séance de tirs au but et se qualifie ainsi pour les quarts de finale.


Sorciers d’Akradio, prêtres, mais aussi imams, etc. Personne n’avait vu venir cette qualification au bout de la nuit, après la déculottée diffusée en mondovision face à la Guinée équatoriale il y a une semaine pile poil.


Personne n’aurait cru que le nouveau sélectionneur Emerse Faé, qu’Ils ont tenté de remplacer par Hervé Renard, réaliserait pareille performance.




Personne n’aurait cru que la chanson de Tam Sir aurait aussi bien marché.

Hier, à Yamoussoukro, dans la ville du premier président de la Côte d’Ivoire, les Éléphants, transcendés et accrocheurs, sortis avec le mental d’Houphouët, sont descendus en coup du marteau sur les Sénégalais.





Gbin, gbin, gbin.



Dommage que des incidents post-match aient gâté la fête avec des agressions à Dakar.



[1] Bureau Ivoirien du droit d’auteur.

« Osimhen, Osimhen, Osimhen ! », scande un partie du stade Félix Houphouët-Boigny.

Dans ce Plateau, ce quartier d’affaires anormalement animé en ce samedi soir, c’est doublement inhabituel. D’abord parce que les chauves-souris qui décollent vers 18 heures pour rejoindre leur quartier sont les seules à faire autant de bruit, au Plateau, plus que ces centaines de voitures à l’arrêt, au moment de la descente. Et ensuite, parce que depuis le début du tournoi, le Ballon d’Or africain 2023 est véritablement la seule star qui joue à son niveau.



Alors oui forcément, ça mérite des acclamations : « Osimhen, Osimhen, Osimhen ! »

Retour sur la Masterclass offerte par Victor Osimhen et le Nigeria pour battre le Cameroun : 2 à 0.



VICTOR, OSIMHEN ! VICTOR, OSIMHEN ! ÇA A CHAUFFÉ !

VICTOR OSIMHEN ET LE NIGERIA S'OFFRENT LE CAMEROUN SUR UN PLATEAU
Victor Osimhen ne s'est pas caché derrière son masque. ©️Tous droits réservés

Au moment où M. Jiyed Redouane, l’arbitre marocain de ce classique, de ce Nigeria – Cameroun, donne le coup d’envoi du match à 20 heures GMT, il n’y a qu’un seul buteur sur le terrain. Si Victor Osimhen est bel et bien là, à la pointe de l’attaque des Super Eagles, Vincent Aboubakar, lui, est sur le banc des remplaçants.

Le meilleur buteur de la CAN 2021, avec huit réalisations, revient de blessure. Alors forcément, Rigobert Song a décidé de le préserver pour le faire entrer plus tard. À la 77ème minute de jeu par exemple, quand le score n’était encore que de 1-0.


Oui c’est le Nigeria qui a dominé les débats avant de trouver la faille.


9ème minute de jeu. Mal inspiré à deux reprises, Fabrice Ondoa manque ses sorties aériennes. Résultat : le défenseur central Semi Ajayi en profite pour marquer et faire aussi bien que son compère Troost-Ekong ; auteur du pénalty victorieux contre la Côte d’Ivoire. Nigeria 1 – Cameroun 0, pense-t-on mais la VAR annule le but. Fausse alerte et ouf de soulagement pour ce Cameroun disposé dans une formation ultra-défensive : un 5 – 2 – 3 particulièrement déséquilibré.

Le déséquilibre, Victor Osimhen le provoque et profite d’Oumar Gonzalez, placé dans l’axe de la défense, avec Christopher Wooh et Jean-Charles Castelletto.

Si le premier a semblé pouvoir répondre au défi physique imposé par l’avant-centre nigérian au tout début de la rencontre, le second s’est malheureusement illustré dans le mauvais sens.

OMAR THE WIRE > OUMAR GONZALEZ

36ème minute de jeu. La touche faiblement exécutée par Castelletto met Oumar Gonzalez dans l’embarras. Pressé par Victor Osimhen, le défenseur camerounais cède, commet une erreur comme Ousmane Diomandé avant lui, le Nigérian garde ensuite toute sa lucidité pour servir Ademola Lookman : fort ! Nigeria 1 – Cameroun 0.


VICTOR OSIMHEN ET LE NIGERIA S'OFFRENT LE CAMEROUN SUR UN PLATEAU
Look, man! We are going to win! ©️Tous droits réservés

Le jeu tout sauf extraordinaire du Nigeria, ultra-discipliné, a suffi à trouver la faille dans un Cameroun ; qui manque d’idées et de mouvements. Olivier Ntcham essaie bien de temps à autre d’allonger le jeu pour sauter le bloc d’en face mais il manque souvent de précision. Mi-temps : Nigeria 1 – Cameroun 0.


VICTOR OSMIHEN SE GLISSE DANS LA PEAU DE DIDIER DROGBA

La seconde mi-temps ? On prend les mêmes et on recommence. Toujours pas de Vincent Aboubakar donc mais qu’importe : Victor Osimhen continue sur sa lancée.

Appels, pressing, détermination, etc. Que l’assistant vidéo des Éléphants en fasse une compilation de son match pour montrer ça à nos attaquants de pointe.


Dans l’utilisation intelligente et à bon escient de sa puissance physique, on dirait même Didier Drogba saison 2009/2010 à Chelsea et son second titre de meilleur buteur de Premier League ! C’est simple : il est partout sauf sur le second but.


90ème minute de jeu. Le Nigéria trottine latéralement sur le coup franc joué à deux entre l’indispensable Calvin Bassey et Ademola Lookman. Ce dernier trouve Alex Iwobi.

Repositionné en relayeur, l’ancien ailier d’Arsenal a vu Calvin Bassey sur le flanc gauche. Sa remise lui offre la possibilité de centrer en une touche pour la reprise d’Ademola Lookman. Fabrice Ondoa n’y peut rien. L’apathie de ses défenseurs l’a tuée. Nigeria 2 – Cameroun 0.



ET MAINTENANT PLACE À DROGBA ET L’ANGOLA

Jusqu’au sifflet final, le score n’évolue plus. La sortie du numéro neuf masqué nigérian remplacé par Paul Onuachu n’est qu’un rappel : Victor Osimhen est le joueur que Mohamed Salah pense être pour son pays. La position sacrificielle qu’il a adoptée tout au long du match est là pour le rappeler ; si besoin est.

Au fond, le Nigeria était beaucoup trop fort pour le Cameroun qui manquait d’inspiration, de joueur capable d’animer le jeu, porter le danger dans la surface adverse. Bref, il manquait trop de choses mais pas le soutien de leurs supporters qui les ont soutenus tout en oubliant les victimes de ce prédateur sexuel qui fait la Une dans l'actualité camerounaise.


VICTOR OSIMHEN ET LE NIGERIA S'OFFRENT LE CAMEROUN SUR UN PLATEAU
Mission accomplie : le message est passé. ©️Tous droits réservés

À Osimhen, il ne lui manquait que le trophée d’homme du match, finalement remporté. Mais qu’importe avant d’affronter l’Angola, le 2 février prochain à 17 heures GMT, Victor Osimhen a eu droit à une accolade puis une petite course avec son idole, un certain Didier Drogba ; venu le chercher pour une interview post match.



Que du bonus pour celui que le Félicia avait acclamé à coups de : « Osimhen, Osimhen, Osimhen ! »



« Il est là ! », crient en chœur ces membres d’une famille sapée comme jamais pour accueillir l’enfant prodigue de retour.

Que ce soit une fille ou un garçon, ils restent souvent bouche bée, tout simplement incapables d’analyser/décortiquer/noter la tenue de ces proches souvent beaucoup mieux habillés qu’eux. Idem pour ceux qui accompagnent les voyageurs, ceux et celles qui repartent avec les valises de 23 kilos chacune, remplies de boule d’attiéké et de souvenirs.

Un jour peut-être, tu sauras, tu sauras pourquoi et comment pareille Fashion Week est organisée en plein aéroport Félix Houphouët-Boigny ; au milieu de ces fils et filles du pays qui rentrent. Il suffit parfois que des parents déçus les voient pour tout oublier, tout pardonner.

Ce soir, lorsque des supporters camerounais, qui pour certains auront mis la lumière sur le scandale des agressions sexuelles, qui secouent actuellement le Cameroun et la Toile d’Afrique francophone, verront Vincent Aboubakar, annoncé forfait pour la CAN 2023 mais finalement présent, enfiler la verte tenue du Cameroun pour affronter les Super Eagles du Nigeria, ils oublieront toute la souffrance ou presque. Gros plan sur le retour du fils prodigue.


NIGERIA - CAMEROUN : VINCENT ABOUBAKAR, LE RETOUR DU FILS PRODIGUE
Mola, ça y est dans ta main. ©️Tous droits réservés

SANS VINCENT ABOUBAKAR, LE CAMEROUN A EU ÉNORMÉMENT DE MAL

Dire que le Cameroun a peiné pour obtenir sa qualification est un doux euphémisme. Face aux Gambiens contre lesquels Seko Fofana avait inscrit un another banger, les Lions Indomptables ont souffert et surtout ont pu compter sur les nombreuses parades décisives de Vincent Ondoa ; que Song a justement préféré à Andre Onana aka Monsieur jet privé.

C’est un miracle que le portier remplaçant ait gardé ses cages inviolées.

C’est un miracle encore mais cette fois-ci pour les Gambiens que la frappe du gauche de Georges-Kévin Nkoudou se soit écrasée sur la barre en seconde mi-temps ; à la 49ème minute de jeu pour être précis.

Quelques minutes plus tard seulement Karl Toko-Ekambi, installateur de climatiseur sur le sol algérien, et uniquement là-bas, à ses heures perdues, ouvre le score. C’est le début d’un chassé-croisé entre les Gambiens et les Camerounais.

Par deux fois, les Scorpions, surnom de l’équipe nationale gambienne, font la différence et mènent 2 à 1.



UN VOLTE FACE SIGNÉ WOOH

Le miracle arrive par deux fois, d’abord sur un contre son camp gambien mais surtout sur une tête de Christopher Wooh. Le genre de volte-face que même le père John Woo n’aurait pas imaginé. Gambie 2 – Cameroun 3.



Ce match est un juste rappel que le football se joue à 11 contre 11. Et à la fin, c’est le Cameroun qui gagne.

 

C’est dans ce groupe-là, avec lequel Samuel Eto'o a pleuré à la fin du match, que Vincent Aboubakar a récemment fait son retour.

 


VINCENT ABOUBAKAR, UNE SAISON AU PURGATOIRE

NIGERIA - CAMEROUN : VINCENT ABOUBAKAR, LE RETOUR DU FILS PRODIGUE

Dire que la saison de Vincent Aboubakar a été de tout repos est un second euphémisme.

Contraint de quitter l’Arabie Saoudite et Al-Nassr, suite entre autres à l’arrivée d’un certain Cristiano Ronaldo, le meilleur buteur de la CAN 2021, avec huit réalisations, a signé dans un club où il avait déjà évolué plusieurs : le Besiktas Istanbul. Nous sommes en janvier 2023 et le goleador comme à son habitude inscrit un de ses buts qui fait le tour du monde.



TÊTE DE TURC

Mais l’histoire tourne mal par la suite surtout quand le club stambouliote annonce la suspension de cinq joueurs de l’équipe première parmi lesquels figurent : Valentin Rosier, Rachid Ghezzal, mais aussi Jean Onana, Eric Bailly et Vincent Aboubakar. Le motif mis en avant est celui de « l’incompatibilité avec l’équipe ».

Pour d’autres, il faut chercher des poux dans les cheveux qu’il a refaits.



Telle une permanente, la rumeur enfle. Voici donc le natif de Yaoundé obligé de la démentir :

« Je n’ai eu aucun traitement cette saison. Je me suis fait faire les cheveux en été, après la fin de la saison dernière et avant le début de la pré-saison. »

Ce n’est que la seconde polémique à laquelle il sera mêlé ; après sa célébration couillue devant l’entraîneur du Dynamo Kiev qui avait affronté « une sélection africaine », plutôt que Besiktas.



Ce n’est pas la première fois que Vincent Aboubakar l’ouvre et/ou ferme des clapets.

 

ABOUCHOUCHOU, LE CHOUCHOU DES CAMEROUNAIS


Si Vincent Aboubakar, Abouchouchou, de retour de blessure donc, est autant le chouchou des fans camerounais, c’est d’abord parce qu’il marque. Et souvent dans les rencontres de prestige, il y a eu pêle-mêle : 

- l’enchaînement victorieux, amorti de la poitrine puis reprise de volée, lors de la finale de la CAN 2017,



- l’audacieux lob astucieux lors du deuxième match de poule du groupe G face à la Serbie,



- ou encore, le but victorieux lors de la victoire de prestige face au Brésil, bis certes, mais Brésil quand même. Avant d'être expulsé pour un second carton jaune.



Quand il ne parle pas avec ses pieds, le trentenaire passionné d’écriture et de métaphysique le fait avec sa bouche. Et personne n’est à l’abri, pas même ses coéquipiers.

 

Ce soir face au Nigeria de Victor Osimhen, sorti deuxième du groupe A, celui d’où la Côte d’Ivoire est sortie miraculeusement, Rigobert Song, dont les jours sont à priori comptés, mais aussi Captain Zambo Anguissa et tous les autres compteront sur lui : le fils prodigue. Celui dont la seule présence illumine les visages de ceux qui à la bouche ont les mots suivants : « Il est là ! »




 

bottom of page