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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« […] L’égalisation ivoirienne de Simon Adingra, le prodige des Éléphants ! […] », hurle Lilian Gatounes dans le micro de Canal.

Nous sommes le 3 février 2024, jour de match, jour défaite, du Mali, mais surtout jour de naissance : celui de l’égalisateur Simon Adingra. Retour sur le jour où il est devenu le nouveau symbole de la Côte d’Ivoire qui plie mais ne rompt.

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE
L'amour du maillot.

PAS DE SIMON ADINGRA POUR DÉMARRER

Qu’on ne s’y trompe pas, ce Mali – Côte d’Ivoire est plus qu’un match, un simple quart de finale de CAN, plus qu’un derby.

Bien que les deux sélectionneurs, le natif d’Abidjan Éric Chelle et celui de Nantes, Emerse Faé, jouent l’apaisement, les récentes tensions diplomatico-militaires, et ces 49 militaires ivoiriens arrêtés sur le sol malien, en juillet 2022 avant d’être relâchés, en mai 2023, rendent la tâche compliquée.

LES NERFS SONT TENDUS

Et sur la verte pelouse du stade de la paix de Bouaké, rempli à ras bord, les nerfs sont tendus, les fautes sont légion. Particulièrement côté ivoirien.

Odilon Kossounou, lui seul, en fait deux. La première, Yahia Fofana l’a rattrapée en arrêtant le pénalty qu’il a provoqué (17ème minute). Sur la seconde malheureusement, personne n’y peut rien. Le longiligne défenseur, qui aime porter le ballon vers l’avant, est expulsé après un second avertissement (43ème minute).

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE
Par ici, la sortie.

Rien n’est jamais facile, ni aisé avec ces miraculés d’Éléphants de Côte d’Ivoire.  Et pendant qu’Emerse Faé multiplie les changements pour passer d’un 4 – 3 – 3 à 5 – 3 – 1, Simon Adingra, lui, observe depuis le banc de touche.

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE
Formation pour défendre, quand tu vois tu sais.

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE

Les différentes entrées de Wilfried Singo puis Sébastien Haller et Willy Boly apportent une certaine stabilité à une équipe qui coulisse, défend en bloc.

Mais, à force de colmater les brèches, il y a cette petite porte qu’on oublie de fermer à double tour. C’est par celle-ci que Nene Dorgeles, à qui certains excités de la Toile reprocheront plus tard d’être né…à Yopougon, se glisse.


L’ailier malien, qui était sur les tablettes de Manchester « FC Observation » United il y a quelques semaines de cela, efface Franck Kessié avant de nettoyer à la 71ème minute la lucarne de Yahia Fofana ; circonspect. Mali – Côte d’Ivoire : 1 – 0 ! 

Bamako explose de joie pendant quelques minutes.

SIMON A DIT ÇA NE SE PASSERA PAS COMME ÇA

Jusqu’à son entrée en jeu, en lieu et place de Jean Michael Seri, à la 86ème minute, Simon Adingra n’avait rien fait de remarquable, lors de 24ème édition de la CAN, au sens propre du terme. Ni passe décisive, ni de but.

Dans ces conditions, le filiforme ailier ivoirien ne pouvait faire pire : c’était déjà gâté. Comme on dit : « L’eau qui est versée on peut plus ramasser ! »


Les Maliens, il a fallu les ramasser à la petite cuillère quand le numéro 24 des Éléphants, avec ce ballon qui lui colle aux crampons, s’est pointé dans la surface, après avoir poursuivi son effort comme si Seko Fofana allait lui refaire la passe plutôt que shooter, a poussé le ballon relâché par le portier malien d’un pointu.

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE
Power pointe du pied.

Et Lillian Gatounes de s’égosiller, dans le vacarme du stade, le brouhaha national :

« […] L’égalisation ivoirienne de Simon Adingra, le prodige des Éléphants ! […] »

La Côte d’Ivoire a peut-être des Adinkra, ces figures visuelles porteuses de sens et de signification, qu’on se fait tatouer sur le poignet ou au « verso » du bras. Mais elle n’avait pas encore d’Adingra.

La suite, on la connaît. Oumar Diakité, la version plus extravertie du premier jeune buteur, sort des Maliens abasourdis et mauvais perdants.

Quelques jours plus tard, le natif de Yamoussoukro, lui, délivre la passe décisive à Sébastien Haller qui offre à la Côte d’Ivoire sa 3ème CAN, la plus belle.

Et le passeur décisif, lui, est élu meilleur joueur de la finale.


Depuis, la vie du héros national est tout sauf un long fleuve tranquille à Brighton.


LA CHRONIQUE DE BRIGHTON 

ET SIMON DEVINT LE NOUVEL ADINGRA DE LA CÔTE D’IVOIRE
Quand tu cherches à retrouver ton sourire d'antan.

Beaucoup trop souvent laissé sur le banc des remplaçants, le fin dribbleur suscite les convoitises ; malgré les deux buts seulement inscrits en championnat.

De nombreux clubs auraient pris des renseignements pour connaître les conditions d’une future acquisition de ses services, parmi lesquels Leipzig et l’Olympique de Marseille. Mais le remplaçant - sur 10 des 16 matchs qu’il a disputés en Premier League - aurait décliné.



Ce qui n’est pas le goût de certains internautes ivoiriens.



Peut-être qu’ils le voient trop haut, qu'il ne l'est en ce moment dans le creux de la vague, peut-être qu’ils aimeraient tout simplement revoir cet Adingra, meilleur joueur de la CAN 2023, briller à l’international. Comme ce 3 février 2024 où il a fait lâcher à Lilian Gatounes : « […] L’égalisation ivoirienne de Simon Adingra, le prodige des Éléphants ! […] »



 

Dernière mise à jour : 30 janv.

« Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! », affirment les experts Babi.

C’était le 22 janvier 2024, après que Emilio Nsue et la Guinée équatoriale aient pris malin plaisir à s’amuser avec la Côte d’Ivoire. La colère déliant les langues, certains pointent du doigt Christian Kouamé, qui ne sera plus titularisé dans la compétition, et ses maladresses, d’autres, Nicolas Pépé et son manque de vice, qui l'empêche de s'écrouler dans la surface en première mi-temps.

Celui qui aurait pu permettre aux Éléphants d’obtenir un pénalty, d’ouvrir le score, sauver l’honneur même. Le meilleur joueur ivoirien de la CAN 2021 aura l’occasion de se rattraper quelques jours plus tard face au Sénégal voisin.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Les Sapeurs Pompiers du Plateau ont aimé. ©Getty Images

NICOLAS PÉPÉ ET LES PÉNALTYS, UNE HISTOIRE D’AMOUR

La longue histoire d’amour entre Nicolas Pépé et les Éléphants de Côte d’Ivoire, avec lesquels il a inscrit 10 buts en 46 matchs, a émaillée de hauts et débats. Comme celui ce pénaltygate en 2019.

« Celui qui obtient la faute ne tire pas le pénalty. », entend-on systématiquement lorsque la faute est obtenue et que l’arbitre d’un bras ferme désigne le point de pénalty.

PALABRE N’EST PAS BON

Côte d’Ivoire – Niger, qualifications pour la CAN 2021, novembre 2019. 

Nicolas Pépé obtient un pénalty et s’apprête à le tirer quand Max-Alain Gradel en décide autrement. Les deux coéquipiers s’embrouillent, façon une certaine chaîne cryptée un jour de pluie ; à la 23ème minute.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Toujours suivre son Pépé. On ne sait jamais. ©Tous droits réservés

Il faut l’intervention onusienne de Franck Kessié avant que…le porteur du ballon, Gradel, ne le manque.


En seconde mi-temps, Roger Assalé, qui a méchamment disparu de la circulation, prend le ballon. Nouveau pénaltygate avec Franck Kessié qui s’empare du ballon et lui, inscrit le seul et unique but de la rencontre. Côte d’Ivoire 1 – Niger 0.

Quelques années plus tard, le numéro 8 ivoirien prendra encore ses responsabilités ; plus lourdes cette fois-ci.

LE PEUPLE A PARLÉ, NICOLAS PÉPÉ A PLONGÉ

29 janvier 2024, Yamoussoukro. C’est dans le stade de feu Charles Konan Banny, que la Côte d’Ivoire, désormais entraînée par Emerse Faé, commence sa rédemption et met en lumière un travailleur de l'ombre : Jean Michael Seri.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Une Seri nommée Jean Michael. ©Tous droits réservés

Mais celle-ci démarre mal, puisque Habib Diallo, bien servi par Sadio Mané, réalise un superbe enchaînement contrôle frappe. Le Sénégal mène dès…la 4ème minute. 

Et malgré les tentatives ivoiriennes, le score ne bouge pas.


Entré à la 65ème minute, en lieu et place d’Oumar Diakité, Nicolas Pépé manque son premier face à face avec Edouard Mendy.


Ensuite, un nouvel entrant, un certain Sébastien Haller, tente de servir en profondeur, Christian Kouamé. Mais ce dernier rate son contrôle. Placé en embuscade, Nicolas Pépé récupère la gonfle.

Le revoilà dans la position que face au Nzalang Nacional. La petite voix des fans ivoiriens mécontents lui souffle à l’oreille : « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! ».

Plonger ou ne pas plonger, telle est la question ? Edouard Mendy lui facilite la tâche en le fauchant dans la surface. Carton jaune ! Le peuple a parlé, Nicolas Pépé est tombé pour le plus grand bonheur de Franck Kessié, autre entrant, qui prend tout son temps pour égaliser : Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 1. 

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Plat du pied sécurité. ©Tous droits réservés

REMUNTADA : LES ÉLÉPHANTS POSENT LA PREMIÈRE PIERRE


En s’écroulant ainsi, Nicolas Pépé a posé la première de la remontada christique et historique. La Côte d’Ivoire l’emporte aux tirs au but : 5 à 4.

La suite, de l’égalisation de Simon Adingra, à la jambe tendue victorieusement de Sébastien Haller, en passant par la petite déviation d’Oumar Diakité, c’est une succession de miracle sur miracle. Les voies des supporters sont impénétrables. Surtout ceux qui disaient que « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! »




Dernière mise à jour : 29 janv.

Les boules vides du tirage au sort de la CAN 2025, à peine rangées, les élus, Youssouf Hadji, Joseph Yobo, Aliou Cissé et Serge Aurier, remerciés, place aux supputations, aux souvenirs.

Les premières vont déjà bon train, chacun y va de son petit pronostic…alors qu’il reste 328 jours avant le démarrage de la meilleure compétition de football, après la coupe du Monde.

Les seconds, les souvenirs donc, ne sont jamais bien loin.

Dans le train des réminiscences du passé, tout le monde y monte, puis descend aussitôt au prochain arrêt. Ce sont généralement les plus jeunes qui en sortent, dès que le joueur - qu’il admirait autrefois - est en méforme.

Et puis, il y a ceux et celles qui n’ont jamais quitté le train, qui sous le siège voyageur, ressortent le vieux cahier carnet poussiéreux de célébrations. Comme celles qui ont suivi la victoire des Éléphants sur le Cameroun.


C’était il y a 10 ans jour pour jour, le 28 janvier 2015. Ou le jour où Max-Alain Gradel renvoya le Cameroun à la maison. Petit génie.

CAN 2015 : ET GRADEL RENVOYA LE CAMEROUN À LA MAISON
On va mouiller le maillot et mailler. ©Tous droits réservés

GRADEL DÉJÀ BUTEUR AVANT LE CAMEROUN

La souffrance avant la délivrance semble être la marque de fabrique des ivoiriens lorsqu’il s’agit de remporter la CAN. Ils n’ont pas attendu la CAN 2023 pour faire souffrir, calculer leurs supporters masos. Relation toxique quand tu vois, tu sais.


La CAN 2015 disputée en Guinée équatoriale n’y échappe pas.


D’emblée, c’est face à la Guinée. Les nerfs tendus de Gervinho lui valent une expulsion qui aurait pu coûter cher si Seydou Doumbia n’avait pas égalisé en fin de seconde période. Les deux équipes se séparent donc sur un score de parité : 1-1.

Ensuite, c’est le Mali – qui on le rappelle n’a jamais gagné la CAN.

Là encore, c’est une égalisation tardive à la 87ème minute de…Max-Alain Gradel. Encore un match nul : 1-1. La qualification se jouera donc face au Cameroun.

GRADEL AU MAX

CAN 2015 : ET GRADEL RENVOYA LE CAMEROUN À LA MAISON
Du brassard à la brasserie, il n'y a qu'un Yaya. ©Tous droits réservés

C’est dans le Nuevo Estadio de Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, que le choc se dispute.

D’un côté le Cameroun de Stéphane Mbia et de l’autre la Côte d’Ivoire du quatre fois Ballon d’or africain : Yaya Touré. Le brassard de capitaine, il l’a récupéré et c’est lui qui, accompagné de son frère, guide les jeunes loups parmi lesquels Serge Aurier, Éric Bailly ou encore Wilfried Kanon.


Et au milieu d’eux, de ces deux générations, il y a les jeunes vieux expérimentés. Ceux qui ont vécu les différentes humiliations régulières et qui savent donc ceux qu’une défaite coûterait.


C’est peut-être pour ça, pour épargner des fans au bord de la crise, que Max-Alain Gradel a mis tout ce qu’il pouvait dans cette frappe du droit à la 36ème minute. Fabrice Ondoa plonge certes mais le ballon termine sa course dans les filets camerounais. Quel but, quelle frappe, quelle délivrance !


Les Lions Indomptables tenteront bien de revenir au score mais entre maladresse des uns et adresse de Sylvain Gbohouo, le score ne bouge plus d’un iota. La Côte d’Ivoire l’emporte et renvoie par la même occasion le Cameroun chez lui. De bonne augure pour la suite.

LA SUITE APPARTIENT À L’HISTOIRE

Après le Cameroun, c’est à l’Algérie (3-1), puis à la République Démocratique du Congo, sur ce même score cinglant, de tomber l’une après l’autre avant la finale face au Ghana voisin.

La suite appartient à l’histoire qui ne retient que les vainqueurs.

Cette CAN 2015, si les Ivoiriens l’ont remportée, c’est grâce à Hervé Renard, et son solide 3 – 4 – 3, au groupe qui a su ensemble atteindre cette deuxième étoile et aussi à Max-Alain Gradel, « Petit Génie ».


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