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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Ce que tu n’as pas (encore) vu, faut pas dire ça n’existe pas ! », dit-on dans le pays hôte de la CAN 2023 miraculeusement qualifié après la victoire du Maroc face à la Zambie (1-0).

Les scènes de liesse diffusées en mondovision à peine parfaitement rangées dans la boîte à souvenirs de la CAN de l’hospitalité, c’est une nouvelle « dinguerie », un nouvel épisode fou.



Tiens-toi bien : la Fédération Ivoirienne de Football aurait demandé le prêt d’un certain Hervé Renard, double champion d’Afrique avec la Zambie en 2012 puis avec la Côte d’Ivoire, trois ans plus tard. Bien que les pourparlers n’aient apparemment pu aboutir, l’information même pose mille et une questions. Plus de détails par ici.


HERVÉ RENARD : EN CÔTE D'IVOIRE, LE BONHEUR EST DANS LE PRÊT
Tomber la chemise : saison 2, épisode 225. ©️Tous drotis réservés

CHAQUE JOUR ON SE RÉVEILLE, Y A NOUVEAU DOSSIER EN CÔTE D’IVOIRE

La déculottée suivie d’émeutes post match Guinée Équatoriale – Côte d’Ivoire, le limogeage de Jean-Louis qui avait fini par prodigieusement à Gasset l’opinion publique, la prise de fonction de l’ancien international Emerse Faé, associé avec le désormais ex-consultant de Canal, Guy Demel, la Côte d’Ivoire avait empilé les dossiers chauds et brûlants, mais il restait une petite place en haut de la pile.

Et c’est l’Équipe qui a révélé le nom du dernier dossier.



Il est un peu plus de 16 heures GMT quand le quotidien sportif français balance une bombe que même Oppenheimer, le père de la bombe atomique et ce magnifique biopic réalisé par Christopher Nolan, n’aurait pas pu construire.



La Fédération Ivoirienne de Football, jamais à court d’idées (mauvaises), aurait appelé la Fédération Française de Football pour solliciter le prêt de l’actuel sélectionneur des Bleues, Hervé Renard donc, afin que ce dernier reprenne en main l’équipe nationale de Côte d’Ivoire pour la mener à la victoire finale. Rien que ça.

DIALLO UN APPELLE DIALLO DEUX

Tu ignores si c’est le président de la Fédération Ivoirienne de Football, Idriss Diallo, qui lui-même a composé le numéro de son collègue français, Philippe Diallo, qui a remplacé Noël Le Graët, qui a démissionné l’année dernière suite à mille et une polémiques notamment les messages à caractère sexuel qu’il aurait envoyés et le climat toxique qu’il aurait créé. Toujours est-il que l’information, le fait même de vouloir recourir aux services de l’ancien entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire, quelqu’un qui connaît la maison et ses rouages donc, témoigne surtout du fait que la FIF panique. On dirait un consommateur non averti qui réalise un panic buy un jour de soldes. Dès l’annonce de la nouvelle, vraie fausse blague, des voix montent au créneau, notamment dans des space Twitter où souvent certains crient davantage qu’ils n’écoutent les autres. Chacun a son avis sur la demande de prêt d’Hervé Renard.



Au-delà même de l’incongruité de la chose, voire de l’absurdité, cette sollicitation de dernière minute pose ressemble étrangement à d’autres coups de cœur ; tentés dans un passé plus ou moins récent. Liste non exhaustive.

LE RENARD PASSE, PASSE, LA CÔTE D’IVOIRE À SON TOUR TENTE SA CHANCE

HERVÉ RENARD : EN CÔTE D'IVOIRE, LE BONHEUR EST DANS LE PRÊT
Drogba aussi c'était l'homme. ©️Tous droits réservés

Avant la Côte d’Ivoire, d’autres, qu’ils soient dirigeants de club ou coachs ont tenté pareil pari avec des fortunes diverses et variées.

Saison 2011/2012. Recruté en grande pompes par le Chelsea de Roman Abramovitch, le portugais André Villas-Boas, après Porto, marche ainsi sur les traces d’un certain José Mourinho. Sauf que le Special Two, surnom de l’usurpateur, fait mal à sa propre équipe où Didier Drogba ait souvent mis de côté.

Finalement, l’oligarque russe se sépare de lui contre une indemnité de départ de 30 millions d’euros selon 20 minutes. Auxquels s’ajoutent les 15 millions versés à Porto au moment de son recrutement. Ça fait cher le coup de folie.

Heureusement que derrière, Roberto Di Matteo remporte la Champions League bien aidé par Dahizoko ; auteur de l’égalisation puis du pénalty victorieux.



Coupe du Monde 2014. Après avoir notamment battu l’Espagne lors d’un match incroyable remporté 5 à 1, les Pays-Bas affrontent en huitièmes le Costa Rica de l’élégant capitaine/meneur de jeu Bryan Ruiz.

Les deux équipes n’ayant pu se départager au terme du temps réglementaire, 0 à 0, ce sont les tirs au but qui le feront. Sauf que Louis Van Gaal a une idée complètement folle derrière la tête. Le tacticien néerlandais sort Jasper Cillessen et le remplace par un autre gardien, spécialiste en la matière : Tim Krul.



Résultat : le nouvel entrant permet aux siens de qualifier pour le tour suivant. Coup de poker réussi.


Saison 2015/2016. Cette fois-ci, c’est un autre maître tacticien qui est au cœur de l’action mais côté victime cette fois-ci. Victime des mauvais résultats du Real Madrid, Rafael Benítez, peu de temps après son arrivée estivale, est remplacé en janvier 2016 par un certain Zinedine Zidane. La suite, on la connaît sur le bout des doigts : son Real Madrid, emmené alors à l’époque par Gareth Bale, Karim Benzema, Cristiano Ronaldo, en un acronyme : la BBC, réalisé le triplé en Champions League de 2016 à 2018.



Dernier exemple, toujours avec le Real et la saison 2015/2016. Mécontente que son entraîneur Julen Lopetegui ait accepté de remplacer Zidane, la Fédération Espagnole de Football se sépare de lui et ce à quelques jours seulement de la Coupe du Monde 2018. Au final, Fernando Hierro, l’entraîneur remplaçant, porte l’Espagne jusqu’aux huitièmes de finale qu’elle perd contre la Russie aux tirs au but : 4 à 3. Et pendant ce temps-là, Kylian Mbappé et la France s’asseyent sur le toit du monde.



Tous ces exemples mis bout à bout montrent une chose : aucun changement brutal et brusque, que ce soit de joueur ou d’entraîneur, ne garantit une victoire.


Bien sûr qu’il ne faut pas apprécier cette histoire par le prisme de la couleur, le fameux sorcier blanc qui vient sauver l’Afrique, bien sûr que tu aurais été derrière la Séléphanto en cas de prêt accordé. Mais là n’est plus la question puisque le verdict est tombé et que le principal intéressé s’est exprimé.


« Les négociations n’ont pas abouti favorablement, c’est que cela ne devait pas se réaliser. J’aurais adoré mais le destin en a choisi autrement. » a notamment déclaré Hervé Renard au micro de Canal+. Fin de l’épisode d’une CAN qui n’a pas encore dit son dernier mot, qui n’est pas à l’abri d’un rebondissement.

Le plus beau serait que la Côte d’Ivoire l’emporte face au Sénégal ce lundi 29 janvier 2024 à 20 heures GMT à Yamoussoukro. Tout est possible au pays de : « Ce que tu n’as pas (encore) vu, faut pas dire ça n’existe pas ! » Allez les Éléphants !



« Le renard passe passe. Chacun à son tour chez le coiffeur Mamadou. », dit-on au pays des comptines et/ou récitations qu’il fallait connaître sur le bout des doigts. Mention spéciale à René Caillé.

Cette maxime, ce renard qui passe deux fois, c’est l’autre version de : « Rira bien qui rira le dernier ! »

Il y a un an jour pour jour, le 22 novembre 2022 donc, une courageuse et talentueuse Arabie Saoudite déjouait les pronostics et battait l’Argentine d’un certain Lionel Messi. Le tout grâce, entre autres, au coach saoudien Hervé Renard, aujourd’hui en charge de l’équipe de France féminine de football, à la tactique bien huilée.

Retour sur le jour où le Renard envoya Lionel Messi chez le coiffeur Mamadou.

QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Échec et mat. ©️Tous droits réservés

DAVID CONTRE GOLIATH VERSION QATARI
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Déséquilibre, ouais c'est bon ! ©️YouTube

Avant cette rencontre Argentine – Arabie Saoudite, comptant pour le groupe C de la coupe du Monde Qatar 2022™, il eut pareil combat déséquilibré dans cette même région du Moyen-Orient ; plus précisément dans la Vallée des Térébinthes, située en Israël : David contre Goliath.

Avec ce futur roi d’Israël qui vainquit un géant, uniquement armé de sa fronde. Avec ce Dieu qui guide ces pas.

C’était il y a longtemps fort longtemps, en 1013 avant Jésus-Christ selon nos informations.

En entrant dans ce stade Lusail, rempli à ras bord 98,92% avec ces 88 012 spectateurs, les Argentins auraient dû s’en rappeler. Mais bon ligaments croisés tu connais

LIONEL MESSI OUVRE LE SCORE

Ne comptant que sur « le plus grand marcheur blanc de tous les temps », l’Albiceleste, disposée en 4-4-2 classique, se rue vers les buts saoudiens gardés par Mohamed Al-Owais, auteur d’une grosse performance ce jour-là ; bien aidée par ses coéquipiers disposés en 4 – 1 – 4 -1.

Il faut dire que ce jour-là, Hervé Renard a ligné son équipe de telle sorte qu’il y ait le moins d’espaces possibles.

Mais cela n’a pas suffi puisque Lionel Messi ouvre le score après un pénalty obtenu pour une faute sur le toujours discipliné et stoïque Leandro Paredes à la 10ème minute de jeu. Argentine 1 – Arabie Saoudite 0.

Puis c’est autour de l’Intériste Lauturo Martinez de conclure une action mais son but est refusé pour hors-jeu à la 19ème minute de jeu. L’Arabie Saoudite l’a échappée belle. On se dit alors que ce match sera une promenade de santé pour les Argentins. Faux !

AVEC RENARD, LES SAOUDIENS USENT ET ABUSENT DU HORS-JEU

Jouant avec le feu, et notamment le hors-jeu, les Saoudiens parviennent ainsi à mettre hors-jeu Di Maria, puis Lionel Messi, qui avait pourtant réalisé un doublé. Au total, ce sont trois buts qui seront ainsi refusés.

Sûre de sa force et surtout de son Messi, l’Argentine rentre aux vestiaires.

Et pendant ce temps-là, Hervé Renard, lui, fait trembler les murs.

LE DISCOURS DE MAÎTRE RENARD
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
En tout cas, il a eu discours avec ses joueurs. ©️YouTube

À la mi-temps, devant ses joueurs timides, Maître Renard, chemise blanche indémodable et sneakers de ville Louis Vuitton à la mode, par l’odeur d’un potentiel exploit alléché, tint à peu près ce langage :

« […] La dernière fois, Messi, au milieu de terrain, il a la balle, et toi, tu restes face à la défense ! Tu veux qu’Ali aille le marquer au milieu ? Prends ton téléphone, t’as qu’à faire un selfie avec lui si tu veux ! […] », joignant le geste à la parole. Et pendant ce temps-là, un traducteur recrache ses paroles avec le ton et la manière.

Moqué et passé depuis à la postérité, ce discours révèle deux choses :

primo, Hervé Renard n’a clairement pas fait anglais en langue vivante 1, mais qu’importe puisque le message est passé comme il le reconnaîtra lui-même plus tard ; petit sourire aux lèvres.

Et secundo, on comprend encore mieux pourquoi autant d’ivoiriens regrettaient le départ, en mai 2015, de ce solide meneur d’hommes, quelques mois seulement après avoir permis à la Côte d’Ivoire de remporter son second festival de CAN.

Selon un article de Jeune Afrique, la Fédération Ivoirienne de Football aurait refusé de faire passer sa rémunération de 35 000 (soit environ 23 millions de francs CFA) à 50 000 euros (à peu près 35 millions de francs CFA).

Ce jour-là, les hommes de Renard ont réalisé le braquage parfait.

WHERE IS MESSI?
QATAR 2022™️ : ET LE RENARD ENVOYA LIONEL MESSI CHEZ LE COIFFEUR MAMADOU
Donc gentil Lionel fait palabre aussi ? Mais non, Messi...

Galvanisés, métamorphosés, poussés par un public en vert et contre tous les Argentins, les Saoudiens égalisent quelques minutes seulement après leur retour sur la pelouse.

48ème minute de jeu. Saleh Al-Sheri conclut une action lancée depuis le milieu de terrain. Les fans saoudiens exultent : 1 Argentine – Arabie Saoudite 1. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui suit quelques minutes plus tard.

53ème minute de jeu. Profitant d’un mauvais renvoi de la défense argentine, particulièrement fébrile sur le coup, brassard sur l’avant-bras gauche et numéro dix floqué dans le dos, Salem Al-Dawsari envoie un missile dans les buts d’Emiliano Martinez, qui hier face au Brésil essayait d’empêcher les policiers brésiliens de matraquer les supporters argentins, après une bataille rangée avec leurs collègues auriverde.

Argentine 1 – Arabie Saoudite 2.

La suite n’est qu’une défense héroïque de la part d’une Arabie Saoudite qui réalise le premier exploit retentissant d’une coupe du monde 2022, avant la victoire du Japon sur l’Allemagne (1-2), quelques jours plus tard. Et pendant ce temps-là, les Argentins font le siège des buts de Mohamed Al-Owais et un Messi aux abonnés absents selon des supporters saoudiens moqueurs dans une séquence depuis devenue culte elle aussi : « Where is Messi ? »

À croire que le Renard l’avait déjà envoyé chez le coiffeur Mamadou.

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