- Dozilet Kpolo
- 13 janv.
- 4 min de lecture
« C’était le meilleur. Je ne garde que Mbappé sur le match d’aujourd’hui, le reste on oublie. C’était la seule bonne chose. », confie Carlo Ancelotti en conférence de presse.

C’est que l’entraîneur italien a été méchamment dépassé tactiquement, dans le Clásico (2-5) par un Barça tout feu tout flamme, supérieur collectivement et individuellement.
À l’image d’un Yamal qui Lamine encore et toujours ses adversaires. Retour sur la Supercopa reçue 5/5 par les Catalans.

UN CLÁSICO POUR L’ÉQUIPE DU DIMANCHE
De mémoire de cinéphile, ça faisait longtemps qu’un tel spectacle n’avait pas été offert un dimanche soir ! Surtout depuis que l’Équipe du Dimanche n’est plus. Repose en paix, Thierry Gilardi.
Dans le King Abdullah Sports City de Djeddah, la deuxième ville de l’Arabie Saoudite, située à l’Ouest du pays des pétrodollars, l’ambiance est festive, les yeux des petits et grands enfants pleins d’étoiles devant celles qui foulent la pelouse.
Il y a pêle-mêle : Jude Bellingham, Pedro González López, mais aussi Robert Lewandowski ou encore Vinícius Júnior et surtout un Kylian Mbappé. Le premier à ouvrir le bal des buteurs.
MBAPPÉ OUVRE LE BAL DES MAGICIENS
5ème minute de jeu. Lancé vers le but adverse, le Français, avec son étrange numéro 9 floqué dans le dos, fixe Baldé, s’amuse avec lui avant de battre Szczęsny. 1-0.

Le Real Madrid ouvre le score contre le cours du jeu. En effet, le Barça domine les débats sous les yeux d’un Aurélien Tchouameni, aussi passif que son capitaine de coéquipier Lucas Vázquez, souvent dépassé dans son couloir droit.
Pour information, Kyle Walker a fait savoir à Manchester City et Guardiola qu’il souhaitait changer d’air. On dit ça, on ne dit rien.
Aux hommes de l’Allemand Hansi Flick, il suffit d’un rien comme un mouvement savamment travaillé à l’entraînement.
22ème minute. Gavi enclenche un mouvement vers la gauche pour emmener avec lui Eduardo Camavinga, bien esseulé avec Valverde dans un double pivot inoffensif, encore plus exposé par l’absence de pressing des 4 Fantastiques. Voyant l’espace naturellement se créer, le Polonais Lewandowski l’envahit. Jules Koundé le voit, le sert. La suite : c’est un astucieux décalage de l’avant-centre barcelonais pour servir Lamine Yamal. Ce dernier s’amuse à son tour avec l’arrière-garde madrilène : 1-1. Les compteurs sont remis à zéro.

Passeur sur le premier but, le numéro 9 du Barça se transforme en buteur après le pénalty obtenu par Gavi pour une faute de Camavinga en pleine surface (1-2, 36ème minute.)
LE BARÇA MET DES DROITS AUX TIRE-AU-FLANC (GAUCHE)
Le flanc gauche du Real Madrid étant abandonné par Vinícius, incapable de le défendre ou de créer une menace réelle et régulière, avec la multiplication des ses courses à haute intensité, laissant par conséquent Mendy à découvert, Jules Koundé, impeccable ce soir, en profite.
Absolument pas pressé, le Français a le temps de prendre l’information, s’asseoir au Café de Flore, boire un café, manger une omelette jambon fromage baveuse, avant de servir parfaitement Raphinha ; sorti dans le dos…de Lucas Vázquez. (1-3, 39ème minute).
Dans un grand soir, Raphinha sert à son tour Baldé qui conclut un contre barcelonais : 1-4.
La mi-temps s’achève sur ce score certes déjà sévère mais petit tant le Real Madrid est « dépassé par les énervements » ; à l’image de la grossière faute en fin de 1ère période de Camavinga sur Yamal.
LE BARÇA ENCLENCHE LA CINQUIÈME
On ignore si les murs du vestiaire madrilène, sentant la transpiration et la défaite, avec ces têtes tournées vers le bas, pour ramasser ce qui restait d’énergie, ont tremblé. Toujours est-il que les filets de Courtois eux ont tremblé et ce dès la reprise.
Encore un mouvement coupé-décalé pour dérober l’attention des milieux défensifs madrilènes et servir un coéquipier dans la profondeur. En l’occurrence, Raphinha.
Le Brésilien sert un café crème puis l’addition à Tchouameni avant de battre Courtois : 1-5. Le Belge aura été chercher le ballon dans ses filets pas une ni deux mais cinq fois !
Peut-être qu’il était jaloux devant ce chiffre là. Toujours est-il que Szczęsny part à la rencontre de Mbappé, bien servi à la limite du hors-jeu par Bellingham. Contact sur la cheville gauche. Pénalty indiscutable que M. Jesús Gil Mendoza, bien inspiré sur le coup contrairement à toute la rencontre, consulte la VAR : carton rouge puis coup franc à l’entrée de la surface. (56ème minute de jeu.)

UN FEU DE PAILLE ALLUMÉ PAR RODRYGO
Á peine gêné par M. Grosse frappe, Valverde, Rodrygo, seul joueur offensif à fournir les efforts défensifs, trouve une seconde fois les montants. Mais cette fois-ci, c’est en sa faveur : 5-2.
On joue la 60ème minute de jeu et on se dit, le stade aussi, qu’on va assister à une remontada. Faux ! Le feu allumé par Rodrygo est rapidement par les Barcelonais.
Disciplinés et réorganisés, en 4-4-1, avec notamment un Dani Olmo qui a remplacé Yamal pour bloquer le couloir gauche. Et plus certainement avec Jules Koundé et Inaki Peña, le portier remplaçant Szczęsny. Le premier revient victorieusement sur un Bellingham bien servi par Mbappé et le second empêche le même Mbappé de réaliser un doublé.
C’est la dernière vraie occasion du match, celle qui a peut-être fait dire à Carlo Ancelotti : « C’était le meilleur. Je ne garde que Mbappé sur le match d’aujourd’hui, le reste on oublie. C’était la seule bonne chose. »