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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] », explique Emerse Faé, coach des Éléphants au micro de Lilian Gatounes.



Oui hier, aussi invraisemblable que cela puisse paraître la Côte d’Ivoire est allée chercher son billet pour sa CAN, celle de l’hospitalité. Là, voici maintenant, après toutes ces fois où elle a échappé à la mort, qui arrive à destination finale. Retour sur ce Côte d’Ivoire – Congo (1-0).



LA CÔTE D’IVOIRE : LES AILES OU RIEN

Jusqu’à la 90ème minute de jeu, le Nigeria, encore porté par un Victor Osimhen des grands soirs, pourtant diminué physiquement, avait déjà réservé avec ce second but sa place pour la finale de la CAN 2023, qui aura lieu le 11 février à 20 heures ; toujours dans le très décrié Ebimpé et ces kilomètres à pied qui usent, usent.



Mais c’était sans compter sur un énième plot twist, un nouveau rebondissement.

L’arbitre de la rencontre Omar Amine annule le but, revient sur une faute commise au début de l’action dans la surface nigériane. Pénalty transformé par Mokoena.


Finalement, les Super Eagles, l’emportent aux tirs au but grâce leur portier Stanley Nwabali qui remporte son duel à distance avec Ronwen Williams néorecordman de tirs au but stoppés dans une seule séance, avec ces quatre arrêtes face au Cap-Vert.



Certes, la Côte d’Ivoire a peut-être fourni les feuilles blanches A4 pour que le Nigeria écrive un scénario de qualification à l’ivoirienne. Mais, elle a conservé son stylo pour continuer à écrire son incroyable histoire depuis sa qualification obtenue via le Maroc.

LES NERFS ÉTAIENT TENDUS

Les Congolais, qui main sur la bouche pendant que l’autre était point sur leur tempe, ayant ainsi fini de dénoncer les atrocités commises à l’Est du pays, dominent le match d’entrée.

Sur la plupart des coups de pieds arrêtés qu’ils ont obtenus, les nerfs sont tendus. Particulièrement avec toutes ces réprimandes et autres mises en garde de M. Ibrahim Mutaz, l’arbitre libyen de la rencontre, qui pleuvent sur Charles Pickel. Dans son duel avec le monstrueux Evan Ndicka, le milieu de terrain congolais est souvent sermonné.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Captain Mbemba tente de le calmer tant bien que mal.

C’est justement sur une phase arrêtée, un corner, que la République Démocratique du Congo, ou RDC, ouvre le score à la 9ème minute de jeu.

Mais suite à une faute de Meschack Elia sur Yahia Fofana, alors qu’il avait déjà le ballon dans les mains, le but est justement annulé. Première frayeur.

Les Congolais poursuivent leur domination territoriale jusqu’à ce que Simon Adingra décide de se réveiller.


SIMON ADINGRA SONNE LA RÉVOLTE
CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Titularisé pour la première fois du tournoi, après avoir été longtemps blessé comme Sébastien Haller, l’ailier de 22 ans se crée la première occasion.

17ème minute de jeu. Willy Boly dépasse sa fonction de solide défenseur central, qui joue bas, pour trouver Max-Alain Gradel lequel remise aussitôt pour Wilfried Singo.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Le latéral droit observe, prend l’information et fait apprécier sa qualité de centre en trouvant Simon Adingra. La tête de l’auteur du but égalisateur contre le Mali passe certes à côté mais le message lui est bien passé : Simon Adingra est bel et bien là.

Et le public ne manque pas d’accompagner chacune de ses accélérations/poussées.

Le Congo aussi pousse par deux fois. D’abord par Gaël Kakuta à la 19ème minute, l’ancien de Chelsea, puis par Wissa. De toutes les façons, en plus d’être hors-jeu, sa reprise avait été repoussée par Yahia Fofana à la 24ème minute.


Côté ivoirien, c’est par les ailes notamment le franc droit que les actions dangereuses viennent.


40ème minute : Wilfried Singo délivre une merveille de centre enroulé pour la tête chercheuse de Sébastien Haller. L’attaquant du Borussia Dortmund manque le cadre au grand dam du public.

À peine remis de cette énorme occasion, les spectateurs poussent encore un énorme cri de déception quand la puissante frappe du gauche d’un Kessié des grands soirs, élu homme du match par ailleurs, heurte violemment le poteau de Mpasi ; battu sur le coup. Wilfried Singo et Max-Alain Gradel étaient encore impliqués sur l’action. Côté droit quand tu nous tiens.

AVEC SÉBASTIEN, LA CÔTE D’IVOIRE HALLER D’ALLER MIEUX

Seconde mi-temps : on prend les mêmes et on recommence. Franck Kessié Wilfried Singo et surtout Max-Alain Gradel, in that order.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

59ème minute de jeu. Bien inspiré sur le coup, Franck Kessié profite d’un appel côté droit de Max-Alain Gradel pour déclencher une nouvelle frappe du gauche, à priori, son plus mauvais pied. Cette fois-ci, Mpasi est bel et bien sur la trajectoire. Mais ce n’est que partie remise.

Peu de temps après, Emerse Faé fait deux gros changements : Jean Michaël Seri, moins impressionnant depuis sa masterclass face au Sénégal, et surtout Seko Fofana, qui filera directement au vestiaire pour ruminer son remplacement et réviser son coup du marteau, sortent.



Ils sont respectivement remplacés par Lazare « Iniesta » Amani et Ibrahim Sangaré.

65ème minute de jeu. Récupération de Simon Adingra au milieu de terrain.

Faute de meilleures solutions, l’ailier de Brighton & Hove Albion remet en retrait pour Kessié lequel voit le départ de Wilfried Singo. Correctement servi, l’arrière droit polyvalent sert à son tour Max-Alain Gradel.

MAX-ALAIN GRADEL RETROUVE SES JAMBES DE VINGT ANS

CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Maillot fourré, brassard de capitaine sur l’avant-bras, du haut de ses 36 ans, l’ancien joueur de Bournemouth, active « le mode Antonio Valencia » fixe puis dribble Masuaku. La reprise topée de Sébastien Haller lobe un Mpasi surpris, étonné d’être en face d’un garçon. L’humilité va nous dja.


CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Côte d’Ivoire 1 – Congo 0. Le stade exulte après cet incroyable tir de l’Aigle.



Quelque six minutes plus tard, Sébastien Haller manque encore une fois de lober Mpasi. Sa frappe passe juste à côté.

Et pendant ce temps-là, Emerse Faé fait une petite liste de courses avant de la remettre à Ibrahim Sangaré, placé devant la défense tandis que Franck Kessié et surtout Lazare Amani s’en donnent à cœur joie au milieu de terrain.

LAZARE RÉSSUSCITÉ, LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

CAN 2023 : LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE

Il n’y a avait que dans certains Space Twitter où il est difficile de se faire entendre que certains connaisseurs connaissaient l’existence et surtout les qualités de Jean-Thierry Lazare Amani ; milieu relayeur de l’Union Saint-Gilloise avant-hier depuis devenu : « l’Iniesta de Koumassi ».



Prises d’informations, puis de balle, mais aussi choix opportun ou encore une technique sûre et mielleuse, le frêle et petit milieu de terrain a montré pourquoi ils étaient quelques-uns, une poignée, un village d’irréductibles, à réclamer son apparition.

Hier, Lazare Amani a été ressuscité par un Emerse Faé qui multiplie les intelligents changements intéressants ; bien aidé par son adjoint Guy Demel. Dommage que Jean-Louis nous ait privés de ces délices.



Mais qu’importe puisque la Côte d’Ivoire arrive à destination finale, après avoir vaincu plus souvent la mort que tous les personnages de cette saga d’horreur réunis. Tous.



Rendez-vous ce dimanche 11 février à 20 heures GMT pour voir/vivre/apprécier le troisième sacre des Éléphants de Côte d’Ivoire ; emmenés par un entraîneur qui connaît si bien son groupe. Et qui surtout fait preuve d’humilité :

« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très, très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] »




« […] Viens, à l’école des champions / Taper dans ce ballon / Pour qu’enfin un beau soir / Le but de la victoire te conduise à la gloire » Extraits du générique de L’École des Champions ; chantés par Bernard Minet.



Si Benjamin, héros de ce célèbre dessin animé, et ce tir de l’Aigle que beaucoup ont tenté avant de manger le goudron et/ou de finir avec des points de suture, a attendu le 49ème épisode pour enfin inscrire ce fameux but de victoire qui conduit à la gloire, d’autres n’auront pas autant de temps pour briller. Ou plutôt qui n’en ont plus l’opportunité.

C’est le cas notamment de Sébastien Haller, relégué sur le banc des remplaçants ; depuis l’arrivée du buteur Niclas Füllkrug en provenance du Werder Brême.

Ce soir, face au Paris Saint-Germain, obligé de gagner pour accéder aux huitièmes de finale de la Champions League, l’Allemand sera certes titulaire à la pointe de l’attaque. Mais imagine un seul instant si l’Ivoirien le remplace et inscrit le but de la victoire qui conduit à la gloire. Imagine.


DORTMUND - PARIS : ET SI HALLER INSCRIT LE BUT DE LA VICTOIRE QUI CONDUIT À LA GLOIRE ?
Quand tu ignores pourquoi tu es remplaçant. ©️Wikimedia

AU COMMENCEMENT ÉTAIT HALLER SUR LE BANC

20 heures GMT. Le coup d’envoi de ce match au sommet du groupe F entre le 1er et le 2ème, que le PSG avait remporté au match aller (2-0), est donné. Les spectateurs d’Iduna Park donnent de la voix pour pousser leurs joueurs déjà qualifiés donc. Mais cela n’empêche pas ces Jaune & Noir de se faire entendre. Yeah, Uh Huh, You know what it is. Black & Yellow, Black & Yellow, Black & Yellow.


N’ayant d’autres choix que de gagner pour se qualifier, les Parisiens partent à l’assaut des buts du portier Gregor Kobel.

Voulant se rappeler au bon souvenir de son ancien club, Achraf Hakimi, qui délaisse très son poste d’arrière droit pour compléter le milieu de terrain façon João Cancelo 2021/2022, allume la première mèche. Au-dessus.

Chez les fans parisiens, venus en nombre certain, les gouttes de sueur perlent sur le front et le long des flancs, depuis les aisselles. Il y a comme un parfum de stress.

Puis c’est autour de Kylian Mbappé de filer droit au but mais le bondynois est vite et bien rattrapé par Mats Hummels.

Le champion du monde 2014 hurle même de plaisir après son sauvetage réussi façon Marquinhos 2014 face au Barça (3-2). Il n’en faut pas plus pour galvaniser les siens.


NIKLAS, NI PRÉCIPITATION

DORTMUND - PARIS : ET SI HALLER INSCRIT LE BUT DE LA VICTOIRE QUI CONDUIT À LA GLOIRE ?
Buteur qui n'est pas là pour plaisanter quand tu vois, tu sais. ©️YouTube

Sur une action anodine, Niclas Füllkrug, en bon vieux renard des surfaces, profite d’une mésentente dans la surface parisienne, contrôle puis fusille à bout portant Gianluigi Donnarumma. Ce n’est pas spécialement beau mais c’est terriblement efficace. Borussia Dortmund 1 – Paris Saint Germain 0.

Et dans l’autre match, Newcastle-Milan, respectivement 3ème et 4ème du groupe, les deux équipes tapent leur meilleure danse du ventre plutôt que concrétiser leur domination tour à tour.

Les plans de Luis Enrique tombent à l’eau. Après son élimination retentissante en 8ème de finale de la Coupe du Monde 2022, l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale d’Espagne en voit une autre lui tendre les bras.

Cette fois-ci pas de découverte d’un nouveau joueur, d’un certain Azzedine Ounahi.



Emportés par le vent d’un exploit en cours de téléchargement, dopés par les chants du public, les Allemands laissent parfois un boulevard derrière eux. Hakimi, toujours lui, emprunte l’un d’eux et finit fauché dans la surface. Pénalty.

MBAPPÉ 1er

Premier à se saisir du ballon, Kylian Mbappé.

Serein, le champion du monde 2018 sourit même à Marco Reus et Mats Hummels qui tentent de le déconcentrer avec ce ballon qu’il tente de faire tomber de ses mains. L’arbitre ne les sanctionne pas, ni Achraf Hakimi non plus ; venu défendre son meilleur ami. Sur le banc des remplaçants, Sébastien Haller, lui, regarde ça de loin.

Finalement, l’attaquant parisien transforme le pénalty en force. Grosse frappe dans la lucarne. Mi-temps : Borussia Dortmund 1 – Paris Saint-Germain 1.

Et pendant ce temps-là, Newcastle est passé devant Paris après avoir ouvert le score.

HALLER MARQUE LE BUT DE LA VICTOIRE QUI CONDUIT À LA GLOIRE

Seconde mi-temps. Dortmund se contente de gérer le match nul. Les Parisiens eux n’y arrivent pas. Leurs tentatives sont timides comme ces adultes au premier date. La qualification leur file lentement mais sûrement entre les doigts, malgré les chants de leurs supporters qui donnent de la voix. L’Iduna Park respire la bonne vieille soirée Ligue des Champions, celle avec un enjeu certain.



Tout à coup soudain brusquement alors qu’il n’y avait aucun signe avant-coureur : Marco Reus se blesse.

Pour la quatre-vingt quinzième fois de sa carrière, l’ex-grand espoir du football allemand, qui a raté le sacre de 2014 pour cause de…blessure, se fait mal : ce sont les adducteurs.

Plutôt que faire entrer l’Anglais Jamie Bynoe-Gittens, le coach Edin Terzić fait entrer Sébastien Haller.

L’ENTRÉE DE SÉBASTIEN HALLER MODIFIE LE SYSTÈME DE JEU

Le Borussia qui évoluait jusque-là dans son traditionnel 4 – 2 – 3 – 1 passe à un 4-4-2 classique avec Donyell Malen et Julian Brandt sur les côtés.

Passés à deux derrière, le Paris Saint-Germain se rue à l’attaque. L’heure n’est plus aux calculs.

Sur une attaque qu’ils ont du mal à placer, comme ces chauffeurs VTC souvent incapables de lire Google Maps, les Rouge et Bleu perdent le ballon.



Contre-attaque supersonique allemande, Julian Brandt s’amuse avec le reste des défenseurs parisiens, met au gaou notamment Skriniar qui met Milan à se relever après le crochet, puis fonce vers la surface avant de servir Haller plutôt que Füllkrug qui agitait pourtant les bras. L’Ivoirien ne se fait pas prier pour battre Donnarumma. Borussia Dortmund 2 – Paris Saint-Germain 1.

Les carottes sont cuites. Ce ne sont pas les dernières forces, que Paris jette dans la bataille, qui y changeront quelque chose.

Sébastien Haller inscrit le but de victoire qui conduit à la gloire. Désormais, appelez-le tueur de Qatari. Feu Arafat aurait aimé.

ET MAINTENANT DIRECTION LA CAN

DORTMUND - PARIS : ET SI HALLER INSCRIT LE BUT DE LA VICTOIRE QUI CONDUIT À LA GLOIRE ?
Haller-là, c'est CAN qui est bon. ©️YouTube

Oubliez le pénalty qu'il a raté lors de la dernière journée de la saison avant qu Dortmund et Jude Bellingham ne laissent filer le titre au Bayern Munich. Comme un seul homme, le public scande : « Haller ! Haller ! Haller ! »

Conscient, bien conscient, que celui qui leur offert cette victoire de prestige face au Paris Saint-Germain est un miraculé ; qui a vaincu un cancer des testicules.

Certes, l’ancien avant-centre de l’Ajax avec lequel il a inscrit un quadruplé pour son premier match en Champions League et une victoire écrasante face au Sporting Lisbonne : 5 à 1. C’était le mercredi 15 septembre 2021.



Quelques jours auparavant, l’international ivoirien trouvait le chemin des filets par deux fois face au Cameroun (2-1) dans le cadre des éliminatoires pour Qatar 2022.

À un mois jour pour jour de la CAN, de l’hospitalité, c’est tout le malheur qu’on lui souhaite. Un doublé pour le premier match face à la Guinée-Bissau, à Ebimpé. Avant que le public fin connaisseur de dessins animés populaires n’entonne : « […] Viens, à l’école des champions / Taper dans ce ballon / Pour qu’enfin un beau soir / Le but de la victoire te conduise à la gloire »




« Kessié n’a rien joué ! », crie un supporter des Éléphants de Côte d’Ivoire pourtant vêtu d’un maillot immaculé du Real Madrid. Association troublante mais bon, ligaments croisés tu connais…

Enorgueillis par la présence de ce micro, tendu par un journaliste de Life TV, ce supporter et ses amis ( ?) continuent. À gauche, l’un parle de le « têter », lui faire une Zidane, s’il le voit.

À droite, le supporter ivoirien/madrilène pointe du doigt le fait que : « Séko [Fofana, NDLR] est né en Bengue, il joue ballon que toi ! » Ainsi parlèrent des fans de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, auteure d’un nouveau match nul face à l’Afrique du Sud ; après celui face au Maroc.

Mais si Frank Kessié et d’autres sont dans le collimateur de snipers ivoiriens, il y en a un que la vie n’a pas épargné mais qui est bel et bien là : Sébastien Haller. Retour sur une rencontre où Il a mis les pendules à l’heure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Ils vont parler, c'est dans dos. ©️YouTube
SANS OUMAR DIAKITÉ, MAIS AVEC SÉBASTIEN HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Au commencement, était Oumar sur le banc des remplaçants. ©️Tous droits réservés

Avant le match, les bouchons servis sur un Plateau ont jeté les derniers travailleurs du quartier des affaires, et ces banques qui ont raccourci leur temps de travail pour cause de match, dans les rues d’ordinaire bien embouteillées. Résultat : Abidjan est paralysé : cela n’augure rien de bon en attendant le début de la CAN le 13 janvier prochain.

Mais qu’importe, de nombreux supporters se rendent au stade Félix Houphouët-Boigny ; plus de 20 000 selon nos informations.

Si certains ont la primeur de l’information, d’autres encore découvrent une fois sur place, au moment du coup de sifflet de M. Benoît Bado : Oumar Diakité, jeune bouc émissaire idéal, est sur le banc. Jean-Louis Gasset lui a préféré Wilfried Zaha dont la capacité à pester pour un oui ou non ferait de lui un parfait personnage de Top Boy. Wagwan, fam ?


DANS LA NUIT ABIDJANAISE, SÉKO ALLUME LA PREMIÈRE MÈCHE
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et six, Séko Fofana avait marqué ? ©️Tous droits réservés

Emmenée par un Séko Fofana, qui la joue fer de Lens des attaques ivoiriennes, la Séléphanto démarre les hostilités. La frappe du milieu de terrain relayeur, associé à Ibrahim Sangaré et Frank Kessié, eux aussi, passe au-dessus. C’est la première frappe hors-cadre d’une longue série réalisée par le joueur d’Al-Nassr.

Et puis sans prévenir, l’Afrique du Sud marque à la… 8ème minute de jeu.

Bien servi dans la surface, Themba Zwane ajuste Yahia Fofana qui ne peut rien sur la puissante frappe du droit. Afrique du Sud 1 – Côte d’Ivoire 0. Tout part d’une perte de balle du capitaine Kessié, revenant d’ailleurs au petit trot dans la surface sans défendre.

YAHIA FOFANA, GARDIEN DU TEMPLE

Quelques minutes plus tard seulement, portés par leur but surprise, les Sud-africains se procurent une nouvelle occasion dangereuse mais cette fois-ci le portier d’Angers, club de deuxième division française, allonge ses 194 centimètres.

C’est donc Yahia Fofana qui sauve les meubles. Orca même est étonnée.

Côté Éléphants, c’est l’autre Fofana, Séko donc, qui tente, tente, tente encore comme ce qu’il faisait déjà à Lens. Mais ses frappes puissantes trouvent rarement le cadre. Hormis celle de la 15ème minute qui finit directement dans les mains du portier/capitaine des Bafana Bafana : Ronwen Williams.


SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Relation amoureuse sur nous maintenant. ©️Capture d'écran/Twitter

SÉBASTIEN HALLER SE PROCURE DES OCCASIONS

Jusque-là très discret, Sébastien Haller se crée l’occasion la plus dangereuse au terme d’un centre millimétré de Ghislain Konan, bien lancé par Frank Kessié. Mais la tête de l’avant-centre ivoirien passe au-dessus. 26ème minute de jeu, toujours 1 – 0 pour l’Afrique du Sud.

Ce n’est pas la seule occasion que l’avant-centre du Borussia Dortmund, où il est le plus souvent remplaçant, se procure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et pourtant, on est équipé. ©️Tous droits réservés

30ème minute de jeu. Sébastien Haller active le mode pressing/renard des surfaces. Jonathan Bamba provoque une mauvaise relance qui finit sur la poitrine du numéro 22 ivoirien. Faisant preuve de sang-froid, ce dernier amortit le ballon, met juste ce qu’il faut dans le ballon pour trouver le chemin des filets. Mais c’est le poteau qui repousse. De la prise d’informations à l’exécution, tout était dosé ou presque. Mais on dirait que c’est Serge Beynaud qui c’est dosé.


RELATIONS À DISTANCE

Les Ivoiriens ont beau multiplier efforts et maladresses techniques, il y a une impression qui se confirme au fur et à mesure que le chronomètre de l’homme en noir avance : les joueurs ivoiriens sont loin les uns des autres comme ça. Résultat : l’équipe est coupée en deux. Quel way de relation à distance ça ?

L’absence de bloc-équipe n’est pas la seule mauvaise nouvelle.

Présenté comme une meilleure option dans le couloir gauche, Wilfried Zaha, qui joue désormais à Galatasaray, peine à dribbler son vis-à-vis : un certain Khuliso Mudau. D’où la question : à quoi ça sert d’avoir fait sortir Oumar Diakité pour que Zaha soit incapable de prendre le dessus sur son défenseur ? À quoi ça sert le vieux ?

Quand l’arbitre siffle la fin de la première mi-temps : la question reste posée.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Allez, saute-mouton, saute-mouton. ©️Tous droits réservés

Lorsque la seconde mi-temps démarre vers 20 heures GMT, les chauves-souris, qui à l’heure de la descente quittent elles aussi le Plateau, ne sont déjà plus là. Mais pas encore de trace de leur cousin éloigné, ce justicier masqué, un certain Batman. Il faut attendre longtemps, très longtemps la 66ème minute de jeu et ce centre de Wilfried Singo.

Passe en retrait d’Oumar Diakité, l’arrière droit de l’AS Monaco ajuste et trouve un Sébastien Haller, dominant dans les airs. 66ème minute de jeu, Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.



Le stade Félix Houphouët-Boigny, et ces supporters qui sifflaient leur capitaine auparavant, exulte alors. C’est gâté !


Mais malgré les intéressantes entrées des Max-Alain Gradel mais surtout Hamed Traoré et Oumar Diakité, qui aura finalement fait le match que Wilfried Zaha était censé faire, la Côte d’Ivoire est incapable de décrocher une victoire. Score final : Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.


Le résultat tout comme le contenu est décevant mais la bonne, la très bonne nouvelle c’est que Sébastien Haller a inscrit 2 buts en 2 matchs.

Interrogé à l’issue du match, l’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam, avec laquelle il avait réalisé un quadruplé un soir de septembre 2012 pour son premier match en Champions League, le natif de Ris-Orangis, située en Île-de-France, tempère :

« […] On ne peut pas tirer des conclusions sur les deux inscrits de cette trêve. Mais nous devons continuer à donner le meilleur de nous pour être à un niveau plus élevé. »
DES RAISONS DE SE RÉJOUIR MALGRÉ TOUT

Oui, Sébastien Haller a raison. À 87 jours, soit 2 mois et 26 jours, de la CAN 2023, dont le tirage au sort a eu lieu il y a peu, la Côte d’Ivoire ne rassure pas, effraie même. Mais il y a de quoi se réjouir malgré tout.

D’abord parce que le buteur des Éléphants, avec lesquels il a inscrit 5 buts en 17 matchs, a trouvé le chemin des filets à deux reprises.

Ensuite parce que Jean-Louis Gasset semble avoir trouvé une charnière, Ousmane Diomandé – Evan Ndicka, qui tient la route.

Et surtout parce qu’il y a une génération qui est actuellement façonnée par les mains de tacticiens, et donc cela sera bénéfique pour la Séléphanto. Ainsi, au Bayer Leverkusen, Odilon Kossounou évolue sous les ordres d’un certain Xabi Alonso ; fils spirituel de José Mourinho.

D’ailleurs, c’est l’entraîneur portugais qui dirige l’AS Roma où évolue Evan Ndicka. Et enfin, Adingra joue à Brighton & Hove Albion qui est entraîné par un maître tacticien : Roberto De Zerbi. Sans parler d’Oumar Diakité, et son entraîneur Will Still. À noter que la saison dernière le Stade de Reims payait régulièrement 25 000 euros/match à chaque match parce que son entraîneur ne possédait pas les diplômes requis. Mais cela ne l’a pas empêché de terminer 11ème la saison dernière.


Même si tu ne désires que la victoire finale, tu ignores à quelle place la Côte d’Ivoire va terminer cette CAN à venir. Mais tu es une sûre d’une chose, c’est que certains continueront à dire : « Kessié n’a rien joué ! »




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