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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Je vais la pousser, un peu. Je reviens. », disent mollement ces adolescents in love au début de la relation avec les Coucou, Bébé, Je t’aime. Puis une fois, le pas de la porte franchi, les démarre ensuite une longue marche vers la maison de la jeune femme ; que des petits frères et sœurs s’empresseront de vanner.

Parfois, lorsque les deux sont éperdument amoureux l’un de l’autre, la demoiselle lui rend la pareille et fait chemin inverse pour repartir dans le sens de la marche.

BALLON D'OR 2023 : LIONEL MESSI, LA DERNIÈRE MARCHE
Ballon d'Or ? Mais non. Messi, Messi...©️Tous droits réservés

Hier, au sein du théâtre du Châtelet, situé dans le 1er arrondissement parisien, quelques mois seulement après l’avoir quittée, Lionel Messi a repris une sale habitude : la marche vers un ballon de 12 kilogrammes.

C’est la 8ème - et certainement dernière fois – que le néojoueur de l’Inter Miami monte ainsi les marches sous les yeux d’autres footballeurs déçus de ne pas encore l’avoir soulevé. Coucou, Kylian Mbappé ! Retour sur la dernière marche du plus grand marcheur blanc de tous les temps.

LIONEL MESSI REVIENT À PARIS
BALLON D'OR 2023 : LIONEL MESSI, LA DERNIÈRE MARCHE
Djibril Cissé a pris coupe devant Avatar. ©️Tous droits réservés

C’est Djibril Cissé, accompagné en pensées, en parole et par action par le journaliste sportif Messaoud Benterki, qui donne le coup d’envoi de la cérémonie en coupant le ruban rouge.

C’est le même ancien avant-centre liverpuldien, avec lesquels il a miraculeusement la Champions League 2005, qui tout seul comme un grand cette fois-ci a lancé la Fashion Week ; avec une tenue dont lui seul a le secret.

D’autres comme Vinícius Júnior, intelligemment récompensé avec ce Prix Socrates pour son engagement caritatif et surtout le fait qu’il soit malgré lui symbole de la lutte antiracisme, lui ont emboîté le pas et se sont donc sapés comme jamais.

Et pendant ce temps-là, le natif de Rosario, où il a vu le jour le 24 juin 1987, accompagné par sa petite tribu, femme et enfants, fait preuve d’une étonnante sobriété avec ce costume noir sur chemise blanche et petit nœud papillon pour casser le cou des jaloux.

Que ce soit à Paris, qui en mai dernier l’avait suspendu deux semaines pour un voyage non autorisé en Arabie Saoudite, ou ailleurs, des jaloux, le capitaine de l’Albiceleste, l’équipe nationale d’Argentine, en a connu/en connaît/en connaîtra. Mais s’il y a bien une chose que personne ne peut nier : c’est son talent. Oui, l’Argentin est si fort qu’il marche pour dominer les autres notamment lorsqu’il était à Barcelone.

MARCHER MÈS QUE UN STYLE DE VIE
BALLON D'OR 2023 : LIONEL MESSI, LA DERNIÈRE MARCHE
Encore une belle journée au boulot. ©️YouTube

Que l’on soit fin connaisseur aux analyses intelligentes ou fans aux conclusions hâtives, regarder un match du Barça à l’époque se résumait ainsi, à peu de chose près : des arrêts décisifs de Ter Stegen, esseulé au milieu d’une défense pas toujours performante, mais aussi un milieu où le vieillissant Sergio Busquets – qui l’a depuis rejoint à l’Inter Miami – distribue des passes précises, et petits coups bas et enfin un trio d’attaque phagocyté par l’omniprésence du Messi.

À l’abri des regards indiscrets, sur son aile droite, l’attaquant gaucher attend paisiblement que le ballon lui vienne dans les pieds. Aller le chercher ? Pour quoi faire ? D’autres comme Arturo Vidal[1] vont aller le récupérer d’un tacle assassin, avec les deux pieds décollés en prime. Alors, le Messi argentin marche sur le terrain comme d’autres sur l’eau, des siècles et des siècles avant lui : avec calme.

Parce qu’il sait avant tout le monde, là où la faille se trouve, l’espace que le défenseur a omis de fermer, le replacement que le latéral happé par sa simple présence oublie de faire, etc.

GUARDIOLA MARCHE AUSSI AVEC MESSI

Alors oui quand le soi-disant Greatest Of All Time touche le ballon : la messe est dite ! Parce qu’il va rentrer dans l’axe pour servir Luis Suarez[2], d’un petit ballon piqué, enrouler sa frappe pour trouver lucarne ou petit filet.

Interrogé sur cette habitude, cette manie, l’ancien entraîneur du Barça, qui aujourd’hui engueule ses joueurs pour qu’Ils restent au sommet, Pep Guardiola révélait il y a quelques années :

« Gardez un œil sur Messi, il donne l’impression de se laisser vivre sur le terrain. On peut même penser qu’il est seul au monde mais quand il s’aperçoit qu’on le surveille, il prend l’espace et s’éloigne. C’est alors fini, détaille l’entraîneur espagnol. En fait, il marche pour analyser la situation de chaque action, chaque parcelle de la pelouse. Quand il a le ballon, c’est là où il se peut se rendre compte de la radiographie complète de l’espace-temps. Il sait alors exactement où se trouvent tous les joueurs, coéquipiers et adversaires. Et pam ! »
UN MODÈLE INEXPORTABLE

Mais voilà, à force de le rechercher constamment, ses coéquipiers manquaient de créativité et le Barça, dont le beau jeu est l’ADN du club, en manquait cruellement. La demi-finale de Ligue des Champions perdue lamentablement face au Bayern Munich (8-2), emmené par un Thiago Alcantara de gala, ex-blaugrana, en est l’exemple parfait.

Et son récent passage parisien, aussi.

À Paris, entre les mains de son compatriote Mauricio Pochettino, qui doit assembler les pièces du puzzle Chelsea, l’ancien Blaugrana est baladé : vrai faux avant-centre, ailier droit, mais aussi second attaquant ou encore milieu offensif. Et pendant ce temps-là, Neymar Jr et Kylian Mbappé peinent à combiner avec lui. Bien loin de ses standards catalans, et pour cause la structure de développement du jeu était inexistante, ses statistiques (32 buts et 35 passes décisives en 75 matchs) déclenchent l’ire d’un public parisien.

C’est ainsi que le 15 juillet 2023, après deux ans, le numéro dix rejoint l’Inter Miami présidé par un certain David Beckham, copropriétaire du club floridien et par ailleurs garant des interviews de sa femme.

BALLON D'OR 2023 : LIONEL MESSI, LA DERNIÈRE MARCHE
Son plus beau coupfranc. ©️Netflix

C’est le même Anglais qui hier, au bout d’une longue soirée, marquée entre autres par l’intervention onusienne de Didier Drogba quand Emiliano Martinez se faisait siffler, avec encore moins de suspense que dans une élection présidentielle organisée en Afrique subsaharienne, lui a remis son 8ème Ballon d’Or - et le dernier selon ses propres. Il est un peu moins de 21 heures 30 quand l’octuple entame la marche avant vers la scène du théâtre du Châtelet pour succéder à Karim Benzema.

ET LE BALLON D’OR 2023 EST LIONEL MESSI
BALLON D'OR 2023 : LIONEL MESSI, LA DERNIÈRE MARCHE
Quand il marche dans la vallée de l'ombre de la mode, il ne craint car David Beckham est avec lui. ©️Tous droits réservés

Sacré devant Erling Haaland, meilleur buteur de l’année (56 buts au total) et donc récompensé par le trophée Gerd Müller, et Kylian Mbappé, vice-champion du monde qui lui a volé la vedette en inscrivant un triplé, le champion du monde 2023, une fois les traditionnels remerciements copier/coller, a eu un mot pour eux :

« Haaland et Mbappé gagneront le Ballon d’Or un jour […] Erling le méritait aussi beaucoup. Je suis sûr que quand les prochaines années, il le gagnera. »

Ainsi parla Lionel Messi, beau joueur. Fidèle à lui-même, et cette image parfaite que beaucoup ont survendue au point où on lui donnerait presque le bon Dieu sans confession. En même temps n’est-t-il pas le Messi ?

Au fond qu’Il soit ou non « le meilleur footballeur de tous les temps », ce n’est plus le sujet du jour. Thanks God.

Dans quelques années, quand les cœurs seront encore plus apaisés, après des années de lavage de cerveau avec cette guéguerre Lionel Messi/Cristiano Ronaldo, alors que le Ballon dort dans les pieds d’Andrès Iniesta, que les langues ne seront plus bien pendues, c’est un autre joueur de football professionnel qui sera sur toutes lèvres. Y compris de celles humides de jeunes adolescents qui finissent par s’embrasser après que l’un d’entre eux a paresseusement dit : « Je vais la pousser, un peu. Je reviens. » La dernière marche.

[1] Au moment où cette partie a été écrite, c’était encore un joueur barcelonais. Désormais, le Chilien évolue au Club Athletico Paranaense. [2] Idem pour l’Uruguayen qui est allé se faire les dents ailleurs.

Dernière mise à jour : 10 févr.

« C’est mon bon petit ! Il va te faire ça, propre ! », prophétisent des autoentrepreneurs après avoir désigné leur apprenti donc ; capable de bien faire le travail.

Ce sont le plus souvent des couturiers, qui confient l’ajout de deux boutons de part et d’autre d’un col pour en faire une chemise à col boutonné, ou encore des mécaniciens, qui tendent le compresseur pour que l’apprenant gonfle des pneus à plat. À chacun sa stratégie.

CLÁSICO : BELLINGHAM CALME LES BONS PETITS DU BARÇA
Venez, venez les enfants. ©️Tous droits réservés

Hier dans le Estadi Olímpic Lluís Companys, et ses 50112 spectateurs, Xavi opte pour une tactique basée notamment sur un marquage individuel de Gavi, un de ses bons petits, pur produit du centre de formation de la formation de la Masia, sur un adversaire anglophone : Jude Bellingham.

Sauf que ce dernier a, par deux reprises, calmé les bons petits du Barça. Retour sur le Clásico.


LE CLÀSICO OU LA PRISE EN CHARGE DE JUDE BELLINGHAM
CLÁSICO : BELLINGHAM CALME LES BONS PETITS DU BARÇA
Un homme à terre. ©️Tous droits réservés

C’est disposé dans son traditionnel 4 – 3 – 3, avec le couteau suisse portugais João Cancelo, positionné en ailier droit, que le Barça se présente au face au Real Madrid de Jude Bellingham.


Depuis le départ d’un certain Karim Benzema, vers l’Arabie Saoudite, l’Anglais, pourtant milieu de terrain, est le meilleur du club avec 8 buts en 9 matchs. Normal donc qu’il soit entièrement pris en charge, beaucoup mieux qu’un assuré qui attend des heures et heures, d’être reçu, dans le hall d’un hôpital privé qui sent l’éther et l’agacement.


C’est donc à Gavi que la lourde tâche revient. Le jeune homme de 19 ans suit l’autre à peine plus âgé que lui, du haut de ses 20 ans, partout où il va. Impossible pour l’option offensive numéro un madrilène de s’en défaire. Depuis le marquage d’Ander Herrera sur Eden Hazard, néo retraité, lors d’un Manchester United – Chelsea, tu n’avais plus ça !

Si cette animation défensive catalane a été confiée à Gavi, l’offensive, elle, appartient à un autre des bons petits : Fermin Lopez. Mais c’est plutôt le troisième milieu de terrain, plus expérimenté, qui se fait remarquer.

CLÁSICO : BELLINGHAM CALME LES BONS PETITS DU BARÇA
Vieux père Gündogan était là. ©️Tous droits réservés

6ème minute de jeu. Ilkay Gündogan sollicite une-deux avec Ferran Torres, poursuit son chemin vers le but, avec l’intervention manquée d’Aurélien Tchouameni. Second coup du sort quand Alaba manque son tacle, permettant ainsi à l’Allemand de tromper froidement Kepa.

Dans ce 187ème Clàsico en Liga, le Barça mène 1 à 0.


LE BARÇA DOMINE LE CLÀSICO
CLÁSICO : BELLINGHAM CALME LES BONS PETITS DU BARÇA
João Félix aurait pu sauter de joie. Mais bon ligaments croisés, tu connais. ©️Tous droits réservés

Éteint par Gavi, Jude Bellingham est discret, ne parvient pas à combiner dangereusement avec les deux flèches brésiliennes de devant : Vinícius Júnior et Rodrygo ; le premier occupant le flanc gauche et le second, le droit. Alors, le Barça en profite. Cette fois-ci, c’est Fermin Lopez qui a l’occasion de doubler la mise. Mais sa frappe du droit est repoussée par le montant madrilène.

28è minute, nouvelle occasion madrilène. João Félix se joue de Rüdiger, file vers le but madrilène avant que Dani Carvajal le rattrape aux abords de la surface…sans faute selon l’arbitre M. Jesus Gil Manzano.


L’intervention du capitaine du Real Madrid aurait mérité un petit quelque chose, un petit carton par exemple. Sanction administrative que recevra Ferran Torres quelques minutes plus tard après avoir envoyé au tapis Vinícius Júnior d’une drôle de prise judoka ; à quelques centimètres de Xavi. Mi-temps : Barça 1 – Real Madrid 0.

JUDE BELLINGHAM PASSE LA SECONDE MI-TEMPS
CLÁSICO : BELLINGHAM CALME LES BONS PETITS DU BARÇA
Ils vont parler, c'est dans dos. ©️Tous droits réservés

Seconde mi-temps : ils prennent les mêmes et ils recommencent. Le Barça et ses bons petits continuent.

50ème minute. Fermin Lopez trouve Araujo dont la tête est repoussée par le poteau puis Kepa réalise un arrêt décisif. Quelques minutes plus tard, son collègue d’en face, Ter Stegen en fait autant en s’allongeant parfaitement pour repousser l’énorme frappe d’Aurélien Tchouameni.

Mais quelques minutes plus tard, c’est une tout autre histoire.

68ème minute. Laissé libre de tout marquage, Jude Bellingham récupère un ballon de son garde du corps personnel, Gavi, qui s’est replié dans sa surface. Le numéro 5 madrilène se retourne pour se mettre face au but, ajuste son contrôle avant d’envoyer une mine de l’extérieur du droit. Le geste est tellement relâché et puissant que Ter Stegen n’y peut rien. Another one coup de génie de Bellingham. Barça 1 – Real Madrid 1. Le Clàsico est relancé.


Et le Barça dans tout ça ? Rentré en cours de jeu, Lewandowski tente de redonner l’avantage aux siens mais le ballon passe au-dessus des buts.

Les deux équipes se dirigent vers un match nul dans une rencontre que le Barça aurait pu/du tuer.

91ème minute. Dani Carvajal centre dans la surface, Luka Modrić, dont l’entrée a changé la donne comme celle d’Eduardo Camavinga a changé la donne, manque son contrôle. Chose rare. Le ballon n’a pas le temps de retoucher le sol qu’un Madrilène le reprend. Barça 1 – Real Madrid 2.

Jude Bellingham, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, offre la victoire à son équipe mal en point, malmenée. Classique. Puis, le vingtenaire file et célèbre en mondovision. Première défaite du Barça qui avait opté sur une méthode spéciale « bons petits ». Mais ça, c’était sans compter sur Carlo Ancelotti et son incroyable flegme légendaire. Parce qu’il sait qu’au fond, Jude Bellingham : « C’est mon bon petit ! Il va te faire ça, propre ! »


« Kessié n’a rien joué ! », crie un supporter des Éléphants de Côte d’Ivoire pourtant vêtu d’un maillot immaculé du Real Madrid. Association troublante mais bon, ligaments croisés tu connais…

Enorgueillis par la présence de ce micro, tendu par un journaliste de Life TV, ce supporter et ses amis ( ?) continuent. À gauche, l’un parle de le « têter », lui faire une Zidane, s’il le voit.

À droite, le supporter ivoirien/madrilène pointe du doigt le fait que : « Séko [Fofana, NDLR] est né en Bengue, il joue ballon que toi ! » Ainsi parlèrent des fans de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, auteure d’un nouveau match nul face à l’Afrique du Sud ; après celui face au Maroc.

Mais si Frank Kessié et d’autres sont dans le collimateur de snipers ivoiriens, il y en a un que la vie n’a pas épargné mais qui est bel et bien là : Sébastien Haller. Retour sur une rencontre où Il a mis les pendules à l’heure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Ils vont parler, c'est dans dos. ©️YouTube
SANS OUMAR DIAKITÉ, MAIS AVEC SÉBASTIEN HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Au commencement, était Oumar sur le banc des remplaçants. ©️Tous droits réservés

Avant le match, les bouchons servis sur un Plateau ont jeté les derniers travailleurs du quartier des affaires, et ces banques qui ont raccourci leur temps de travail pour cause de match, dans les rues d’ordinaire bien embouteillées. Résultat : Abidjan est paralysé : cela n’augure rien de bon en attendant le début de la CAN le 13 janvier prochain.

Mais qu’importe, de nombreux supporters se rendent au stade Félix Houphouët-Boigny ; plus de 20 000 selon nos informations.

Si certains ont la primeur de l’information, d’autres encore découvrent une fois sur place, au moment du coup de sifflet de M. Benoît Bado : Oumar Diakité, jeune bouc émissaire idéal, est sur le banc. Jean-Louis Gasset lui a préféré Wilfried Zaha dont la capacité à pester pour un oui ou non ferait de lui un parfait personnage de Top Boy. Wagwan, fam ?


DANS LA NUIT ABIDJANAISE, SÉKO ALLUME LA PREMIÈRE MÈCHE
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et six, Séko Fofana avait marqué ? ©️Tous droits réservés

Emmenée par un Séko Fofana, qui la joue fer de Lens des attaques ivoiriennes, la Séléphanto démarre les hostilités. La frappe du milieu de terrain relayeur, associé à Ibrahim Sangaré et Frank Kessié, eux aussi, passe au-dessus. C’est la première frappe hors-cadre d’une longue série réalisée par le joueur d’Al-Nassr.

Et puis sans prévenir, l’Afrique du Sud marque à la… 8ème minute de jeu.

Bien servi dans la surface, Themba Zwane ajuste Yahia Fofana qui ne peut rien sur la puissante frappe du droit. Afrique du Sud 1 – Côte d’Ivoire 0. Tout part d’une perte de balle du capitaine Kessié, revenant d’ailleurs au petit trot dans la surface sans défendre.

YAHIA FOFANA, GARDIEN DU TEMPLE

Quelques minutes plus tard seulement, portés par leur but surprise, les Sud-africains se procurent une nouvelle occasion dangereuse mais cette fois-ci le portier d’Angers, club de deuxième division française, allonge ses 194 centimètres.

C’est donc Yahia Fofana qui sauve les meubles. Orca même est étonnée.

Côté Éléphants, c’est l’autre Fofana, Séko donc, qui tente, tente, tente encore comme ce qu’il faisait déjà à Lens. Mais ses frappes puissantes trouvent rarement le cadre. Hormis celle de la 15ème minute qui finit directement dans les mains du portier/capitaine des Bafana Bafana : Ronwen Williams.


SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Relation amoureuse sur nous maintenant. ©️Capture d'écran/Twitter

SÉBASTIEN HALLER SE PROCURE DES OCCASIONS

Jusque-là très discret, Sébastien Haller se crée l’occasion la plus dangereuse au terme d’un centre millimétré de Ghislain Konan, bien lancé par Frank Kessié. Mais la tête de l’avant-centre ivoirien passe au-dessus. 26ème minute de jeu, toujours 1 – 0 pour l’Afrique du Sud.

Ce n’est pas la seule occasion que l’avant-centre du Borussia Dortmund, où il est le plus souvent remplaçant, se procure.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Et pourtant, on est équipé. ©️Tous droits réservés

30ème minute de jeu. Sébastien Haller active le mode pressing/renard des surfaces. Jonathan Bamba provoque une mauvaise relance qui finit sur la poitrine du numéro 22 ivoirien. Faisant preuve de sang-froid, ce dernier amortit le ballon, met juste ce qu’il faut dans le ballon pour trouver le chemin des filets. Mais c’est le poteau qui repousse. De la prise d’informations à l’exécution, tout était dosé ou presque. Mais on dirait que c’est Serge Beynaud qui c’est dosé.


RELATIONS À DISTANCE

Les Ivoiriens ont beau multiplier efforts et maladresses techniques, il y a une impression qui se confirme au fur et à mesure que le chronomètre de l’homme en noir avance : les joueurs ivoiriens sont loin les uns des autres comme ça. Résultat : l’équipe est coupée en deux. Quel way de relation à distance ça ?

L’absence de bloc-équipe n’est pas la seule mauvaise nouvelle.

Présenté comme une meilleure option dans le couloir gauche, Wilfried Zaha, qui joue désormais à Galatasaray, peine à dribbler son vis-à-vis : un certain Khuliso Mudau. D’où la question : à quoi ça sert d’avoir fait sortir Oumar Diakité pour que Zaha soit incapable de prendre le dessus sur son défenseur ? À quoi ça sert le vieux ?

Quand l’arbitre siffle la fin de la première mi-temps : la question reste posée.

SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER
SÉBASTIEN REMET LES PENDULES HALLER CONTRE L'AFRIQUE DU SUD
Allez, saute-mouton, saute-mouton. ©️Tous droits réservés

Lorsque la seconde mi-temps démarre vers 20 heures GMT, les chauves-souris, qui à l’heure de la descente quittent elles aussi le Plateau, ne sont déjà plus là. Mais pas encore de trace de leur cousin éloigné, ce justicier masqué, un certain Batman. Il faut attendre longtemps, très longtemps la 66ème minute de jeu et ce centre de Wilfried Singo.

Passe en retrait d’Oumar Diakité, l’arrière droit de l’AS Monaco ajuste et trouve un Sébastien Haller, dominant dans les airs. 66ème minute de jeu, Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.



Le stade Félix Houphouët-Boigny, et ces supporters qui sifflaient leur capitaine auparavant, exulte alors. C’est gâté !


Mais malgré les intéressantes entrées des Max-Alain Gradel mais surtout Hamed Traoré et Oumar Diakité, qui aura finalement fait le match que Wilfried Zaha était censé faire, la Côte d’Ivoire est incapable de décrocher une victoire. Score final : Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.


Le résultat tout comme le contenu est décevant mais la bonne, la très bonne nouvelle c’est que Sébastien Haller a inscrit 2 buts en 2 matchs.

Interrogé à l’issue du match, l’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam, avec laquelle il avait réalisé un quadruplé un soir de septembre 2012 pour son premier match en Champions League, le natif de Ris-Orangis, située en Île-de-France, tempère :

« […] On ne peut pas tirer des conclusions sur les deux inscrits de cette trêve. Mais nous devons continuer à donner le meilleur de nous pour être à un niveau plus élevé. »
DES RAISONS DE SE RÉJOUIR MALGRÉ TOUT

Oui, Sébastien Haller a raison. À 87 jours, soit 2 mois et 26 jours, de la CAN 2023, dont le tirage au sort a eu lieu il y a peu, la Côte d’Ivoire ne rassure pas, effraie même. Mais il y a de quoi se réjouir malgré tout.

D’abord parce que le buteur des Éléphants, avec lesquels il a inscrit 5 buts en 17 matchs, a trouvé le chemin des filets à deux reprises.

Ensuite parce que Jean-Louis Gasset semble avoir trouvé une charnière, Ousmane Diomandé – Evan Ndicka, qui tient la route.

Et surtout parce qu’il y a une génération qui est actuellement façonnée par les mains de tacticiens, et donc cela sera bénéfique pour la Séléphanto. Ainsi, au Bayer Leverkusen, Odilon Kossounou évolue sous les ordres d’un certain Xabi Alonso ; fils spirituel de José Mourinho.

D’ailleurs, c’est l’entraîneur portugais qui dirige l’AS Roma où évolue Evan Ndicka. Et enfin, Adingra joue à Brighton & Hove Albion qui est entraîné par un maître tacticien : Roberto De Zerbi. Sans parler d’Oumar Diakité, et son entraîneur Will Still. À noter que la saison dernière le Stade de Reims payait régulièrement 25 000 euros/match à chaque match parce que son entraîneur ne possédait pas les diplômes requis. Mais cela ne l’a pas empêché de terminer 11ème la saison dernière.


Même si tu ne désires que la victoire finale, tu ignores à quelle place la Côte d’Ivoire va terminer cette CAN à venir. Mais tu es une sûre d’une chose, c’est que certains continueront à dire : « Kessié n’a rien joué ! »




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