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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

En ce samedi 1er juin, où une belle pluie irrégulière a lavé voitures et piétons, les embouteillages ne faiblissent toujours pas en cette fin d’après-midi/début de soirée. Avec ces feux arrière qui rougissent continuellement. À croire qu’il n’y a pas de match de football, de finale de la Champions League dans quelques d’heures seulement.

Dans des groupes WhatsApp, où les programmes pour voyager tombent plus vite à l’eau qu’un iPhone avec des AirPods plutôt que de bons vieux écouteurs filaires, on se demande : « Sinon, on regarde le match où ? » Pour analyser/commenter/regarder Borussia Dortmund/Real Madrid.


D’autres ont préféré s’agglutiner autour d’écran géant de maquis, qui exceptionnellement ont stoppé la musique, pour qu’on entende les commentaires de Borussia Dortmund/Real Madrid. Au final, ce sont seulement quelques groupes aperçus çà et là.

À croire que l’affiche n’était pas assez attirant, même avec la possibilité pour Sébastien Haller, en cas de victoire de clore les débats autour du Ballon d’Or africain.

À croire que tout le monde savait que le Real l’emporterait 2 à 0 grâce à des buts de Dani Carvajal – bien servi par le désormais ex-madrilène Toni Kroos – et surtout Vinícius Júnior ; grand favori au Ballon d’Or 2024.



Deux jours plus tard, les festivités pour la célébration de la 15ème Champions League remportée par le Real Madrid, la 7ème en 10 ans, un communiqué sobre mais terriblement efficace, loin de tout le tintouin de certains clubs qui préfèrent confier la tâche à une agence de communication qui va équilibrer ses comptes grâce à cela, tombe : « Le Real Madrid signe Kylian Mbappé pour une durée de cinq ans. »   Simple, précis, concis.

Tout le contraire d’une histoire où il y a eu plus de rebondissements que Game of Thrones. Retour sur les péripéties, le jour où Kylian Mbappé Hala à Madrid.


KYLIAN MBAPPÉ RÉALISE UN RÊVE DE GOSSE

Dans la boîte à souvenirs, parfumée à la naphtaline, du vingtenaire francilien, figure plusieurs traces de son déjà glorieux passé. De sa première titularisation en Champions League face à Manchester City, où il est devenu le 2ème plus jeune buteur tricolore dans la compétition européenne reine selon Opta, à son but en finale de la Coupe du Monde, en passant par son triplé au Camp Nou, le bondynois a déjà une sacrée collection. Mais l’un des faits les plus marquants, c’est son histoire d’amour avec le Real symbolisée par ces murs tapissés de posters de Cristiano Ronaldo et de rêves d’enfant, celle d’un enfant, qui les mains sur les joues rêve éveillé.


ET KYLIAN MBAPPÉ HALA À MADRID
La seule fois Cristiano Ronaldo a fait le mur. ©Tous droits réservés

Kylian Mbappé, qui y a même fait un essai plus jeune, où il aurait donc pu poursuivre sa formation sans le choix parental de le mettre à Monaco plutôt, a réalisé son rêve de gosse.


« […] C’est un immense plaisir, a-t-il expliqué hier en conférence de presse, un rêve qui se réalise, beaucoup d’émotions. Je suis très content, libéré, soulagé et extrêmement fier de pouvoir arriver dans ce club où j’ai toujours rêvé. Un grand merci. C’est sûr que j’ai beaucoup d’excitation à l’idée d’arriver dans ce grand club, dans le meilleur du monde. J’arrive là-bas, avec beaucoup d’humilité, préférant continuer son laïus plutôt que de répondre au journaliste qui a levé la main. Je voudrais remercier toutes les personnes qui m’ont envoyé pas mal de messages, toutes les personnes qui m’ont soutenu. J’ai pas pu tout voir mais le cœur y était. Un grand merci à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin dans cette opération qui était plus que complexe, petit sourire en coin. Voilà, je remercie toutes les personnes du Real Madrid qui ont travaillé [sur ce transfert, NDLR], spécialement le président Florentino Pérez qui a toujours confiance en moi depuis le premier jour.  […] »



Et le moins qu’on puisse dire c’est que Florentino Pérez est peut-être le seul dans cette histoire rocambolesque à avoir cru à un dénouement heureux ( ?). Trois ans en arrière, puis deux ans en arrière, cela semblait Mission Impossible.

KYLIAN ET LE REAL : À LEURS ACTES MANQUÉS

[Cette partie est sponsorisée par Jean-Jacques Goldman ou presque.]


Le premier acte manqué, c’est le mercato 2021. Hué par un Parc des Princes, pourtant pourri gâté avec la fraîche arrivée inattendue d’un certain Lionel Messi, Kylian Mbappé, « au centre de notre projet » selon le président du club parisien Nasser Al-Khelaïfi, voit plusieurs propositions madrilènes arrivées : d’abord 160 millions d’euros puis 180 millions selon Eurosport. À un an de la fin de son premier contrat, l’occasion est belle mais compte tenu du timing – certainement – et de la volonté de l’associer à Messi et Neymar, le Paris Saint-Germain oppose une fin de non-recevoir.




Le second acte manqué, c’est le 21 mai 2022. Après avoir pêle-mêle : expliqué qu’il « voulait que le club ait une indemnité de transfert pour avoir un remplaçant de qualité », été ovationné par des supporters madrilènes après la défaite (3-1), en 8ème de finale retour de la Champions League, ou encore demandé « plus de responsabilités », le souffleur de chaud et froid – parisien de corps et d’esprit – signe un contrat avec…le Paris Saint-Germain. Présentation en grandes pompes, maillot floqué 2025, avec en prime un Nasser tout sourire, on se dit que le train ne repassera pas.


ET KYLIAN MBAPPÉ HALA À MADRID
Pourtant, y avait au moins 2025 red flags. ©Tous droits réservés

Pour la petite histoire, c’était déjà face à Metz contre lequel il n’a disputé son dernier match en Ligue 1 puisqu’il braquait ses yeux sur une jeune inconnue depuis devenu célèbre.



Aujourd’hui, de Vinícius Júnior qui a teasé son arrivée à Rodrygo qui devrait pourtant goûter plus souvent au banc, en passant par Aurélien Tchouaméni, l’un des trois français du Real Madrid, Ils célèbrent son arrivée.


ET MAINTENANT, C’EST QUOI LA SUITE DU PROJET MBAPPÉ ?

En voyant tous les joueurs blessés (Alaba, Courtois, Militão, etc.) avec lesquels le Real Madrid a du faire sans pour remporter la Liga et surtout la Champions League, on se demande naturellement : « À quoi ça sert le vieux ? À quoi ça sert de le recruter ? »

En observant comment Carlo Ancelotti a organisé son équipe le plus souvent en 4 – 3 – 1 – 2 sans avoir remplacé Karim Benzema, on se demande naturellement : « À quoi ça sert le vieux ? À quoi ça sert de le recruter ? »


SEPT UN ATOUT EN PLUS                                  

L’arrivée de Kylian Mbappé, que Luis Enrique et Luis Campos, respectivement entraîneur et directeur sportif, ont " sauvé ", s’inscrit autant sur le terrain sportif que communication/marketing.


La possibilité d’aligner deux joueurs au profil identique, préférant notamment partir de l’aile gauche pour provoquer ou encore pénétrer dans la surface, est un problème de riches. Beaucoup pensent que l’ancien monégasque n’occupe que le flanc gauche mais c’est oublier qu’il a évolué longtemps à droite d’un Radamel Falcao ou milieu offensif/ailier lors de la Coupe du Monde 2018 face au faible rendement d’Ousmane Dembélé.



De plus, il s’agit d’un autre attaquant que Vinícius capable de marquer des buts.


Pour rappel, le Français a inscrit 44 buts et délivré 10 passes décisives en 48 matchs, selon Foot Mercato, tandis que le Brésilien, lui, a inscrit 21 buts et délivré 9 passes décisives en 37 matchs. Une association qui fait saliver autant que sa présentation.


REMPLIR CAISSES ET ÉCRANS

Sous contrat jusqu’au 30 juin 2024, Kylian Mbappé – qui dispute l’Euro 2024 – ne peut être présenté avant. Ce qui laisse le temps à son nouveau club de faire les choses en grand. Dans les couloirs de certaines rédactions, il se dit que ça sera une présentation en mondovision, Ronaldo-esque comme celle de Cristiano en 2009.


ET KYLIAN MBAPPÉ HALA À MADRID
C'était pas petit boucan aussi. ©Tous droits réservés

Avec le même numéro 9 floqué dans le dos et une foule des grands rendez-vous. Le Portugais s’est d’ailleurs fendu d’un commentaire sous le post Instagram de son plus gros fan : « C’est à mon tour de te regarder. Hâte de te voir illuminer le Santiago Bernabeu…Hala Madrid ! »


Ce sont les boutiques, les sponsors qui frottent déjà les mains avec l’arrivée du phénomène français – au salaire estimé à 15 millions d’euros par an, après une prime à la signature de 100 millions - avant ses premiers pas. Ceux que certains verront après avoir demandé dans le groupe WhatsApp : « Sinon, on regarde le match où ? »



 « Sergio Ramos est le meilleur. Il va me donner raison. », lâche sourire en coin ce jeune homme avec qui tu discutes à quelques heures de la finale de la Champions League : Real/Atlético.

Amoureux du beau jeu et fervent supporter barcelonais, ce vingtenaire est convaincu que le défenseur madrilène viendra « fermer notre bouche », prouver qu'il est bien le meilleur défenseur du monde qui s'apprête à disputer la Coupe du Monde 2014. Il avait raison sauf qu’il lui aura fallu d’un match seulement, et d’une victoire 4-1 synonyme de Décima pour le Real Madrid, à cet arrière central pour chasser les derniers doutes sur son statut. Le football va vite, trop vite.

ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Sergio Ramos s'est plié en quatre. ©Tous droits réservés
ANGEL DI MARIA DÉPLOIE SES AILES POUR SAUVER LE REAL
ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Di Maria c'est l'homme (des grands rendez-vous) hein. ©Tous droits réservés

« Le football va vite, trop vite. » C’est certainement ce que Casillas, « San Iker », a du se dire au moment où la tête de Diego Godín finit dans ses buts vides.

On joue la 36ème minute d’un match bloqué comme une fermeture éclair et c’est à ce moment là que le portier espagnol choisit pour enfiler sa tenue de danseuse étoile. Mais voilà, elle est trop grande. Il s’avance, hésite puis recule avant de finalement toucher le ballon. Trop tard ! Déjà buteur, peu avant cette finale de Champions League, le défenseur uruguayen le punit.

Dans ce stade de la Luz où se déroule la finale, on entend déjà le chant du cygne. Avec Iker Casillas dans le remake de Black Swan.



Pendant qu’il touche le fond, son coéquipier Angel Di Maria s’élève au-dessus du lot. Aux nombreux coups des frères ennemis madrilènes, l’argentin – de retour su ses anciennes terres - répond par des dribbles. Le gaucher frêle transforme ses brindilles en pinceaux, comme pour mieux montrer la voie.

Mais en cette première mi-temps, il est le seul à déployer les ailes, à l’exception de…Sergio Ramos.


RAMOS MARQUE ET BALE SORT DE SON TROU

Deuxième partie de cette finale au scénario hitchcockien, les hommes de Simeone sont dans la position qu’ils préfèrent : attendre leur adversaire pour ensuite les contrer.

Rentré au bout d’une dizaine de minutes à la place d’un Diego Costa mal rétabli, Adriàn Lopez manque ainsi de servir David Villa mais le travailleur Carvajal l’en empêche. Le Real tente bien par l’intermédiaire de Bale, notamment mais le Gallois cadre mal ses tirs. Ses tentatives meurent à côté des buts du portier belge Thibaut qui a la courtoisie de les accompagner du regard.


Alors que ses supporters aux yeux hagards voient leur 10ème Ligue des Champions, la Décima s’échapper, Sergio Ramos monte sur le corner de la dernière chance. Servi par Modrić, le numéro 4 madrilène décolle, dévie le ballon d’une tête rageuse et égalise au bout des arrêts de jeu : la 93ème minute pour être précis.


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Feel The Magic In The Air. ©Tous droits réservés


Le banc madrilène exulte, les fans madrilènes respirent à nouveau ! Viennent ensuite les prolongations, où le mental fait souvent la différence.


Au bout d’un énième effort, Di Maria déborde sur le côté gauche avant de frapper. Thibaut Courtois repousse le ballon mais pas assez haut ou plus tôt juste assez pour que Bale ne sorte de son trou et marque de la tête à la 110ème minute de jeu (2-1).


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Gareth n'a pas raté la Bale. ©Tous droits réservés

Gareth Bale ou comment justifier le prix de son transfert -100 millions - en une seule action ! Le Real mène au score pour la première fois de la partie. Les Colchoneros sont incapables d’égaliser.


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO

Rentré à l’heure de jeu, Marcelo s’engouffre dans la défense madrilène et décoche une frappe du gauche (3-1) à la 118ème minute de jeu. Puis, deux minutes plus tard, Cristiano Ronaldo – qui a oublié de désactiver son mode furtif avant la rencontre – inscrit son 17ème but de la compétition (un record de plus !) sur pénalty. Mais qu’importe ! Qu’importe si à quelques minutes de la fin de la rencontre, Diego Simeone cherche à en découdre avec Varane.






De cette finale ô combien intense, Sergio Ramos a sorti LA performance. Oui, « Barbe Rousse » a fait se dresser les poils des bras !


ET LE REAL DÉCIMA L’ATLÉTICO
Champions d'Europe. ©Tous droits réservés

Le Real aura donc attendu douze longues années pour se libérer des chaînes du passé. Après Zidane – et sa volée du gauche en 2012, Sergio Ramos marque à son tour les esprits et fait taire ceux qui à la fois flagornent et dénigrent. Don Sergio !

Et dire que ce barcelonais avait prévenu : « Sergio Ramos est le meilleur. Il va me donner raison. »

Bonheur, Christ, mais aussi Dieumerci (Mbokani, ancien joueur qui emmena les siens à la 3ème place lors de la CAN 2015), Éloge ou encore Merveille et même Trésor, etc. L’originalité des prénoms congolais, juxtaposée à leur musicalité, n’est maintenant plus à prouver.

Et ce n’est pas Chancel Mbemba qui dira le contraire actuellement.

Ce n’est pas lui non plus qui expliquera ce qui s’est passé exactement avec le sélectionneur marocain Regragui ; et cette altercation au terme d’un match nul (1-1).

MBEMBA NE CHANCELLE PAS DEVANT REGRAGUI
Prière de ne pas déranger. ©Tous droits réservés

MBEMBA ET LES LÉOPARDS DU CONGO AFFRONTENT LES LIONS DE L’ATLAS

Dimanche 21 janvier 2024, Maroc – Côte d’Ivoire. Le choc de 2ème journée du groupe F se déroule dans le stade Laurent Pokou ; dans un stade clairsemé et le bruit des vertes chaises vides qui résonne. La foule, la chaleur l’a peut-être découragée.


Sur les buts de Lionel Mpasi, il fait aussi chaud dès les toutes premières minutes. Avec la première mèche allumée par Youssef En-Nesyri. Lequel se distinguera autrement, vilainement, en fin de match.

C’est finalement Achraf Hakimi, celui qu’il l’avait servi sur la première occasion, qui ouvre facilement le score dans une défense congolais aux abonnés absentes (1-0, 6ème minute).

MBEMBA NE CHANCELLE PAS DEVANT REGRAGUI
Hakimi a mis dedans. ©Tous droits réservés

Après cette ouverture du score, Hakim Ziyech, qui quelques semaines auparavant avait failli rejoindre son buteur de compatriote, au Paris Saint-Germain, s’essaie aussi mais Lionel Mpasi veille.


Côté attaque, c’est le défenseur central et surtout capitaine des Léopards, Chancel Mbemba, qui manque l’occasion d’égaliser (33ème minute).


Mais ce n’est rien par rapport à Cédric Bakambu. Le natif de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) avant même le face-à-face à Yassine Bounou…tremble. Résultat : l’attaquant de Galatasaray s’avance et tire à côté.

Á la pause, les deux équipes se séparent sur ce score en faveur des Lions de l’Atlas : 1- 0. 


ET LE CONGO FINIT PAR ÉGALISER

Pendant que le Maroc fignole, à l’instar d’Azzedine Ounahi, l’une des révélations marocaines à la Coupe du Monde 2022, le Congo lui tente sa chance et finit par trouver le chemin des filets ; après la sortie de Gaël Kakuta.

C’est son remplaçant Silas Katompa qui ramène les deux équipes à égalité (1-1).

Alors que les deux équipes se laissent sur ce score de parité, une autre rencontre démarre.


PRIÈRE DE NE PAS DÉRANGER M. CHANCEL MBEMBA

Les deux hommes ont beau avoir pris la parole pour partager leur version de faits, on ne sera jamais exactement ce qui s’est passé.


La version de Chancel Mbemba.


Celle de Walid Regragui.



Ce qu’on a vu, c’est Walid Regragui s’avancer vers Chancel Mbemba, qui agenouillé faisait une prière. Sa prière, l’entraîneur marocain l’a donc interrompue. Ce qui a probablement déclenché l’ire du congolais fervent pratiquant. S’en suit une tentative d’explication qui précède un début de bagarre générale qui manque de se poursuivre dans les vestiaires. N’eut été le sauvetage de Yassine Bounou sur Youssef En-Nesyri.


La seule chose qu’on retiendra c’est que Mbemba ne chancelle pas devant Regragui.


Á la justice des hommes, Chancel Mbemba, fidèle croyant préfère la justice divine : « La justice de Dieu, y en a. »







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