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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« On mange hein ! », dit-on par politesse en Côte d’Ivoire quand vient l’heure de passer à table. La seule et unique réponse valable, retour de politesse oblige, c’est un non poli mais ferme.

Hier dans ce stade Ebimpé, où près de 47 000 âmes étaient présentes, la Côte d’Ivoire a invité le Nigeria à sa table. Ces derniers ayant faim de victoires, après leur match nul contre la Guinée-Équatoriale, vainqueur de la Guinée-Bissau (4-2), ont d’abord poliment refusé avant de profiter des largesses de la défense ivoirienne. Retour sur ce Côte d’Ivoire – Nigeria.


CAN 2023 : LA CÔTE D'IVOIRE OFFRE LE BUT ET LE COUVERT AU NIGERIA

PREMIER CHOC DANS TOUS LES SENS DU TERME

C’est dans leur éternel 4 – 3 – 3 que les coéquipiers de Serge Aurier, titularisé d’emblée, avec le brassard sur l’avant-bras gauche, que les Éléphants de Côte d’Ivoire affrontent le Nigeria de Victor Osimhen. Attention, l'adversaire est anglophone.



Les Super Eagles sont disposés en bloc-équipe qui n’hésite pas à laisser le Ballon d’or africain seul devant comme un grand.

Et c’est ainsi, comme un grand qu’il se procure la première grosse occasion du match à la 7ème minute de jeu ; avec un tir qui passe au-dessus des buts gardés par Yahia Fofana.

Aussitôt, dans la foulée, Christian Kouamé, l’autre nouvel entrant dans le onze de départ concocté par Jean-Louis Gasset, manque de réussir à exploiter une erreur nigériane.

La stratégie du Nigeria est claire, nette et précise : apporter le danger dans le camp adverse, le plus rapidement possible. Pour le style Guardiolesque, faudra repasser.

Côté ivoirien, nul n’est censé ignorer que l’équipe n’a toujours pas de style de jeu. Ni pressing à outrance, ni jeu de possession, rien de tout cela. Cela ne l’empêche de se procurer quelques occasions.


15ème minute de jeu. Sur un long ballon de Seko Fofana, Christian Kouamé remet le ballon dans l’axe mais la reprise du coéquipier de Lukaku, Evan Ndicka est trop écrasée.

Et pendant ce temps-là, son jeune compère de la défense, Ousmane Diomandé, lui, montre que c’est garçon dans son duel d’homme à homme avec Victor Osimhen.

30ème minute de jeu. Seko Fofana, encore lui, tente une frappe lointaine que Nwabali repousse. Christian Kouamé préfère contrôler plutôt que de reprendre directement. Le Nigeria s’en sort bien.

L’ÉTRANGE CAS DE SERGE AURIER

Bien s’en sortir, ça n’a absolument pas été le cas de Serge Aurier.

Dire que l’arrière droit, apparemment pas à 100%, a été malmené par tantôt Chukwueze, tantôt Lookman, est un euphémisme. Pourquoi diable a-t-il été titularisé s’il était déjà incertain avant la rencontre ?



L’autre mystère, c’est le rôle des ailiers. Leur apport a été tellement insignifiant surtout celui de Jérémie Boga. Le niçois qui avait montré des choses intéressantes lors du premier match, avec ses accélérations déclenchant les hourras du public, a été méconnaissable hier. Pas de Boga Bonito.



Mi-temps : Côte d’Ivoire 0 – Nigéria 0.


OSIMHEN LA JOUE COMME INZAGHI

La position sacrificielle que Victor Osimhen a choisie et assumée est à montrer dans les écoles de la vie ; pour les apprentis débrouillards à jamais.



Protection de balle, jeu de corps, mais aussi pressing et encouragement, etc. Tout a été bon sauf cette 50ème minute et la roublardise dont il a fait preuve.

Au duel avec Ousmane Diomandé, le numéro 9 nigérian la joue comme Inzaghi et provoque un pénalty douteux que Troost-Ekong transforme en force.


CAN 2023 : LA CÔTE D'IVOIRE OFFRE LE BUT ET LE COUVERT AU NIGERIA


Le Nigeria ouvre le score. À la fin du match, Didier Drogba fera gentiment part à Victor Osimhen de son ressenti sur l’action litigieuse.



Plutôt que de réagir, la Côte d’Ivoire se révolte avec autant de force qu’un Bounty. Les Révoltés du Bounty sont étonnés.


Et c’est justement ça le problème. Le plus révoltant, c’est que justement, il n’y ait aucune révolte. Aucune. Comme si les Éléphants avaient oublié qu’ils représentaient le pays hôte, le pays de l’hospitalité.

 

SEKO FOFANA, L’ÉLÉPHANT QUI CACHE LA FORÊT

CAN 2023 : LA CÔTE D'IVOIRE OFFRE LE BUT ET LE COUVERT AU NIGERIA

Les quelques tentatives ivoiriennes sont la plupart du temps envoyées par Seko Fofana. Encore et toujours lui. Seul, il déclenche un pressing sans que personne ne suive le mot d’ordre. L’entrée du dynamiteur Oumar Diakité amène maladresse et baume au cœur des supporters. Surtout sur cette action où son tacle empêche le Nigeria de doubler le score.


Score final : Côte d’Ivoire 0 – Nigéria 1.


Sors, sortons, sortez les calculatrices. La Côte d’Ivoire est 3ème de son groupe et pas encore assurée de passer au second tour. Tout ça parce qu’elle a proposé au Nigéria : « On mange hein ! »



Ce qui est bien quand tu vis dans un pays dont le réservoir à meme est toujours plein à craquer, et ce même si l’essence est désormais à 875 francs CFA/litre. Et qu’il te suffit de plonger la main pour y puiser celui qui te plaît pour amuser la galerie ou plus sérieusement pour les besoins d’un article. On y va, c’est parti.


Bahscottiamadou ignorait sans doute que des mois après ses mots résonneraient encore plus juste au moment même où la Côte d’Ivoire de Seko Fofana affronte le Nigeria de Victor Osimhen. Souviens-toi.


« […] Ça c’est un championnat compliqué, l’adversaire est anglophone. Il vient avec une nouvelle stratégie d’escroquerie ! » avant de lâcher LA position préférée : « Donc, reste sur la position d’ivoirien vigilant. Et c’est comme ça que je suis resté. »



Ce soir, c’est autour des Ivoiriens de faire attention parce que l’adversaire est bel et bien anglophone.


LA CÔTE D’IVOIRE RÉUSSIT SON ENTRÉE EN LICE

CÔTE D'IVOIRE - NIGERIA : L'ADVERSAIRE EST ANGLOPHONE

Au terme de la 1ère journée de cette phase de poules, qui s’est terminé par un rythmé match nul entre la République Démocratique du Congo et la Zambie, 1-1, il apparaît clairement que le résultat des Éléphant mérite davantage d’appréciations après coup. Ne serait-ce que pour le fait qu’Ils n’aient ni encaissé de buts, ni perdu contre un plus petit. Shout out aux Ghanéens, battus par le Cap-Vert, mais aussi aux Camerounais, tenus en échec par la Guinée (1-1), et surtout aux Égyptiens, mis en difficulté par le pour avoir montré l’exemple, le mauvais exemple.

C’est donc en solide leader du groupe A et à 90 minutes d’une qualification pour leur second tour que les Éléphants sont. Hon, hon : c’est pas pour autant qu’il faille déjà descendre en coup du marteau. Attends un peu.



ET PENDANT CE TEMPS-LÀ, LES SUPER EAGLES RATENT LEUR ENVOL

CÔTE D'IVOIRE - NIGERIA : L'ADVERSAIRE EST ANGLOPHONE

Surfant sur la hype lancée par de nombreux observateurs, qui ont oublié qu’avant le Nigeria, l’équipe de France 2002, malgré tout son armada offensive, n’avait rien fait, les Super Eagles ont glissé face à la Guinée Équatoriale. Heureusement que Victor Osimhen a inscrit le but égalisateur.



Les Nigérians sont donc dans une position désavantageuse. Tout autre résultat qu’une victoire les mettrait dans l’embarras, aux portes d’une élimination qui ferait plus de bruit que n’importe quel tube afrobeats.



Ils sont donc déterminés et auront à cœur de rectifier le tir.

COMMENT FAIRE QUAND L’ADVERSAIRE EST ANGLOPHONE ?

CÔTE D'IVOIRE - NIGERIA : L'ADVERSAIRE EST ANGLOPHONE

Que le Nigéria soit privé de son verrou défensif, Wilfred Ndidi, absent pour cause de blessure, devrait faciliter la tâche aux Éléphants et notamment les milieux de terrain pour y remporter la bataille. Avec les incursions de Seko Fofana, qui avant le match contre la Guinée-Bissau, tentait déjà des frappes hors de la surface de réparation. En plus, Alex Iwobi, le neveu d’un certain Jay Jay Okocha, n’est pas Le problème pourrait éventuellement venir des deux secteurs : l’attaque et la défense.

Aligné d’emblée le trio Boga – Krasso – Bamba, surtout ce dernier, n’a pas été complémentaire.

Sébastien Haller et Simon Adingra sont certes de retour dans le groupe mais est-ce pour autant qu’il faille les faire entrer aussitôt, dès le début ?

La question est vite répondue. La titularisation du feu follet Oumar Diakité, toujours prompt à porter le danger, pourrait être intéressante avant qu’un autre ne prenne ensuite le relais.

Côté défense, les errements des deux latéraux, surtout ceux de Serge Aurier, qui avait remplacé Singo, étaient déjà inquiétants. Face au Nigéria, cela risque de poser sérieusement problème.


Quant à la paire de centraux, Ousmane Diomandé – Evan Ndicka, elle est certes jeune mais déjà habituée aux grands rendez-vous.

La dernière fois que Ndicka et Osimhen ont joué l’un contre l’autre, c’était il y a quelques semaines seulement : le 23 décembre 2023.


Lors de la victoire de l’AS Roma sur le Napoli (2-0), le second n’avait pas existé et avait même été expulsé.



En attendant que cela se reproduise éventuellement ce soir à partir de 17 heures au stade Ebimpé, restons sur la position d’ivoirien vigilant parce que : « […] Ça c’est un championnat compliqué, l’adversaire est anglophone. Il vient avec une nouvelle stratégie d’escroquerie ! »

Au terme d’une cérémonie d’ouverture incroyable mais vrai, entre clin d’œil au seul pont qui a son jour férié, danses traditionnelles, prouesses pyrotechniques, la Côte d’Ivoire l’a emportée face à la Guinée-Bissau. Thanks God, Seko Fofana était là. Pour les notes, c’est par ici.


CÔTE D'IVOIRE - GUINÉE BISSAU : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS

CÔTE D’IVOIRE – GUINÉE-BISSAU : LA PAROLE EST À LA DÉFENSE

Yahia Fofana : quelques arrêts par-ci, par-là. Un travail propre et sûr. Le genre de prestation qui devrait inspirer ton couturier qui n’a toujours pas livrer ton habit du 31. Note : 12/20.


Wilfried Singo : étonnant titulaire en lieu et place de Serge Aurier, qui aura le temps de faire quelques erreurs après son entrée en jeu en seconde mi-temps, le latéral droit a vite montré pourquoi c’était tout sauf une surprise. Le genre que tu préfères plutôt que la hausse du prix d’électricité de 10%.


CÔTE D'IVOIRE - GUINÉE-BISSAU : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS

Note : 13/20.


Ousmane Diomandé : suivi par de nombreux grands clubs tels que le Real Madrid, le défenseur central du Sporting Lisbonne, le défenseur central a lui aussi montré pourquoi il fait partie des défenseurs à suivre. Note : 12, 25/20.


Evan Ndicka : le second arrière central ivoirien a livré une solide prestation. Encore un petit effort avant qu’il ne devienne l’égérie du Ciment Bélier. Note : 12,5/20.


Ghislain Konan : c’est impressionnant comment depuis le bord du terrain, les erreurs d’un joueur sont plus flagrantes. Hier, tout le stade Ebimpé a vu en mondovision celles du latéral gauche ivoirien ; le plus souvent incapable d’apporter le danger dans la surface. Rigobert Song likes this. Note : 9/20.




SEKO FOFANA ÉTAIT À MILIEU DES AUTRES

Ibrahim Sangaré : l’autre chose impressionnante toujours au sujet du fait d’être dans le stade, Ebimpé, c’est de repérer puis suivre un joueur, déjà facilement remarquable parce longiligne. Ibrahim Sangaré, comme souvent, a été une identité remarquable. Jason Bourne likes this. Note : 14/20.



Frank Kessié : le brassard de capitaine des Éléphants, qu’il a ensuite cédé à Aurier en seconde mi-temps, était trop lourd pour qu’il sorte une prestation digne de ce nom. À croire qu’il voulait le brassard, et maintenant c’est la brasserie. Note : 10/20.



Seko Fofana : il est le joueur qu’il croit être. Et tant pis si dans le passé, il a été un « garçon princesse », qui venait quand bon lui semble. Note : 15/20.



UN TRIO D’ATTAQUE QUI MANQUE DE COMPLÉMENTARITÉ

Jérémie Boga : quelques belles fulgurances par-ci, par-là avant de s’éteindre malheureusement. Un comportement bien coupure d’électricité, bien CIE. Note : 12,25/20.


Jean-Philippe Krasso : heureusement qu’il a marqué avant d’être remplacé par Karim Konaté, trop tendre et approximatif pour surprendre les robustes bissau-guinéens. Sinon, Ils allaient allumer la télé sur lui et lui ressortir ses pas de danse endiablés. Note : 10,5/20.


Jonathan Bamba : toujours autant de mal à comprendre pourquoi il est régulièrement tant il peine à faire la différence balle au pied. Et ce même quand il passe à droite. En seconde mi-temps, il a été remplacé par Nicolas Pépé qui aurait pu inscrire un troisième but. Dommage qu’il se soit emmêlé les pinceaux. Note : 9/20.




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