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CAN 2023 : Spécial Côte d'Ivoire

« Stabilise, et tu rentabilises », s’amusent à répéter en chanson Toto Le Banzou & Arii depuis plusieurs semaines maintenant. 

Et c’est dans amusement-là que les deux néo rockeurs, qui ont notamment participé à l’émission Rap Ivoire Nouvelle Génération (RING), surfent depuis sur la vague du succès. Pendant que sur TikTok, chacun y va de son interprétation de son titre, sur Twitter (On va jamais appeler ça X ! Lâche ça Elon ! ), certains, plus malins, détournent l’attention à coups de meme


Du coup, vu que tout le monde est inspiré, petite interrogation surprise : quel roc défensif pour que le milieu se stabilise ? 


LA CATÉGORIE EST VIEUX PÈRE QUI STABILISE

Avant que Toto Le Banzou & Arii ne mettent intelligemment en chanson un délire entre potes, Stabilise, donc il y avait des vieux père qui eux le faisaient sur terrain. Á commencer par Claude Makélélé. 

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Le vieux père des vieux pères. ©YouTube

MAKÉLÉLÉ, LE PÈRE FONDATEUR DU MOUVEMENT « STABILISE ET TU RENTABILISES »

Bic pour désigner un stylo, Frigidaire pour en ouvrir un, mais aussi Scotch ou encore Escalator, nombreux sont ces noms de marques lexicalisées. 

Mais si dans la vie courante, les exemples sont légion, dans le football, le phénomène est plus rare. 

Il y a ceux qui donnent leur nom à un geste technique (La Madjer, la Papinade, le Johan Cruyff turn, etc.) et puis il y a ceux - encore plus inhabituels - dont le nom désigne une position. C’est le cas de M. Claude Makélélé, joueur de poche qui n'avait pas sa langue dans la sienne.


Formé au (beau) jeu à la nantaise, le natif de Kinshasa n’a pas toujours été la référence du monde mondial en termes de sentinelle ; loin devant la petite frappe Sergio Busquets. 


Il a d’abord été un joueur à vocation offensive avant de progressivement reculer. D’abord au Celta Vigo, où l’abus de biens offensifs est à l’origine de ce remplacement, avant la consécration au Real Madrid.

Lorsque le milieu de terrain y arrive à l’été 2000, le Real Madrid vient de perdre Fernando Redondo et surtout il n’y a que des Galactiques dans l’équipe. Raúl González Blanco, Luis Figo, Zinedine Zidane avant que Ronaldo, l’unique, le vrai, ne les rejoignent ensuite après sa Coupe du Monde 2002. 


Ceux-là, ce sont le genre de personnes qui défendaient encore moins que les 4 fantastiques  actuels (hormis Rodrygo). 


Forcé de combler les trous, Claude Makélélé brille tactiquement, techniquement et physiquement. Il arrache le ballon dans les pieds des adversaires, le rend propre avant de le transmettre à Zidane. 

Dommage que le coup de boule de ce dernier, en finale de la Coupe du Monde 2006, l’ait empêché de remporter le seul gros trophée qui manquait à son palmarès


Malgré tout, le vainqueur de la Champions League 2002 reste un monument vivant. 


Taux de stabilisation : 100%.  


DIDIER ZOKORA, LE MAESTRO IVOIRIEN

Joueur le plus capé des Éléphants de Côte d’Ivoire avec 123 sélections selon Transfermarkt, et non 153, formé à l’Académie Mimosifcom de l’Asec, Zokora Didier était tellement bon dans sa capacité à gérer le temps et l’espace qu’ils l’ont appelé : Maestro. Sans faire offense à Lassana Diabaté, Jean Michael Séri et d’autres encore, la Séléphanto a rarement eu un milieu défensif aussi fort techniquement et physiquement.

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Coco taillé qui n'a pas encore fait dreads. ©YouTube

C’est d’autant plus frustrant quand son tour d’Europe (Saint-Etienne, Londres, Séville, Turquie) et celui du monde (Inde, Indonésie) ont à peine servi dans sa quête de trophées.

Pareil pour l’équipe nationale. Son histoire avec elle se termine le 19 juin 2024 et la défaite face à la Colombie de James Rodriguez (2-1). Quelques jours seulement avant que la Côte d’Ivoire ne glisse sur la Grèce. 


Taux de stabilisation : 50/50.


FRANCK KESSIÉ, LA PANTHÈRE DES ÉLÉPHANTS 

Contrairement à Maestro, Franck Yannick Kessié dit la Panthère de Zébizékou, situé quelque part dans la région de Gagnoa, au centre ouest de la Côte d’Ivoire, a laissé des traces partout où il est passé. Particulièrement au Milan AC (37 buts en 223 matchs) où le roc ivoirien régnait au milieu de terrain aux côtés de l’Algérien Ismaël Bennacer. Sa capacité à transformer des pénaltys, le Calcio l’a appréciée : 23/27 ; soit 85% de réussite selon nos informations.


La réussite, elle fuit au Barça. Arrivé libre de tout contrat, à l’été 2022, avec un titre de champion d’Itali, l’ex-Rossoneri peine à s’imposer dans l’équipe dirigée par Xavi mais c’est lui qui inscrit le but de la victoire lors du Clásico ; celui qui assure le titre aux Blaugrana


L’aventure tourne court puisque le milieu polyvalent rejoint Al-Ahli et l’Arabie Saoudite à l’été 2023 en même temps que ses coéquipiers Edouard Mendy, Riyad Mahrez ou encore Roberto Firmino, ou même Neymar Jr. Le Brésilien a depuis rejoint Santos. 


C’est peut-être le manque de compétitivité qui a fait perdre au numéro 79 d’Al-Ahli une partie de son niveau. 


Mais sa mise sur le banc avant une entrée décisive pour inscrire le but égalisateur face au Sénégal lui a servi d'électrochoc et permis de rappeler aux ivoiriens qui il était : la Panthère de Zébizékou. 

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Sois salué depuis ta position, Président. ©Tous droits réservés

Taux de stabilisation : 79%. 


LA CATÉGORIE EST LIGAMENTS CROISÉS, TU CONNAIS


FERNANDO REDONDO, À UN CHEVEU D’UNE CARRIÈRE INOUBLIABLE 

Iker Casillas en 2015, Pepe en 2017, mais aussi Sergio Ramos et Raphaël Varane été 2021, Marcelo l’été suivant, la légende raconte que le Real Madrid laisse partir ses joueurs emblématiques quand ils sont cuits, au bout du rouleau.


Quand vient l’heure de quitter la Maison Blanche avec laquelle il a porté le brassard, remporté deux Champions League (1998, 2000), Fernando Redondo laisse son numéro 6 et tourne la page malgré lui car il en a encore sous le capot. Du moins dans l’esprit des Milanais qui ont insisté pour recruter un superbe milieu défensif, unique en son genre : parfait mélange entre technique Riquelme-esque et puissance physique.

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Cheveux courts, idées longues. ©Tous droits réservés

Mais les blessures empêchent le numéro 5 milanais de montrer ses qualités, son sens du rythme qu’il impose aux autres, ses dribbles chaloupés pour se sortir du marquage. 


Conscient de son état physique, l’Argentin, privé de Coupe du Monde 1994 pour une raison tirée par les cheveux qu’il devait couper, ira même jusqu’à demander le gel de son salaire (2,5 millions d’euros à l’époque). 

Un énième joueur de classe de la part d’un joueur qui en a rarement manqué sur le terrain et dont le nom est inscrit au panthéon des grands footballeurs. Ceux qui ont un geste technique à leur nom.


Taux de stabilisation : 69%. 


UN SEUL RODRI VOUS MANQUE ET TOUT CITY EST DÉPEUPLÉ

Rodri Hernandez est l’un des derniers spécimens du genre : ses footballeurs fourrés, dans les bons comme dans les mauvais coups.

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Le fils du père Fourras. ©Tous droits réservés

Même si ce sont surtout les premiers qui ont lui ont permis de décrocher le Ballon d’Or 2024 au nez et à la barbe de Vinícius.


Mais à quoi reconnaît la place essentielle d’un joueur dans une équipe ? À son absence. 

Depuis sa blessure aux ligaments du genou droit et le match nul épique face à Arsenal (2-2), le champion d’Europe manque à Manchester City. Kovačiċ, Bernardo Silva et Nico Gonzalez, recrue hivernale, n’y arrivent pas. Et les Citizens - qui jouent demain contre Liverpool - de ne plus savoir jouer au football. 


Taux de stabilisation : ligaments croisés, tu connais. 


NO VERRATTI, NO PARTY : ÇA, C'ÉTAIT AVANT 

Il n’y a pas si longtemps Marco Verratti était synonyme de fête et pas seulement en dehors des terrains. Au sommet de son art, l’Italien ratissait tout ce qui bouge, dribblait dans sa propre surface de réparation plutôt de que dégager loin devant mais ne frappait que rarement de loin. Un roc impossible à bouger. 

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Bon ben, on va s'enjailler sur les compils. ©Tous droits réservés

Après une chute vertigineuse de ses performances, aujourd’hui, le milieu de terrain de 32 ans est au Qatar où plus personne ou presque ne sait ce qu’il devient. Une fin de carrière partie en fumée, après 11 ans au Paris Saint-Germain.


Taux de stabilisation : 32%.


LA CATÉGORIE EST MADE IN 


DECLAN RICE, TOUT UN ARSENAL 

Steven Gerrard, ses boulets de canon, Frank Lampard, son sens du but, ou Paul Scholes, son jeu long précis, l’Angleterre a fréquemment été gâté au milieu de terrain en général et chez les box-to-box en particulier. 

La tâche est donc lourde pour les Jude Bellingham, Conor Gallagher et surtout Declan Rice. 

Le milieu défensif de 26 ans est le symbole de la règle anglaise, celle qui veut qu’un joueur anglais, qui plus est un milieu de terrain, soit systématiquement acheté à prix d’or. 

STABILISE, TU RENTABILISES : QUEL ROC AU MILIEU ?
Le riz le plus cher de l'Histoire. ©Tous droits réservés

Ainsi, Arsenal aurait lâché quelques 120 millions d’euros pour s’attacher ses services à l’été 2023. Juste après que l’ex-capitaine de West Ham, l’ancien club de Sébastien Haller, ait remporté l’Europa League Conference


Deux saisons que l’Anglais aux 62 sélections avec les Three Lions évolue tantôt devant la défense, tantôt à milieu central gauche, même s’ils n’ont pas encore remporté la Premier League, il les stabilise. Un titre (Championnat, Champions League, permettrait qu'ils amortissent - en grande partie - le transfert le plus cher de l’histoire pour un joueur anglais. Comme de plus normal au pays du rock. « Stabilise, et tu rentabilises ».


Taux de stabilisation : 62%.








Dernière mise à jour : 30 janv.

« Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! », affirment les experts Babi.

C’était le 22 janvier 2024, après que Emilio Nsue et la Guinée équatoriale aient pris malin plaisir à s’amuser avec la Côte d’Ivoire. La colère déliant les langues, certains pointent du doigt Christian Kouamé, qui ne sera plus titularisé dans la compétition, et ses maladresses, d’autres, Nicolas Pépé et son manque de vice, qui l'empêche de s'écrouler dans la surface en première mi-temps.

Celui qui aurait pu permettre aux Éléphants d’obtenir un pénalty, d’ouvrir le score, sauver l’honneur même. Le meilleur joueur ivoirien de la CAN 2021 aura l’occasion de se rattraper quelques jours plus tard face au Sénégal voisin.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Les Sapeurs Pompiers du Plateau ont aimé. ©Getty Images

NICOLAS PÉPÉ ET LES PÉNALTYS, UNE HISTOIRE D’AMOUR

La longue histoire d’amour entre Nicolas Pépé et les Éléphants de Côte d’Ivoire, avec lesquels il a inscrit 10 buts en 46 matchs, a émaillée de hauts et débats. Comme celui ce pénaltygate en 2019.

« Celui qui obtient la faute ne tire pas le pénalty. », entend-on systématiquement lorsque la faute est obtenue et que l’arbitre d’un bras ferme désigne le point de pénalty.

PALABRE N’EST PAS BON

Côte d’Ivoire – Niger, qualifications pour la CAN 2021, novembre 2019. 

Nicolas Pépé obtient un pénalty et s’apprête à le tirer quand Max-Alain Gradel en décide autrement. Les deux coéquipiers s’embrouillent, façon une certaine chaîne cryptée un jour de pluie ; à la 23ème minute.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Toujours suivre son Pépé. On ne sait jamais. ©Tous droits réservés

Il faut l’intervention onusienne de Franck Kessié avant que…le porteur du ballon, Gradel, ne le manque.


En seconde mi-temps, Roger Assalé, qui a méchamment disparu de la circulation, prend le ballon. Nouveau pénaltygate avec Franck Kessié qui s’empare du ballon et lui, inscrit le seul et unique but de la rencontre. Côte d’Ivoire 1 – Niger 0.

Quelques années plus tard, le numéro 8 ivoirien prendra encore ses responsabilités ; plus lourdes cette fois-ci.

LE PEUPLE A PARLÉ, NICOLAS PÉPÉ A PLONGÉ

29 janvier 2024, Yamoussoukro. C’est dans le stade de feu Charles Konan Banny, que la Côte d’Ivoire, désormais entraînée par Emerse Faé, commence sa rédemption et met en lumière un travailleur de l'ombre : Jean Michael Seri.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Une Seri nommée Jean Michael. ©Tous droits réservés

Mais celle-ci démarre mal, puisque Habib Diallo, bien servi par Sadio Mané, réalise un superbe enchaînement contrôle frappe. Le Sénégal mène dès…la 4ème minute. 

Et malgré les tentatives ivoiriennes, le score ne bouge pas.


Entré à la 65ème minute, en lieu et place d’Oumar Diakité, Nicolas Pépé manque son premier face à face avec Edouard Mendy.


Ensuite, un nouvel entrant, un certain Sébastien Haller, tente de servir en profondeur, Christian Kouamé. Mais ce dernier rate son contrôle. Placé en embuscade, Nicolas Pépé récupère la gonfle.

Le revoilà dans la position que face au Nzalang Nacional. La petite voix des fans ivoiriens mécontents lui souffle à l’oreille : « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! ».

Plonger ou ne pas plonger, telle est la question ? Edouard Mendy lui facilite la tâche en le fauchant dans la surface. Carton jaune ! Le peuple a parlé, Nicolas Pépé est tombé pour le plus grand bonheur de Franck Kessié, autre entrant, qui prend tout son temps pour égaliser : Sénégal 1 – Côte d’Ivoire 1. 

QUE DEMANDE LE PEUPLE ? À NICOLAS PÉPÉ DE PLONGER
Plat du pied sécurité. ©Tous droits réservés

REMUNTADA : LES ÉLÉPHANTS POSENT LA PREMIÈRE PIERRE


En s’écroulant ainsi, Nicolas Pépé a posé la première de la remontada christique et historique. La Côte d’Ivoire l’emporte aux tirs au but : 5 à 4.

La suite, de l’égalisation de Simon Adingra, à la jambe tendue victorieusement de Sébastien Haller, en passant par la petite déviation d’Oumar Diakité, c’est une succession de miracle sur miracle. Les voies des supporters sont impénétrables. Surtout ceux qui disaient que « Nicolas Pépé là, il aurait dû plonger ! »




« Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! », prétendent des supporters passionnés mais sans diplômes. Du moins, pas celui d’entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire.


Que ce soit à Abidjan, Yamoussoukro où ils sont descendus en coup du marteau sur le Sénégal, mais aussi Bouaké, et son second miracle ivoirien, nombreux sont les candidats potentiels au poste de sélectionneur des Éléphants de Côte d’Ivoire. Qui pourrait leur vouloir au pays où tout le monde où il est coach ?


Des jeunes mariés qui, la bague à peine passée sur l’annuaire de la main gauche dispensent des conseils, aux personnalités publiques callipyges qui misent plus sur les fonds de clients crédules et adeptes de thés amincissant que leurs formes modifiées en passant par des entrepreneurs galéjeurs qui ont encore eu plus de mérite que ces parents qui affrontaient lions et crocodiles sur le chemin de l’école. Tout le monde il est coach.


Thanks God jusqu’à preuve du contraire, il n’appartient à aucune de ces catégories mais plutôt à une qui est plutôt rare : celle des personnes qui ont l’art de faire les bons choix. Lui, c’est Emerse Faé. Le néo-entraîneur de la Séléphanto, celui qui l’a menée en finale.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Chic conférence de presse. Tous droits réservés

Ce soir, face au Nigeria de Victor Osimhen, qui avait provoqué le pénalty de la victoire (1-0) en phase de poules, l’ancien international ivoirien aura l’occasion d’en faire un peu/beaucoup/probablement.



EMERSE FAÉ DÉMARRE PAR DES CHOIX FORTS

Ceux qui pensaient que la Côte d’Ivoire battrait le Sénégal peuvent se compter sur le bout des doigts. Vu comment la Guinée équatoriale, sortie juste après en 8èmes de finale, avait tapé la sélection ivoirienne alors entraînée par Jean-Louis Gasset, qui pouvait le prédire ? C’est alors qu’Emerse Faé entre en scène. Enfin pas de tout suite, il se fait voler la vedette par une demande de prêt.


Dans sa volonté de toujours innover, la Fédération Ivoirienne de Football demande à son homologue français, le prêt de l’ancien entraîneur des champions d’Afrique 2015, Hervé Renard. Mais cette dernière refuse d’accéder à la demande.

Retour au point de départ ou plutôt au nouveau point de départ avec le duo Emerse Faé – Guy Demel, lui aussi ancien international ivoirien. Coucou, Cristiano Ronaldo !


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
« Si tu es fatigué, faut djô. Nous on est là. » Guy Demel, Coupe du Monde 2006. Tous droits réservés


EMERSE FAE RELANCE LA BELLE SERI

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
La Seri qui match actuellement. Tous droits réservés

Lundi 22 janvier, Sénégal – Côte d’Ivoire à Yamoussoukro et son stade Charles Konan Banny qu’on aperçoit beaucoup plus tôt qu’Ebimpé, et son pèlerinage. Sur la feuille de match, pas de Franck Kessié mais plutôt un Jean Michaël Seri.



Titulaire dans le milieu à trois de Patrice Beaumelle, l’ancien milieu de terrain de l’OGC Nice, et son inoubliable saison 2016/2017, fait sa première apparition sur les vertes pelouses ivoiriennes. C’est lui la force tranquille qui va ramener l’équilibre et surtout la qualité de première relance en s’insérant parfois entre les deux défenseurs centraux.


Emerse Faé a le nez creux. Il sait, nous savons que le milieu Franck Kessié – Ibrahim Sangaré - Seko Fofana fonctionne mal. Alors, il brise le trio pour stabiliser tout ça. Pari gagné, c’est le retour de la belle Seri, celle qui diffusée en boucle tous les week-ends avait enchanté la Ligue 1 et la Liga au point où Barcelone a essayé de s’attacher ses services. Mais le plan a échoué.

Quelques années plus tard, c’est un autre milieu de terrain qui arrive à Barcelone en provenance de Milan cette fois-ci : Franck Kessié.


Le même que coach Faé fait entrer à la 73ème minute à la place d’Ibrahim Sangaré.


Résultat : Jean Michaël Seri est élu du homme du match tandis que Franck Kessié lui a inscrit le but égalisateur puis le pénalty victorieux.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Autorité, bonsoir. Tous droits réservés

FACE À EMERSE FAÉ ET LA CÔTE D’IVOIRE, ERIC CHELLE A MALI LE MATCH

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Vas en paix et ne reviens plus pécher. Tous droits réservés

Lorsque les nombreuses bourdes répétées d’un Odilon Kossounou conduisent finalement à son expulsion à la 43ème minute, les plans d’Emerse Faé volent en éclats. Certes Yahia Fofana a stoppé un pénalty en début de rencontre mais là c’est une autre paire de manches. La Côte d’Ivoire va donc jouer à 11 contre 10 pendant plus d’une mi-temps.


Comment se réorganiser face à ce milieu de terrain qui met la pression notamment sur Jean Michaël Seri méconnaissable et auteur de la perte de balle qui oblige Kossounou à faire faute sur le remuant – ce jour-là – Lassine Sinayoko ? Comment conserver ne pas prendre l’eau complètement ?


C’est simple – après coup, Emerse Faé sort Nicolas Pépé, l’un des attaquants à ne pas avoir inscrit de but avec le talentueux mais frêle Karim Konaté et Christian Kouamé, et lance Wilfried Singo. Mais ce n’est pas tout.

Au retour des vestiaires, la stupeur de l’expulsion passée, la catastrophe industrielle analysée, le quadragénaire – il les a eus, le 24 janvier dernier – fait deux autres remplacements : Sébastien Haller et Willy Boly remplacent respectivement Christian Kouamé et Serge Aurier.


UN REMANIEMENT APRÈS LA CATASTROPHE INDUSTRIELLE

Certes, la Côte d’Ivoire conserve son milieu à trois mais passe à cinq derrière avec Max-Alain Gradel en arrière droit/piston droit.


Système tabouret pro Max. Tous droits réservés

Depuis le remaniement ministériel qui a eu lieu il y a quelques mois, on n’avait plus vu pareil chamboulement.

Et cette organisation permet étonnamment à la Côte d’Ivoire de tenir avec une machine de nouveau à nouveau bien huilée.


Toutefois, Nene Dorgeles ouvre le score à la 71ème minute de jeu.


Dans la foulée, Emerse Faé fait un premier changement. Plus joueur de devoir que piston droit, Max-Alain Gradel a finalement très peu apporté à ce poste inédit. Il est donc logiquement remplacé par un avaleur d’espaces, un joueur qui a de l’énergie à revendre, façon danseur de coupé-décalé adepte de roukasskass : Oumar « le Wourou national » Diakité. Puis c’est un autre changement important : Simon Adingra à la place de Jean Michaël Seri ; à la 85ème minute.


Certes ce sont deux changements mais l’ossature elle-reste avec ce 5  - 3 – 1, qui peut éventuellement se transformer en 4 - 4 - 1.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Système où tout le monde se plie en quatre, quand tu vois tu sais. Tous droits réservés

Simon Adingra et Oumar Diakité, les deux jeunes pépites ivoiriennes, ont de ceci en commun qu’ils ont un gros volume de jeu et qu’ils ont tendance à provoquer des fautes. Et ça qui mieux que Faé qui est dans le staff de la Côte d’Ivoire depuis 2022. Il connaît son groupe, il connaît ses joueurs mais surtout il semble avoir une capacité certaine à mieux lire le jeu que ses adversaires d’abord Aliou Cissé, entraîneur des futurs ex-champions d’Afrique, et Eric Chelle qui disait avoir en sa possession « le meilleur milieu du monde » sur le plateau télé d’une célèbre chaîne cryptée.



Emerse Faé, lui, n’a peut-être pas le meilleur milieu de terrain du monde mais il a deux grands espoirs. Et cela suffit à battre les Maliens.

Ainsi, Simon Adingra est au début et à la conclusion d’une action et surtout Oumar Diakité, lui, est l’auteur du but victorieux, sa pichenette qui fait la différence.

Certains diront : « Il a de la chance ! », d’aucuns diront que : « C’est Dieu ! » La vérité se trouve quelque part entre les deux.

CÔTE D’IVOIRE – CONGO OU LA CONFIRMATION DE LA TACTIQUE FAÉ

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Toujours sortir avec son propre mental, sa serviette sur les épaules. Tous droits réservés

Bien qu’il soit beaucoup trop tôt pour parler d’un style de jeu, d’un Faé-Ball comme il existe un style Guardiola, avec cette possession à outrance et ses changements de poste incessants au point de dégoûter certains téléspectateurs, qui en ont parfois marre de ses expérimentations tactiques, il n’en demeure pas moins que Faé a une tactique certaine.

Diluée dans le traditionnel 4 – 3 – 3, la tactique d’Emerse Faé semble consister à faire jouer les bons hommes au bon endroit : simple mais efficace.

En fait non, Emerse Faé ne fait « que » mettre les joueurs là où il faut : non, non. Il fait de bons choix.

DES TITULARISATIONS QUI FONT SENS

EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Quittez oh, quittez oh. Pardonnez, quittez oh. Tous droits réservés

Au-delà du but victorieux, cette reprise de volée topée, la titularisation de Sébastien Haller s’est avérée forte intéressante dans la mesure où elle a permis à la Côte d’Ivoire d’alterner phase de conservation et phase directe sans construction comme ce centre de Wilfried Singo sur la tête chercheuse de l’attaquant du Borussia Dortmund à la 39ème minute. Dommage qu’il n’ait pas trouvé le cadre.


L’autre titularisation intéressante est celle de Simon Adingra.


Rétabli physiquement, l’ailier virevoltant, et ses accélérations accompagnées par le public autrefois biberonné aux exploits de Gervinho et Kader Keïta, a régulièrement apporté du danger depuis son aile gauche sans oublier pour autant de défendre. C’est d’ailleurs lui qui se crée la première grosse occasion ivoirienne avec sa tête qui passe à côté. Encore un centre de Wilfried « Fed Ex » Singo. N'oublions pas non plus l'entrée de Lazare Amani aux changements de rythme déroutants.


EMERSE FAÉ OU L’ART DE FAIRE DE BONS CHOIX TACTIQUES
Direction gare Saint-Lazare. Tous droits réservés

Et qu’importe si certains, fâchés d’être sortis, filent directement aux vestiaires.




Emerse Faé fait de bons choix tactiques. Rendez-vous, ce soir à 20H, pour voir ceux qu’il a concoctés pour affronter le Nigeria. Quel que soit le résultat, il y aura toujours ceux qui diront : « Si c’est moi, j’allais remplacer lui là pour mettre celui-là. Regarde-le : il vaut rien ! »

 

 

 

 

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