FODEN, GREALISH : À CITY, LA CRÈME ANGLAISE NE FAIT PLUS RECETTE
- Dozilet Kpolo
- 15 janv.
- 5 min de lecture
« La bouffe anglaise n’est pas bonne ! », disent régulièrement ceux qui s’apprêtent à la goûter pour la première fois au terme d’un trip londonien ou encore mancunien.
Que ce soit à Londres ou à Manchester, surtout connue pour abriter les deux clubs rivaux, à savoir le vieil United au prestige d’antan et le friqué City aux pétrodollars émiratis, la crème anglaise, mélange de jaunes d’œufs, de sucre, avec supplément lait parfumé, figure en bonne place sur le menu. Ou encore quand elle coule des jours heureux sur des desserts tels que des brownies, du pain perdu, etc.
Tout le contraire de sa « cousine éloignée », la crème de la crème anglaise, assemblage de joueurs Made In England performants en Premier League mais rarement transférables vers l’étranger, qui ne fait plus recette depuis un certain moment. À l’image des médiocres performances de Phil Foden et surtout Jack Grealish.

Anciens joyaux de la couronne, ils figurent aujourd’hui surtout le second, parmi les nombreux symboles de la perte de vitesse vertigineuse de Manchester City (6ème du classement avec 12 points de retard sur le leader liverpuldien), et Guardiola qui n’a même plus de cheveux à arracher sur son crâne chauve. Ça joue !
DEPUIS L’EURO 2024, FODEN A PERDU LE FIL

L’année dernière, profitant de la blessure – aux ischios jambiers notamment - de Kevin De Bruyne, en train de devenir une mauvaise blague belge, avec sa compétitivité en chute libre, mais aussi du déclin de Bernardo Silva, ancien maître à penser, vite et bien, l’Anglais a surperformé au point d’inscrire 23 buts en 43 matchs disputés ; record personnel.
Et d’ajouter deux titres individuels dans son armoire à trophées, déjà bien remplie, avec entre autres 1 Mondial des Clubs, 1 Champions League et 6 Premier League.
D’abord élu meilleur joueur du championnat par les journalistes, en mai 2024, il récidive quelques mois plus tard, désigné cette fois-ci par ses pairs.
« Gagner ce prix est très spécial pour moi, j’en suis très fier. », dit alors le frêle joueur technique.
Avant ça, il eut l’Euro 2024 au cours duquel il est passé à travers, peut-être à force d’être littéralement baladé sur le terrain par son futur ex coach Gareth Southgate ; remplacé par Thomas Tuchel.
Tantôt ailier droit, meneur de jeu ou encore ailier gauche, Phil Foden a terminé la compétition sans le moindre but, ni la plus petite passe décisive en…7 matchs.
Depuis, le natif de Stockport, petite ville située dans le Nord-Ouest de l’Angleterre, au sud de Manchester, a complètement perdu le fil de sa réussite.
Finies ses incursions décisives dans le demi-espace, ses inspirations géniales, etc. C’est de dire qu’avec 7 petits buts en 21 matchs, et ce dernier doublé face à Brenford (2-2), le milieu offensif anglais struggle, souffre certes mais pas au point que son avenir (Il est encore lié au club jusqu’en 2027.) se dessine ailleurs tout le contraire de son partenaire en crime : Jack Grealish.
GREALISH, JACK LE VENDEUR (D’ILLUSIONS)

Chaussettes baissées, coupe de cheveux, longs en haut et très courts sur les côtés, façon Peaky Blinders, et indécrottable sourire aux lèvres, ça c’est Docteur Jack qui brisait chevilles, pratiquait une néphrectomie sur ses adversaires avec ses prises de balle imprévisibles et dévastatrices.
Celui que Manchester City a recruté le 5 août 2021 pour la modique somme de 117,5 millions d’euros ; soit le plus gros montant jamais versé pour un joueur anglais !
Torse nu, lunettes de soleil, pour masquer les trop courtes nuits de célébrations de titres, et enfin verre d’alcool à la main, ça c’est Mister Grealish. Celui que journalistes/observateurs/supporters ont pris l’habitude de voir après chaque titre obtenu. Notamment le triplé de 2023 avec la Champions League en cerise sur le gâteau, auquel il a pris activement part.

Là où le bât blesse, c’est que depuis cette saison 2022/2023, l’ex international irlandais ne fait plus la différence, préférant faire mine de provoquer son adversaire balle au pied, avant de revenir sur ses pas et faire une passe en arrière. Point à la ligne, celle que son maître tacticien de coach lui demande de coller. Mais voilà, entre les deux, les choses ne collent plus vraiment.
Ainsi, l’Espagnol a récemment eu quelques mots pour le trublion de service, qui n’a pas retrouvé sa forme après ses nombreux pépins physiques. Morceaux choisis.
« Savinho est en meilleure forme que Jack, et c’est pourquoi j’ai fait jouer Savinho. », dit-il après la victoire sur West Ham (4-1).
Et ce n’est pas tout, le coach chauve poursuit sur sa lancée, pointant notamment du doigt le manque de combativité de son numéro 10.
« Est-ce que je veux le Jack qui a remporté le triplé ? Oui, je le veux, mais j’essaie d’être honnête avec moi-même : les joueurs doivent se battre pour gagner leur place. Vous pouvez dire que c’est injuste. Si vous pensez cela, très bien, vous devez me prouver : "D’accord, je vais me battre avec Savinho, pour mériter cette position", chaque jour, chaque semaine, chaque mois. »
D’ACCORD MAIS ET LE SYSTÈME LÀ ?
C’est bien de faire passer le message par presse interposée mais ça serait encore mieux d’utiliser les qualités du joueur, qui a enfin retrouvé le chemin des filets alors qu'il n'avait plus marqué depuis le 16 décembre…2023.
Autant le système guardiolesque, disposé en 3-2-4-1, est flexible avec des permutations d’ailiers notamment, autant il demande une application stricto sensu des consignes qui pose naturellement la question de la liberté d’expression d’un trouble-fête comme Jack Grealish.

Le recrutement en très bonne voie de l’Egyptien Omar Marmoush, évoluant tantôt ailier droit, tantôt ailier gauche, pose naturellement la question de son avenir chez les Skyblues.
Qui peut ou plutôt qui veut s’offrir Jack Grealish ? L’un des mieux payés chez les Citizens avec ces 300 000 livres hebdomadaires, selon nos informations.
Pas grand monde, pas Aston Villa en tout cas. Les dernières retrouvailles entre ses anciens supporters et leur ancien capitaine, avec une victoire à domicile des hommes d’Unai Emery (2-1), ont tourné au désamour, avec des sifflets accompagnants chacune de ses prises de balle. L’amour de la crème anglaise est finie.
Longtemps au sommet de cette chaîne alimentaire, qu’est la Premier League, où les gros mangent les petits, et vice versa, le plus souvent, un samedi après-midi, dans un stade où des supporters entassés, les uns sur les autres, balancent encouragements et insultes sur l’adversaire, comme des peaux de bananes, la crème (de la crème) anglaise n’est plus qu’une sensation Ratatouillesque, un souvenir culinaire enfoui dans la mémoire en attendant d’être revitalisée.
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