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TACTIQUE : LES ÉLÉPHANTS RESTENT SUR LA POSITION D'IVOIRIENS VIGILANTS

Dernière mise à jour : 10 févr.

« […] Ça c’est un championnat compliqué, l’adversaire est anglophone. Il vient avec une nouvelle stratégie d’escroquerie ! Donc, reste sur la position d’ivoirien vigilant. Et c’est comme ça que je suis resté. […] »

Ainsi parla le TikTokeur Bahscottiamadou, il y a quelques semaines de cela, dans une vidéo devenue depuis virale au pays du : « Chaque jour on se lève y a nouveau dossier ! » C'est mal fait.

Ce fameux dossier, dont il parlait lui aussi finalement, c’était celui du promoteur évènementiel Jonathan Morrison, et son Cam Tchin Tchin.

En conflit ouvert certains des présidents de ce tournoi de petits poteaux, ce jeune homme avait été appréhendé par la Brigade de recherche. Il devrait aux dirigeants la somme de 19 millions de francs CFA, correspondant au paiement de leur droit de participation. Ils auraient été ensuite écartés sans fondement selon leurs dires. Si des opérateurs économiques, pour la plupart, ont depuis versé le montant en question, le mal lui est déjà fait : il faut rester sur sa position d’ivoirien vigilant.

C’est en faisant autant, en restant sur ses gardes, disposée dans un 3-5-2 inédit que la Côte d’Ivoire en a d’ailleurs mis neuf aux Seychelles. Explication tactique.


TACTIQUE : LA CÔTE D’IVOIRE PASSE DU 4-3-3 AU 3-5-2

S’il y a bien une chose qui était constante jusqu’à vendredi et ce match face aux Seychelles, c’était la disposition des Éléphants de Côte d’Ivoire dans un 4 – 3 – 3 ; option déséquilibrée au milieu de terrain.

Notamment parce que les trois milieux de terrain Frank Kessié, Ibrahim Sangaré, Seko Fofana ont ce même profil box-to-box, de joueurs capables d’apporter le danger. Chose que les deux milieux, évoluant en Arabie Saoudite, ont d’ailleurs faite lors du 1er match des éliminatoires pour la coupe du Monde 2026.

Ainsi lors du dernier match, celui contre l’Afrique du Sud et ce match nul (1-1), finalement obtenu par Sébastien Haller, les Éléphants jouaient comme suit :

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4 - 3 - 3 ; sytème y a remplacement.

Et ces trois milieux qui se marchaient sur les pieds. Ce qui change au moment où Hamed Junior Traoré remplace Ibrahim Sangaré, à la 58ème minute de jeu. Le milieu offensif de Bournemouth apporte particulièrement son jeu porté vers l’avant. Idem pour l’ailier droit Oumar Diakité, et son jeu très offensif. C’est d’ailleurs sur ce côté droit, sur un de ses passes en retrait pour Wilfried Singo dont le centre trouve la tête chercheuse de Sébastien Haller. Côte d’Ivoire 1 – Afrique du Sud 1.

Bien inspiré, cette fois-ci, Jean-Louis Gasset décide d’abandonner le sacro-saint 4-3-3 pour un inédit 3-5-2 qui se présente ainsi :

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Jean-Louis Gasset a systémé un systèm aussi hein.

Souvent présenté comme un système défensif avec ces cinq milieux de terrain, le 3 – 5 – 2, autrefois cher à l’Allemagne de Thomas Hassler et/ou Andreas Möller, deux milieux de terrain souvent en concurrence pour y figurer dans les années 90, a cet avantage notamment de permettre aux latéraux de participer allègrement aux offensives.

C’est une tactique à double tranchant puisque trop de montées peuvent offrir un boulevard aux adversaires.

Mais face aux Seychelles, les Ivoiriens ont assuré et rassuré un public, des spécialistes qui ne demandaient que ça grâce entre autres à un Simon Adingra des grands soirs.

SIMON ADINGRA À L’AILE

Positionné le côté droit, avec son pendant Jérémie Boga à gauche, l’ailier/piston a montré dès les premières minutes qu’il n’était pas là pour plaisanter.

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Capable d'éliminer son vis-à-vis, sur cette séquence de jeu, Simon Adingra préfère plutôt écarter le jeu vers Jérémie Boga, libre de tout marquage. Histoire d'aérer le jeu.

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Suite de l'action de jeu. Jérémie Boga tente une incursion pendant que l'autre côté, Simon Adingra, lui, a plongé dans la surface de réparation. Malgré ces autres joueurs ivoiriens, eux aussi venus apporter le danger, l'action ne débouche pas sur un but.


Il faut attendre la 36ème minute de jeu et ce décalage de Seko Fofana vers Simon Adingra pour voir le tout premier but en sélection du joueur de Brighton & Hove Albion. Et quel but.

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La suite de l'action est un rapide passage solo d'un artiste ; avec deux autres interprètes en back-up.

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Plutôt que de centrer dans la surface pour ces deux attaquants, Simon Adingra eu la bonne idée de jouer perso. Et pendant ce temps-là, avec Seko Fofana et Serge Aurier, en retrait : les Éléphants restent sur leur position d'ivoiriens vigilants. CQFD.

Si Simon Adingra, en première mi-temps, et Jérémie Boga, en seconde mi-temps, en animant aussi bien leur autant leur couloir respectif ont quelque part volé la vedette à leurs coéquipiers, surtout le premier, nouvel Adingra d'une Côte d'Ivoire jeune et ambitieuse dans le jeu, façon Princes de la Ville, il ne faut pas pour autant oublier la belle prestation des milieux qui ont pris part aux séquences de jeu.


DES DEMI-DÉFENSIFS OFFENSIFS

Contrairement au match contre l'Afrique du Sud, cette fois-ci, les rôles semblaient mieux partagés et les missions mieux accomplies. Ainsi, à Ibrahim Sangaré, la protection de la maison. Aux Kessié et Fofana les courses. Illustration.

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Ainsi, sur cette séquence de jeu, en première mi-temps, Serge Aurier tient le ballon, Sébastien Haler fait un haut la main et Franck Kessié, lui, s'apprête à plonger dans la surface de réparation.

Et pendant ce temps-là, Ibrahim Sangaré, beaucoup plus retrait, façon seul distributeur automatique à fonctionner en fin de mois, reste sur sa position d'ivoirien vigilant.


Mais celui, qui pourrait être ministre de l'Intérieur dans un gouvernement fictif, ne sait pas contenter de tenir la baraque en bonne sentinelle positionnée devant la défense. Non. Ibrahim Sangaré a aussi fait admirer sa qualité de passe notamment sur le cinquième but ; celui inscrit par Seko Fofana à la 60ème minute de jeu.

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Corps en retrait, à deux doigts de le laisser tomber, c'est presque dans une chaise que le milieu de terrain longiligne déclenche une passe qui élimine trois adversaires statiques.

La suite est une deux entre Seko Fofana et Karim Konaté avec une finition du premier.


Si les milieux titulaires ont eu pour mission, pour certains de faire garder le fort pendant que d'autres menaient les attaques, les remplaçants se sont eux aussi hissés à un niveau certain. C'est le cas de Hamed Junior Traoré.

Déjà auteur d'une bonne entrée en matière face à l'Afrique du Sud, le joueur de vingt-trois ans a apporté sa fougue et son envie de marquer (2 buts au total) coûte que coûte ; quitte à oublier ses partenaires pour la bonne cause.

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77ème minute de jeu. Servi par le nouvel entrant Jean Michaël Séri, Hamed Junior Traoré, qui lui a remplacé Franck Kessié, ignore les signes de Séko Fofana, profite de l'appel de Karim Konaté.

Suite et fin de l'action qui amène le sixième but.

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Pendant que Seko continue à faire des signes, attendre un éventuel décalage, Hamed Junior Traoré arme, lui, sa frappe. Sorti de ses cages, Simeon y retourne pour ramasser le ballon placé au coin. Côte d'Ivoire 6 - Seychelles 0.


La suite de la rencontre est du même acabit : un mélange entre solidité défensive et actions défensives.

Pour rappel, la possession de balle des Éléphants de Côte d'Ivoire était de 66% contre 34% pour les opposants selon Flashscore. Et ce chiffre impressionnant de 39 tirs au but dont 22 cadrés. On en oublierait presque ce célèbre penseur qui a dit : « […] Ça c’est un championnat compliqué, l’adversaire est anglophone. Il vient avec une nouvelle stratégie d’escroquerie ! Donc, reste sur la position d’ivoirien vigilant. Et c’est comme ça que je suis resté. […] »

En face, ce n'étaient peut-être que les Seychelles, 195ème au classement FIFA, mais toujours est-il que les Éléphants de Côte d'Ivoire, 52ème dans ce fameux classement, sont restés sur leur position d'ivoiriens vigilants à 54 jours de la CAN 2023.







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